France : renvoi du procès de l’ex-chef d’un groupe armé de gauche pour apologie du terrorisme
L'homme condamné à perpétuité en 1987 pour assassinat et libéré en 2012 a déclaré qu'il trouvait "courageux" les terroristes auteurs des attentats du 13 novembre à Paris

La justice a renvoyé mercredi au 24 juin le procès de l’ancien chef de file du groupe armé français d’extrême gauche Action directe, Jean-Marc Rouillan, poursuivi pour apologie du terrorisme après avoir qualifié les auteurs des attentats djihadistes du 13 novembre de « très courageux ».
Le tribunal correctionnel de Paris a ordonné ce renvoi afin que le dossier soit jugé devant la chambre en charge des dossiers de terrorisme et d’apologie.
Les propos incriminés avaient été tenus lors d’une interview accordée le mois dernier par Rouillan à un mensuel satirique, Le Ravi, publié à Marseille, la ville où il réside aujourd’hui.
« Moi, je les ai trouvés très courageux, en fait. Ils se sont battus courageusement : ils se battent dans les rues de Paris (alors qu’ils) savent qu’il y a 2 000 ou 3 000 flics autour d’eux », déclarait l’ancien membre d’Action directe, groupe à l’origine de plusieurs attentats et assassinats dans les années 80.
« On peut dire (qu’) on est absolument contre leurs idées réactionnaires, on peut dire plein de choses contre eux, dire ‘c’était idiot de faire ci, de faire ça’, mais pas dire que c’est des gamins qui sont lâches », ajoutait-il, des passages directement visés par le parquet dans sa poursuite.
Lors de l’entretien, diffusé sur le site internet du mensuel, Rouillan, 63 ans, critiquait aussi l’idéologie « mortifère » des partisans de l’organisation État islamique (EI).
« D’un point de vue de l’islam, ils sont impies », argumente-t-il. Mais il se dit également « neutre » entre la France et l’EI.
Jean-Marc Rouillan avait été condamné en 1987 à perpétuité pour les assassinats de l’ingénieur général de l’armement, René Audran, et du PDG du constructeur automobile Renault, Georges Besse.
En mai 2012, il avait été le dernier membre du noyau dur d’Action directe à avoir recouvré la liberté, après 24 ans de prison.