Facebook supprime la page de l’agence de presse Safa liée au Hamas
Cette décision intervient alors que les Palestiniens se plaignent que le réseau social ferme les comptes des journalistes pour lutter contre l'incitation à la violence
Facebook aurait supprimé des comptes palestiniens pour incitation présumée, y compris la page d’un organe d’information affilié au groupe terroriste palestinien de la bande de Gaza du Hamas.
Les Palestiniens affirment que les récentes suppressions font partie d’une nouvelle politique de l’entreprise ciblant les contenus provocateurs, qui, selon eux, a injustement frappé des journalistes et des blogueurs.
L’affaire a été mise en évidence ce week-end, après que Facebook a supprimé le compte de l’agence de presse Safa basée à Gaza, qui est proche du Hamas.
Les journalistes et les rédacteurs en chef de Safa ont protesté contre cette fermeture samedi à Gaza, défendant le journal comme étant une source d’information fiable et appelant Facebook à ne pas céder à la prétendue pression israélienne.
As part of its unabated campaign against pro-Palestinian content on its platform, Facebook removes the page of the Palestinian Press Agency (SAFA) today. pic.twitter.com/0jeytF12XP
— Quds News Network (@QudsNen) March 24, 2018
Selon les Palestiniens, la répression sur Facebook s’est intensifiée après l’assassinat d’Ahmed Jarrar, un terroriste du Hamas qui faisait partie d’une cellule qui a tué Rabbi Raziel Shevach dans le nord de la Cisjordanie en janvier. Les forces de sécurité israéliennes ont abattu Jarrar lors d’une fusillade le 6 février dans le village d’al Yamoun, près de Jénine.
Des militants et journalistes palestiniens ont lancé une campagne le mois dernier pour protester contre Facebook au sujet de la suppression de pages.
Depuis le début de l’année, Facebook a supprimé les comptes de quelque 500 militants et journalistes, ainsi que des blogueurs et des pages d’information comme le Jihad islamique lié à Palestine Now, selon un activiste palestinien cité par le quotidien Haaretz dimanche.
La suppression du compte de Safa fait suite à la visite en Israël, la semaine dernière, de Delphine Reyre, directrice de la politique de Facebook en Europe.
Pendant son séjour en Israël, Reyre a participé à une conférence sur la lutte contre les discours haineux sur Internet et a rencontré la ministre de la Justice, Ayelet Shaked, qui a salué les efforts de Facebook pour combattre l’incitation au terrorisme.
« Les organisations terroristes sont désormais présentes sur Twitter au lieu de Facebook.
« Les organisations terroristes sont désormais présentes sur Twitter au lieu de Facebook. La raison est simple : Facebook répond effectivement aux demandes de suppression de contenus terroristes, Twitter les ignore », a tweeté Shaked, qui a ajouté qu’Israël est en train d’envisager des « mesures légales ».
Ses commentaires ont conduit à une forte baisse du cours de l’action Twitter.
Israël a longtemps accusé Facebook de contribuer à l’incitation à la violence contre les Israéliens, en particulier lors d’une vague de centaines d’attaques qui a commencé en octobre 2015 et qui, selon les services de sécurité, ont été alimentées par l’incitation en ligne.
En janvier 2017, le projet de loi sur Facebook, qui permettrait à l’État de demander des ordonnances judiciaires pour forcer le géant des réseaux sociaux à retirer certains contenus sur la base des recommandations de la police, a été adopté en première lecture à la Knesset, bien qu’il n’ait pas encore fait l’objet d’autres lectures. Le gouvernement affirme que le projet de loi n’aurait été invoqué que dans les cas d’incitation présumée, lorsqu’il existe une possibilité réelle que le matériel en question mette en danger la sécurité publique ou nationale.
En outre, en avril, des familles de cinq Américains assassinés ou blessés lors des récents attentats terroristes palestiniens en Israël ont intenté une action en justice d’un milliard de dollars contre Facebook pour n’avoir pas interdit au groupe terroriste Hamas basé à Gaza d’utiliser sa plate-forme.
Facebook a réfuté les affirmations israéliennes selon lesquelles le PDG Mark Zuckerberg a « une part du sang » des victimes du terrorisme israélien sur ses mains pour ne pas avoir censuré l’incitation à la haine et les discours de haine palestiniens.
Khaled Abu Toameh a contribué à cet article.
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