Filip Dewinter et Geert Wilders indésirables à Molenbeek
Les deux responsables de partis politiques d'extrême droite islamophobes ont protesté contre l'interdiction qui leur a été signifiée de se rendre dans cette ville belge, repaire de jihadistes
Le Belge Filip Dewinter et le Néerlandais Geert Wilders, responsables de partis politiques d’extrême droite islamophobes, ont protesté vendredi à Bruxelles contre l’interdiction qui leur a été signifiée de se rendre à Molenbeek en raison d’un risque de troubles à l’ordre public.
Molenbeek est une commune défavorisée et à forte population immigrée, limitrophe de Bruxelles. Elle avait été montrée du doigt comme un repaire de jihadistes au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts), quand il s’est avéré que plusieurs assaillants en étaient originaires.
Pour Geerts Wilders, chef du PVV néerlandais (Parti de la liberté), et Filip Dewinter, député du Vlaams Belang (extrême droite flamande), Molenbeek est une ville symbole de « l’islamisation de l’Europe ».
C’est ce qu’ils comptaient aller dénoncer sur place lors d’une opération médiatique baptisée « Safari de l’islam ».
Jeudi, les communes de Molenbeek et Bruxelles ont chacune décidé par arrêté municipal d’interdire toute conférence de presse des deux hommes sur la voie publique.
« Ce déplacement ne relève pas d’un caractère strictement privé » mais « constitue un rassemblement non autorisé », et « des troubles graves à l’ordre public sont à craindre », a justifié la bourgmestre (maire) de Molenbeek Françoise Schepmans.
Dans l’ordonnance de police, dont la presse a eu copie, l’élue a aussi souligné « le caractère ostensiblement injurieux et discriminatoire » de cette manifestation à l’égard des Molenbeekois.
Vendredi midi, MM. Dewinter et Wilders ont finalement convoqué la presse dans les murs du Parlement fédéral à Bruxelles pour dénoncer « les zones interdites » du territoire européen, et se dire victimes de « fatwas » de la part d’élus selon eux soumis à la « domination de l’islam ».
Tandis que M. Wilders prenait congé pour rentrer aux Pays-Bas, M. Dewinter a improvisé, accompagné de caméras, un déplacement sur un pont bruxellois marquant la limite avec la commune de Molenbeek, a constaté un journaliste de l’AFP.