France : multiplication des actes anti-musulmans après les attentats
Entre le mois de janvier au mois de mars 2015, on a enregistré environ 220 actes anti-musulmans
Les actes anti-musulmans se sont multipliés en France depuis les attentats meurtriers de janvier, avec six fois plus d’incidents au premier trimestre 2015 que sur la même période de 2014, selon des chiffres officiels publiés jeudi.
Quelque 222 actes anti-musulmans ont été dénombrés entre janvier et mars 2015, contre 37 sur les trois premiers mois de 2014, a détaillé l’Observatoire national contre l’islamophobie, un organe musulman qui effectue ce décompte sur la base des plaintes et main courante déposées par les victimes, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur.
L’essentiel de la hausse se concentre en janvier, avec 178 actions et menaces (+1.171 %) commis dans la foulée des attentats djihadistes contre le journal satirique Charlie Hebdo et un hypermarché cacher, du 7 au 9 janvier.
La situation semble s’être tassée ensuite: 18 en février (+80 %) et 26 en mars (+100 %).
« Jamais depuis la mise en place en 2011 de l’Observatoire national contre l’islamophobie, les actes anti-musulmans n’ont connu une telle implosion par des actions, menaces ou sur les réseaux sociaux », écrit dans un communiqué le président de cette instance, Abdallah Zekri.
Selon lui, les attentats qui ont fait 17 morts ne peuvent « en aucun cas justifier ce sommet de haine ou de vengeance à l’égard des Français de confession musulmane qui ne sont ni responsables ni coupables des actes terroristes » commis par des « islamistes criminels ».
Les actes sont de nature variée, a-t-il précisé : « agressions violentes à l’égard d’hommes et de femmes dont certaines enceintes », « jets de grenade et tirs par arme à feu » contre des mosquées, « dégradations de commerces appartenant à des Français de confession musulmane ou inscriptions de tags nazis » sur les mosquées…
Le gouvernement français doit présenter vendredi un programme d’action contre le racisme et l’antisémitisme, qui devrait notamment prévoir des sanctions plus rapides contre les auteurs d’actes racistes.