Gaza : Israël ferme le point de passage d’Erez après des affrontements
Le point de passage pour les personnes restera fermé jusqu'à ce que les dégâts causés par les violences soient réparés ; seuls les cas humanitaires seront autorisés à passer
Israël a de nouveau fermé mercredi le seul point de passage pour les Palestiniens entre la bande de Gaza sous blocus et son territoire à la suite de heurts survenus la veille près du terminal de transit, a annoncé l’armée israélienne.
Le point de passage d’Erez restera fermé jusqu’à ce que les dégâts causés par les violences soient réparés, a dit l’armée sans aucune précision sur le temps qui serait nécessaire aux travaux. Seuls seront autorisés à passer les cas humanitaires, a-t-elle dit.
Selon l’armée, des « centaines d’émeutiers » palestiniens ont participé à des violences mardi et lancé des pierres qui ont endommagé des installations du terminal.
Le point de passage d’Erez avait rouvert le 27 août après une fermeture d’une semaine.
Près de 1 000 Gazaouis traversent quotidiennement le point de passage d’Erez, notamment pour des raisons médicales, mais aussi professionnelles, ont indiqué les autorités israéliennes.
Le terminal de Kerem Shalom par où transitent les marchandises entre Israël et la bande de Gaza, qui avait été fermé à plusieurs reprises ces derniers mois, est en revanche resté ouvert.
Durant l’émeute de mardi à Erez, plusieurs Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens, selon le ministère de la Santé à Gaza, contrôlé par le groupe terroriste palestinien du Hamas. L’armée a déclaré que des Palestiniens avaient jeté des pierres en direction de l’infrastructure, déjà endommagée, située au nord de l’enclave. Les soldats israéliens ont répondu avec des gaz lacrymogènes et des balles réelles.
Ce type d’émeutes est rare à Erez, seul point de passage pour les personnes de Gaza souhaitant se rendre en Israël ou en Cisjordanie.
Cette émeute fait suite à une brève période d’accalmie, après des informations sur une trêve conclue entre Israël et le Hamas.
La bande de Gaza a été le théâtre d’une recrudescence de la violence depuis les émeutes de la « Marche du Retour », au mois de mars. Ces affrontements, orchestrés et encouragés par les dirigeants du Hamas, ont donné lieu à des jets de pierres et de cocktails Molotov sur les troupes israéliennes, des tentatives d’infiltration et des attaques contre des soldats israéliens.
Depuis le début des émeutes en mars, 170 émeutiers ont été tués par des tirs israéliens, selon le ministère de la Santé à Gaza. Le Hamas, qui cherche à détruire Israël, a admis que des dizaines de morts appartenaient à ses rangs. Un sniper palestinien a tué un soldat israélien.
Les Palestiniens à Gaza ont également lancé des dispositifs incendiaires aériens vers Israël, anéantissant des milliers d’hectares de forêt et de terres agricoles et causant des millions de shekels de dégâts.
A plusieurs reprises, les émeutiers ont vandalisé l’infrastructure du poste-frontière de Kerem Shalom, seul point de passage de marchandises vers Gaza.
Ce type d’incidents a conduit à la fermeture des postes-frontières le temps des réparations.
Vendredi dernier, 5 000 Palestiniens se sont réunis le long de la frontière. Selon les médias palestiniens, 180 personnes ont été blessées.
De plus, Israël et le Hamas se sont engagés dans un certain nombre d’échanges de tirs sporadiques ces derniers mois, dont l’un a marqué, au début du mois, la plus importante flambée de violences depuis la guerre de 2014. Des centaines de roquettes et de mortiers ont été envoyés vers le territoire israélien.
L’envoyé de l’ONU Nickolay Mladenov et les responsables égyptiens cherchent à négocier un cessez-le-feu à long terme entre Israël et le Hamas. Les deux parties se sont affrontées dans trois conflits depuis 2008.
L’AFP a contribué à cet article.