Frappes aériennes israéliennes « à grande échelle » contre le Hezbollah au Liban
Un missile en provenance du Liban frappe une maison à Avivim, sans faire de victimes ; les sirènes ont retenti dans plusieurs localités le long de la frontière et en Galilée
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a déclaré dimanche avoir mené des frappes « à grande échelle » contre des cibles du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah dimanche après que des salves de roquettes en provenance du Liban ont visé de multiples communautés dans le nord d’Israël.
Tsahal a indiqué que des avions de combat avaient frappé des bâtiments militaires, des lance-roquettes et d’autres infrastructures appartenant au groupe terroriste soutenu par l’Iran en réponse aux tirs de roquettes.
L’armée a également indiqué avoir ouvert le feu pour « éliminer les menaces » dans plusieurs zones situées le long de la frontière.
Les attaques transfrontalières en provenance du Liban se poursuivent depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, le 7 octobre, date à laquelle le groupe terroriste palestinien a mené un assaut sans précédent contre les communautés du sud d’Israël.
Dimanche, un missile antichar en provenance du Liban a touché une maison dans la communauté frontalière d’Avivim, causant d’importants dégâts mais sans faire de blessés.
Les communautés proches de la frontière avec le Liban ont été largement vidées de leurs habitants depuis octobre, par mesure de sécurité.
Tout au long de la journée, des sirènes d’alerte aérienne ont retenti à Avivim, Margaliot, Yiron, Shlomi et dans le village bédouin d’Arab al-Aramshe, situé à la frontière nord.
Des alertes ont également retenti à Sasa, Matat et Dovev suite à une infiltration présumée d’un drone ennemi et une attaque à la roquette.
Plusieurs roquettes ont également été tirées depuis le Liban sur le sommet du Keren Naftali, dans la vallée de Galilée. L’armée a indiqué avoir ciblé la source de ces tirs avec son artillerie.
Israël a prévenu qu’il ne tolérerait plus la présence du Hezbollah le long de la frontière nord, après le massacre perpétré par le Hamas – des milliers de terroristes avaient franchi la frontière depuis l’enclave côtière et ils avaient semé la désolation dans le sud du pays, tuant environ 1200 personnes et enlevant 240 personnes – principalement des civils.
Footage circulating on social media shows Israeli airstrikes in southern Lebanon this morning. pic.twitter.com/HlVLMQCUu2
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) December 24, 2023
Alors qu’Israël lançait une opération militaire, d’abord aérienne puis une incursion terrestre pour détruire le Hamas, le chasser du pouvoir à Gaza et libérer les otages, il a également dépêché des forces au nord par précaution contre le Hezbollah qui aurait imité l’attaque du groupe terroriste palestinien.
Depuis le 7 octobre, les forces dirigées par le Hezbollah ont attaqué presque quotidiennement des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière nord, ce qu’elles justifient par leur soutien à Gaza en guerre.
Israël a riposté en frappant des sites du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah et en déjouant des menaces à la sécurité près de la frontière.
Walla a cité des sources de défense selon lesquelles le Hezbollah a commencé à déplacer des milliers de ses effectifs de la frontière vers des régions plus au nord du Liban, notamment des terroristes membres de son unité d’élite Radwan. Les sources ont déclaré qu’il n’était pas clair si la manœuvre était temporaire ou s’il s’agissait d’un redéploiement plus permanent.
Selon Walla, le Hezbollah a affirmé que depuis le début des combats, 131 de ses terroristes ont été tués, la plupart d’entre eux appartenant à la force Radwan, une unité qui s’est spécifiquement entraînée à mener une grande invasion dans le nord d’Israël. Le bilan inclut également les terroristes palestiniens qui se sont entraînés avec le Hezbollah et ont pris position le long de la frontière.
Une source de défense de haut rang a déclaré, sous couvert d’anonymat, à Walla que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, « a été surpris non seulement par le désir et la détermination de Tsahal à le combattre et à faire des sacrifices, mais aussi par l’ampleur des forces qui ont été positionnées à la frontière depuis le début des combats pour le priver de ses capacités ».
« L’important est qu’il a été privé de la surprise à laquelle il s’attendait », a souligné la source.
« Il ne peut pas surprendre Tsahal au niveau de la ligne de démarcation. Dans le même temps, Tsahal prévoit une ligne de fortifications solide et à plusieurs niveaux pour le priver [le Hezbollah] de ses capacités à l’avenir. Ce ne sera pas la même frontière après ce que nous avons vu se produire à la frontière de la bande de Gaza. Ce sera une frontière différente. »
Israël a averti que si la communauté internationale ne repoussait pas le Hezbollah, qui, comme le Hamas, a juré la destruction d’Israël, loin de sa frontière par des moyens diplomatiques, il passerait à l’action.
Depuis que les hostilités ont commencé, au mois d’octobre, quatre civils et huit soldats ont été tués du côté israélien, dont un soldat tué vendredi lors d’une salve de roquettes. Un autre soldat a été grièvement blessé dans l’attaque.
Le responsable de la communauté du kibboutz Manara, proche de la frontière avec le Liban, a déclaré dimanche que 86 maisons de la communauté avaient été endommagées par des tirs de roquettes et de missiles du groupe terroriste Hezbollah au Liban.
« Quatre-vingt-six maisons ont été endommagées ici à Manara, certaines complètement détruites et quelques-unes ont seulement des fenêtres brisées », a indiqué Yochaï Wolfin à la chaîne publique israélienne Kan, notant que les habitants du kibboutz ont été, pour la plupart, évacués.
« Le kibboutz a été touché à de multiples reprises et les dégâts sont importants », a-t-il ajouté. « Nous voulons rentrer chez nous et nous attendons que la capacité de dissuasion soit rétablie à la frontière nord.
Dans le même temps, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a semblé démentir les observations du ministre de l’Économie Nir Barkat, et autres informations selon lesquelles le président américain Joe Biden l’aurait dissuadé de mener une frappe préventive contre le Hezbollah il y a deux mois.
Le Wall Street Journal a rapporté samedi qu’Israël disposait d’avions de guerre prêts à mener une frappe préventive majeure contre le Hezbollah au Liban quatre jours après l’assaut terroriste du Hamas le 7 octobre, mais que Biden en avait dissuadé Netanyahu à la dernière minute.
Lisant sa fiche à l’ouverture de la réunion hebdomadaire du cabinet, Netanyahu a affirmé s’être entretenu avec Biden la veille et l’avoir remercié pour la position américaine au Conseil de sécurité des Nations unies et son travail pour adoucir la rédaction de la résolution sur les combats à Gaza.
« Des informations ont circulé selon lesquelles les États-Unis nous ont empêchés, et nous empêchent encore, de mener des opérations dans la région. Ce n’est pas le cas. Israël est un pays souverain. Nos décisions concernant la guerre sont basées sur nos considérations opérationnelles et non sur des pressions extérieures », a-t-il précisé.
Ces propos semblent venir en réponse à des informations parues ce week-end et aux propos de Barkat, considéré comme un possible rival de Netanyahu à la tête du Likud.
Barkat avait précédemment déclaré que « céder à toute pression extérieure, même si elle provient de nos meilleurs amis, est une grave erreur pour laquelle nous payons un lourd tribut », selon la Douzième chaîne.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.