France : Darmanin réclame une vigilance renforcée autour des synagogues
Le ministre de l’Intérieur français a évoqué la résurgence du risque d'attentat conçu à l'étranger, du type de ceux du 13 novembre 2015
À l’approche des grandes fêtes juives, qui démarreront avec Rosh HaShana ce vendredi, le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin a demandé aux préfets un renforcement de la sécurité aux abords des synagogues, alors que le niveau de la menace terroriste est « très élevé ».
Dans ce courrier adressé aux préfectures, aux directeurs de la police et de la gendarmerie, le ministre écrit : « Le niveau très élevé de la menace terroriste qui continue de peser sur notre pays, ainsi que la persistance des tensions au plan international, exigent le maintien d’une extrême vigilance. »
Il réclame notamment un renforcement de la vigilance « par une présence statique visible aux heures d’arrivée et de départ des fidèles lors des rassemblements et offices », ainsi « qu’un engagement des militaires de l’opération Sentinelle sur les lieux et édifices les plus sensibles ou les plus emblématiques à l’heure des rassemblements et des célébrations ».
Le ministre demande aussi de limiter les jauges des lieux de culte, et d’opérer un « contrôle visuel des flux entrants aux fins de détection d’individus suspects ». Il réclame aussi une « attention particulière » portée aux véhicules garés à proximité des lieux de rassemblement.
Samedi soir, dans l’émission « Quelle Époque » sur France 2, Gérald Darmanin a évoqué la résurgence du risque d’attentat conçu à l’étranger, du type de ceux du 13 novembre 2015, en raison de la moindre présence « des Américains, des Français, au Sahel, au Levant et en Afghanistan ».
Passant en revue les différentes menaces terroristes auxquelles la France doit faire face, le ministre de l’Intérieur a évoqué « les menaces projetées ». Il s’agit des projets d’attentat conçus à l’étranger et mis en œuvre par des équipes envoyées en France.
« La menace projetée : le Bataclan. On pensait pendant très longtemps que cela ne pouvait plus arriver. Ce qui se passe en Afghanistan, au Levant, en Afrique reconstitue de l’argent, des moyens pour faire une menace projetée. Ca, on s’inquiète », a-t-il dit.
Alors qu’on lui demandait s’il « pensait qu’il pouvait y avoir un nouveau Bataclan », il a répondu : « On se prémunit contre l’éventuelle menace projetée qui se reconstitue parce que les Américains, les Français sont moins présents au Sahel, au Levant et en Afghanistan. »
Néanmoins, selon lui, la principale menace terroriste est endogène, c’est-à-dire venant d’une personne radicalisée passant seule à l’acte.
« C’est très difficile. On déjoue un attentat tous les deux mois en France », a-t-il dit, en relevant que « 5 800 personnes étaient fichées au ministère de l’Intérieur dont (les autorités) pensent qu’elles peuvent passer à l’acte ».
Enfin la dernière menace est celle venant de « l’ultradroite », avec « les suprémacistes et les accélérationnistes », a complété le ministre. Selon lui, ils seraient « quelques dizaines ».