Francis Kalifat répond à Emmanuel Macron après ses propos sur Pétain et Maurras
Le président du CRIF a fait part de son incompréhension suite à l'entretien du président dans lequel il a évoqué le maréchal Pétain et le théoricien antisémite Charles Maurras

Dans un entretien accordé au magazine L’Express le 17 décembre, publié le 22, le président Emmanuel Macron a évoqué le maréchal Philippe Pétain, collaborateur du régime nazi, le qualifiant de « héros de 17 » et de « grand militaire ». En 2018, il l’avait déjà défini comme un « grand soldat » en raison de son action militaire lors de la Première Guerre mondiale.
Dans ce même entretien, il a évoqué Charles Maurras, théoricien français du nationalisme et de l’antisémitisme du début du siècle dernier. S’il a dit ne pas « l’apprécier » ni partager ses idées, le président a déclaré trouver « absurde » de faire comme s’il ne devait pas exister.
En réponse à cet entretien, Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), a accusé jeudi au micro de Radio J le président Emmanuel Macron de « remettre en lumière des antisémites notoires ».
« Je n’arrive pas à comprendre à quelle intention politique cela répond. Comme ça, au hasard d’une interview d’un grand magazine ? », s’est-il interrogé, l’accusant de vouloir « en même temps » combattre l’antisémitisme tout en « remettant en lumière » ces personnages.
"Je ne comprends pas"
➡️@FrancisKalifat (@Le_CRIF) réagit aux propos de #Macron à @LEXPRESS sur #Pétain au micro d'Olivier Issembert #LaMatinaleDeRadioJ
???? Réécouter : https://t.co/yyRT1uTMQ6#Maurras #antisemitisme #reaction pic.twitter.com/gQQ0Xxrqmx
— RADIO J (@RadioJFrance) December 24, 2020
« Je ne vois pas quelle était l’urgence de remettre cette question sur le tapis, et j’avoue que je suis dans une incompréhension totale », a-t-il poursuivi, rappelant que la France n’était pas dans une période électorale, et que l’explication d’une tentative de séduction de l’extrême droite ne tenait pas.
« On ne peut pas remettre en lumière des hommes qui ont trahi la France ou qui ont été la honte de la France en défendant les thèses les plus infâmes », a-t-il expliqué. « Je ne vois pas quel est l’intérêt de vouloir les remettre dans l’actualité. »
« Nous connaissons l’engagement sincère du président dans la lutte contre l’antisémitisme, et pourtant, il s’engage sur une voie périlleuse car elle va blesser », a-t-il ajouté.
« C’est presque une insulte aux victimes de la Seconde Guerre mondiale, et pas uniquement des Juifs », a-t-il conclu, espérant pouvoir prochainement évoquer la question avec le chef de l’État.
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