Israël en guerre - Jour 571

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François Zimeray dénonce « la délectation avec laquelle Israël est accusé de génocide »

L’ancien ambassadeur de France pour les droits de l’Homme estime qu’aujourd’hui, face à une actualité qui donne "le vertige", les faits "ne comptent plus"

L’avocat François Zimeray, à Paris, le 4 mars 2019. (Crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP)
L’avocat François Zimeray, à Paris, le 4 mars 2019. (Crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP)

François Zimeray, ancien ambassadeur de France pour les droits de l’Homme, est revenu, en début de semaine, dans un entretien pour L’Express, notamment sur le silence d’Emmanuel Macron après l’élimination de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah.

« Je comprends la prudence, le souci d’être entendu de tous ; les diplomates craignent toujours le faux pas, mais au regard de l’Histoire, ce sont nos silences qui, autant que nos mots de trop, ont abîmé l’image de la France, comme sur le génocide des Tutsis au Rwanda par exemple. Les propos se rectifient, mais les silences restent. Je suis toujours surpris de réaliser à quel point manque le courage élémentaire de dire les choses simplement », a-t-il jugé.

L’homme s’est aussi dit choqué par la couverture médiatique au sujet de cette élimination, accusant des médias, en premier lieu le journal Le Monde, d’avoir fait l’éloge de Nasrallah.

« Le Monde brosse le parcours d’un homme ‘respecté’ et stratège ‘hors-pair’, un ‘sayyid’ [‘seigneur’, ‘prince’, ou ‘maître’] incarnant la ‘résistance à Israël, aux ‘qualités exceptionnelles’ qui se taille une ‘stature d’un chef de guerre’ », a-t-il rappelé. « Son ‘intégrité comme la modestie de son train de vie’ sont rappelées, comme la mort de son fils ‘en martyr’. Il est clair que l’article nous donne à voir le personnage à travers les yeux de ses soutiens et, dès lors, nous permet de mieux comprendre les ressorts de leur adhésion. Mais il manquait une dimension essentielle, la contribution centrale de Hassan Nasrallah à une entreprise de mort et de crime (la drogue), sa passion antijuive et antifrançaise, la prise en otage du Liban et, au final, de la paix. »

A LIRE : L’élimination de Nasrallah met fin à 30 ans d’effusion de sang à l’échelle mondiale

Il estime en outre que la France a perdu de sa voix au Liban : « Nous aurions été plus crédibles et mieux entendus si nous avions dénoncé avec force et constance la prise en otage de ce pays par le Hezbollah et si nous avions condamné de façon audible chaque attaque de la population civile d’Israël à partir du Liban. Alors seulement nous aurions pu attendre que chacun accorde du crédit à nos recommandations. »

Avocat, notamment de familles de victimes du 7 octobre 2023, homme politique et diplomate français, qui a reçu une éducation juive, François Zimeray s’est aussi dit frappé sur « l’illisibilité de la ligne européenne » sur le conflit à Gaza, ainsi que sur les différences de ressenti entre populations du Moyen-Orient et celles de l’Occident dans cette guerre. « Ce conflit a quelque chose de singulier, qui m’a toujours frappé : plus on s’éloigne de son épicentre, plus il est passionnel. Il y a ici, dans le débat public, des outrances que je n’ai jamais entendues ni à Tel Aviv, ni à Ramallah », dit-il.

En France, au niveau du pouvoir, « il y eut de vrais moments de solidarité et d’empathie, comme la cérémonie aux Invalides pour les Français assassinés. Mais la cohérence en diplomatie, qui est une condition de notre crédibilité, ce n’est pas de dire à chacun ce qu’il a envie d’entendre, c’est de tenir le même langage partout ».

Sur l’année écoulée, il se dit choqué par « la libération d’un antisémitisme tous azimuts, l’incompréhensible agressivité de ceux que les affiches d’otages dérangeaient au point de les arracher, le pilonnage d’Israël dans la presse et son dévissage dans l’opinion mondiale, mais aussi l’incapacité d’Israël à se débarrasser d’un leadership qui a lourdement failli, notamment à Gaza où trop de civils innocents sont morts et où tant d’otages demeurent toujours ».

Il dénonce enfin « la délectation avec laquelle Israël est accusé de génocide, ce mot repris et savouré partout alors que cette accusation est juridiquement absurde et contredite par les faits ».

« Tout cela donne le vertige, et inspire le sentiment que les faits ne comptent plus », conclut-il.

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