Nouveau front populaire : Sanctions au gouvernement Netanyahu, embargo sur les livraisons d’armes à Israël
Les gauches françaises d'accord aussi pour ce qu'elles appellent "la libération des prisonniers politiques palestiniens"
La nouvelle coalition des partis de gauche en France formée en vue des législatives anticipées s’est entendue pour dénoncer « les massacres terroristes du Hamas » du 7 octobre et promet d’abroger la récente et controversée loi immigration, selon son programme commun dévoilé vendredi.
La qualification des attaques commises en Israël le 7 octobre 2023, qui ont provoqué la guerre à Gaza, a divisé au sein de la gauche française, le parti de La France insoumise (LFI, gauche radicale) refusant notamment d’assimiler le Hamas à une organisation terroriste.
La situation en Israël et à Gaza avait cristallisé les dissensions à gauche ces derniers mois, notamment durant la campagne des européennes où les positions du chef de LFI Jean-Luc Mélenchon lui avaient valu des accusations d’antisémitisme.
Le Nouveau Front Populaire s’est finalement accordé sur la condamnation des « massacres terroristes » du Hamas, appelant à « imposer un cessez-le-feu immédiat à Gaza et faire respecter l’ordonnance de la Cour Internationale de Justice (CIJ) qui évoque, sans ambiguïtés, un risque de génocide ».
Fruit de difficiles négociations, le programme de cette nouvelle coalition, baptisée « Nouveau Front populaire », appelle sur le Proche-Orient « à agir pour la libération des otages détenus depuis les massacres terroristes du Hamas, dont nous rejetons le projet théocratique, et pour la libération des prisonniers politiques palestiniens ».
Le texte prévoit également de « reconnaître immédiatement l’État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël sur la base des résolutions de l’ONU », de « décréter un embargo sur les livraisons d’armes à Israël » et de « rompre avec le soutien coupable » de Paris au « gouvernement suprémaciste d’extrême droite de (Benjamin) Netanyahu », contre lequel il faut « infliger des sanctions ».
Il reconnaît également une « explosion inquiétante, sans précédent » des « actes racistes, antisémites et islamophobes » en France, une réponse assez nette à la formule contestée de M. Mélenchon qui avait considéré début juin que l’antisémitisme « rest(ait) résiduel en France ».
« La lutte contre le racisme » et « l’antisémitisme », sera « au coeur » du projet du Nouveau Front Populaire pour les législatives, a assuré vendredi le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, lors d’une conférence de presse commune avec les principales forces de gauche. Roussel estimait fin avril que Jean-Luc Mélenchon était « discrédité » après ses propos « indéfendables » à Lille, où ce dernier a comparé le président de l’université qui avait annulé une de ses conférences au criminel de guerre nazi Adolf Eichmann. Roussel avait lui comparé Gaza au ghetto de Varsovie, une comparaison que Mélenchon avait aussi fait dans un billet de blog dans lequel il affirmait que l’antisémitisme est « résiduel » en France alors qu’il explose depuis le 7 octobre.
Sur la question de la lutte contre l’antisémitisme, qui a suscité de vives tensions à gauche pendant la campagne des européennes, « on a tous fait, je trouve, des pas incroyables en un temps absolument record », a également salué Aurore Lalucq eurodéputée Place publique, proche de Raphaël Glucksamnn.