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Facebook : Un algorithme ferait la promotion des négationnistes de la Shoah

Selon un groupe anti-extrémiste britannique, la plateforme suggère des contenus négationnistes lors de la seule recherche du mot "Shoah", proposant toujours davantage de liens

Le logo "Like" de Facebook au siège de la compagnie à Menlo Park, en Californie, le 28 mars 2018 (Crédit : Marcio Jose Sanchez/AP)
Le logo "Like" de Facebook au siège de la compagnie à Menlo Park, en Californie, le 28 mars 2018 (Crédit : Marcio Jose Sanchez/AP)

L’algorithme de suggestion de contenus susceptibles d’intéresser les utilisateurs sur Facebook fait la promotion active de pages négationnistes, selon les conclusions d’un institut de recherche britannique qui ont été rapportées, dimanche, par le journal The Guardian.

L’Institut de dialogue stratégique (ISD), une organisation de lutte contre les extrémismes basée au Royaume-Uni, a découvert que le suivi de pages publiques pratiquant le négationnisme du génocide juif amenait Facebook à recommander toujours davantage de pages faisant la promotion de la même idée.

La simple recherche du mot « Shoah » dans l’outil de Facebook prévu à cet effet entraîne des propositions de page négationnistes, des pages qui recommandent alors des liens vers des éditeurs d’ouvrages révisionnistes et négationnistes, notamment vers les livres écrits par le Britannique David Irving, qui ne cesse de nier la réalité de la Shoah, selon l’ISD.

« La décision prise par Facebook d’autoriser le maintien sur sa plateforme de contenus négationnistes est formulée en vertu de la protection légitime du débat historique mais cela passe totalement à côté de la raison pour laquelle les gens tombent dans le négationnisme en premier lieu », a déclaré Jacob Davey, chef de la recherche au sein de l’ISD, au Guardian.

« Le négationnisme de la Shoah est un outil délibéré qui est utilisé pour délégitimer les souffrances du peuple juif et pour aider à perpétuer des tropes antisémites anciens, et lorsque certains se prêtent à cela, il faudrait pouvoir l’appréhender comme un acte de haine », a continué Davey.

L’IDS a trouvé 36 groupes Facebook suivis par 366 068 abonnés qui sont spécifiquement dédiés au négationnisme de la Shoah ou qui présentent des contenus de ce type.

Les contenus liés au négationnisme sont également facilement accessibles sur d’autres plateformes de réseaux sociaux comme Twitter, Reddit et YouTube, a noté l’IDS. Sur Twitter, l’Institut a trouvé 19 000 éléments contenant la phrase négationniste « Holohoax ». Elle en a compté 2 300 sur Reddit et 9 500 sur YouTube, tous créés au cours des deux dernières années.

Sur Twitter, dans le Top 20 des messages contenant « Holohoax » qui ont été le plus retweetés, 14 incluent des contenus négationnistes explicites.

Selon l’ISD, les firmes de réseaux sociaux doivent s’attaquer plus fortement à ce problème.

« Nos conclusions montrent que les actions entreprises par les plateformes peuvent réduire le volume et la visibilité de ce type de contenus antisémites de manière effective », a commenté le coordinateur de la recherche, Jakob Guhl.

« Ces compagnies doivent donc s’interroger pour déterminer quel type de plateforme elles souhaitent être : Une qui gagne de l’argent en permettant au négationnisme de la Shoah de prospérer ou une qui, par principe, s’y opposera ».

Les chercheurs ont noté que les utilisateurs de Reddit eux-mêmes parvenaient efficacement à discréditer les contenus négationnistes, ainsi qu’à interdire les groupes consacrés à ce sujet, ajoutant que les modérateurs supprimaient les messages incriminés, aidant à réduire l’exposition au négationnisme et au révisionnisme, a fait savoir le journal.

Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, prononce le discours d’ouverture de la conférence des développeurs de Facebook, à San Jose, en Californie, le 1er mai 2018. (AP Photo / Marcio Jose Sanchez, File)

« Nous supprimons tous les posts qui célèbrent, défendent ou tentent de justifier la Shoah », a déclaré un porte-parole de Facebook au Guardian. « C’est la même chose pour tous les contenus ridiculisant les victimes du génocide, qui accusent ces dernières de mentir, qui propagent la haine ou incitent à la violence contre les Juifs de quelque manière que ce soit ».

« Nous supprimons également les groupes et les pages qui débattent du négationnisme de la Shoah de nos recommandations et de nos références dans les prévisions de recherche », a-t-il ajouté. « Alors que nous n’allons pas supprimer des contenus simplement parce qu’ils ne correspondent pas à la vérité, de nombreuses publications négationnistes contreviennent malgré tout à nos politiques contre les discours de haine et elles sont enlevées de la plateforme ».

« Trouver l’équilibre entre un environnement sûr pour les usagers et le droit à la liberté d’expression est difficile et nous savons que nombreux sont ceux qui sont en désaccord avec notre positionnement », a poursuivi le porte-parole de Facebook. « Nous développons et réexaminons constamment nos politiques et nous consultons des organisations dans le monde entier pour nous assurer que nous faisons les choses correctement. »

Facebook subit actuellement des pressions pour combattre les contenus violents et mensongers sur sa plateforme – dans un contexte de boycott de ses annonceurs – tout en repoussant certains détracteurs qui accusent le géant des réseaux sociaux d’asphyxier de manière injuste les voix politiquement conservatrices.

Mardi dernier, Facebook a annoncé interdire les théories du complot sur le « contrôle » qu’exerceraient les Juifs sur le monde et sur Instagram, son site de partage.

Cette interdiction couvrira « certaines formes de discours de haine implicites » et comprendra aussi les illustrations de Blackface, où des blancs se griment en personne à la peau noire, a ajouté le réseau.

Cette décision a été prise après un boycott d’un mois des annonceurs de publicité sur Facebook, un boycott qui avait été initié par une coalition de groupes de défense des droits civils avec à leur tête l’ADL (Anti-Defamation League). Plus de mille entreprises avaient pris part à cette initiative, qui avait pour objectif de protester contre le manque d’actions entreprises par Facebook contre les discours de haine.

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