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« Je ferai tout ce que je peux pour reconstruire Nir Oz »

Gadi Mozes, salué comme le « sel de la terre » incarne l’esprit « kibboutznik »

Le membre du kibboutz Nir Oz, âgé de 80 ans, entouré de terroristes masqués, à sa libération de Gaza, mais esquissant un sourire, est devenu symbole de résilience nationale

L'ex-otage Gadi Mozes retrouve ses enfants (de gauche à droite) Oded, Moran et Yair, dans des locaux de l'armée israélienne près de Reim, le 30 janvier 2025. (Tsahal)
L'ex-otage Gadi Mozes retrouve ses enfants (de gauche à droite) Oded, Moran et Yair, dans des locaux de l'armée israélienne près de Reim, le 30 janvier 2025. (Tsahal)

JTA – La libération des otages dans des scènes chaotiques jeudi, où des terroristes des groupes palestiniens du Hamas et du Jihad islamique ont poussé deux captifs à travers une foule agitée, a fortement choqué les téléspectateurs et provoqué une crise dans le cessez-le-feu entre Israël et le Jihad islamique.

Mais cette scène a aussi laissé une image marquante pour les Israéliens : l’otage Gadi Mozes, 80 ans, marchant droit parmi les terroristes armés et masqués, avec ce qui semble être le plus léger des sourires sur son visage.

Pour de nombreux Israéliens, cette image symbolise non seulement la résilience d’un otage âgé après près de 16 mois de captivité, mais aussi un mode de vie et des valeurs profondément ancrées qu’incarne Gadi Mozes.

Plusieurs publications ont attiré l’attention sur le fait que Mozes est un kibboutznik – un résident de la communauté frontalière de Nir Oz qui, avant le 7 octobre 2023, était connu pour sa culture de pommes de terre. Mais pour de nombreux Israéliens, le terme « kibboutznik », surtout appliqué à un octogénaire, évoque bien plus qu’un simple lieu de résidence.

Image diffusée par le bureau des médias du Hamas montre l’otage Gadi Mozes lors de sa remise à une équipe de la Croix-Rouge à Khan Younès, dans la bande de Gaza, le 30 janvier 2025 (Crédit : Hamas Media Office/AFP)

Si le mouvement des kibboutzim en Israël a décliné au cours des quarante dernières années, il représentait autrefois, à l’époque où Mozes était jeune, l’esprit pionnier, une éthique de travail rigoureuse et un fort sentiment communautaire. Les kibboutznikim constituent, en outre, depuis quelques dizaines d’années une proportion importante des élites militaires et politiques israéliennes.

Pour ceux qui ont partagé la photo de Mozes, c’est ce message de résilience qui transparaît.

« Il est le sel de la terre, un kibboutznik classique », a posté un Israélien sur X.

« Wow ! Gadi Mozes, kibboutznik de 80 ans, incarne ce qu’il y a de plus résilient dans l’humanité », a écrit Ram Shefa, ancien député israélien, sur Facebook, en légende de la photo. « Bienvenue chez toi, à Nir Oz et en Israël. »

« Nous avons Gadi Mozes, un mâle alpha de 80 ans, un kibboutznik fort », a écrit un autre utilisateur de Facebook. « Il a survécu pendant un an et demi et est revenu en héros. »

Cette image s’inscrit dans une tendance émergente depuis le début de la trêve, où des photos illustrant la souffrance des otages sont transformées en symboles de fierté nationale.

D’autres cas récents ont marqué les esprits. Il y a d’abord eu le tatouage de Mia Schem, libérée en novembre, portant l’inscription « Nous danserons à nouveau », devenu un mantra pour les survivants du massacre du festival Nova.

Ensuite, la main d’Emily Damari, blessée par les tirs des terroristes, transformée en symbole « rock on », rapidement déclinée en diverses représentations graphiques.

Plus récemment, un hommage mondial a été rendu à Agam Berger, autre otage libérée jeudi, qui, avant leur libération qui a précédé la sienne, la laissant seule aux mains des terroristes, avait fait des tresses à ses compagnes de captivité.

Avant sa libération, l’histoire de Mozes avait déjà fait le tour d’Israël : comment, le 7 octobre, il avait tenté de négocier avec les terroristes pour épargner sa famille, et comment sa compagne de longue date, Efrat Katz, avait été assassinée. La fille de cette dernière et ses deux petits-enfants ont également été pris en otage et libérés lors du cessez-le-feu de novembre 2023, tout comme l’ex-femme de Gadi Mozes.

L’ex-otage Gadi Mozes retrouve ses enfants (de gauche à droite) Oded, Moran et Yair, dans des locaux de l’armée israélienne près de Reim, le 30 janvier 2025. (Tsahal)

Le gouvernement israélien a diffusé des images émouvantes de Mozes retrouvant ses trois enfants, son sourire cédant rapidement aux larmes lorsqu’il les étreint et les embrasse. D’après la presse locale, c’est à ce moment-là qu’il aurait appris l’assassinat de Katz le 7 octobre.

Mais avant cette scène, c’est le visage du kibboutznik qui a marqué les esprits, où assis sur un canapé, quelques instants avant de retrouver ses enfants, il déclare d’une voix rauque :

« Je ferai tout ce que je peux pour reconstruire Nir Oz. »

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