Gaza : Le procureur de l’État souhaite enquêter sur des propos du chanteur Eyal Golan
Immédiatement après le pogrom du 7 octobre, le musicien avait exhorté à « ne pas laisser âme qui vive » à Gaza ; L'artiste a réagi en disant : "Am Yisrael Chai"
Dimanche, des médias israéliens ont indiqué que le procureur de l’État, Amit Aisman, allait ouvrir une enquête criminelle à propos du chanteur Eyal Golan pour incitation à la violence, suite à ses propos appelant à la mort de tous les Gazaouis quelques jours après le pogrom du 7 octobre.
Selon la chaîne publique Kan, qui en avait la première fait état, quelques jours après le pogrom, Golan avait appelé à « éliminer Gaza » et « ne pas laisser âme qui vive là-bas ».
On ignore à quel moment Golan a tenu les propos qui lui valent cette enquête, mais il a redit presque mot pour mot la même chose lors d’une interview accordée le 15 octobre dernier à la Douzième chaîne, au moment où il donnait un concert pour les soldats sur le terrain.
Le 7 octobre 2023, près de 3 000 terroristes venus de la bande de Gaza et dirigés par le Hamas se sont introduits dans le sud d’Israël, où ils ont tué 1 200 personnes et fait 251 otages, ce qui a déclenché la guerre qui se poursuit aujourd’hui encore.
Interrogé sur ce qui lui est reproché, le chanteur a répondu par une déclaration laconique : « Le peuple d’Israël vit » (Am Yisrael Chaï), cri de ralliement traditionnel de la résilience juive et aussi titre de l’hymne de guerre de Golan sorti suite au 7 octobre.
Le chanteur a déjà été en délicatesse avec la justice pour évasion fiscale et fraude – charges dont il a été reconnu coupable en 2014 – en plus d’être poursuivi pour infractions sexuelles sur des mineures pour lesquelles son feu père a été condamné et a purgé une peine de prison.
L’opportunité d’ouvrir l’enquête relève, dans les faits, de la compétence de la procureure générale Gali Baharav-Miara, qui doit par ailleurs statuer sur une autre demande d’Aisman d’enquêter sur le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, pour incitation à la haine lors de déclarations faites au début de la guerre.
Aucun des responsables impliqués ne pense qu’une enquête à l’encontre du ministre aboutira à une inculpation, sans même parler de condamnation, ne serait-ce que du fait de l’immunité parlementaire dont jouit Ben Gvir, expliquait la radio publique Kan le mois dernier.
L’enquête serait plutôt destinée à prouver à la Cour internationale de justice, devant laquelle l’Afrique du Sud a accusé Israël de se livrer à un génocide contre les Palestiniens de Gaza, qu’Israël se conforme à son ordre d’enquêter et punir ceux qui enfreignent la clause de la Convention sur le génocide interdisant l’incitation au génocide.
https://x.com/itamarbengvir/status/1825251339854561360?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1825251339854561360%7Ctwgr%5E58ee38a2acfeecd364b7ece67919ba7db8389eab%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.timesofisrael.com%2Fstate-attorney-seeks-probe-into-pop-singer-eyal-golan-over-calls-to-erase-gaza%2F
Très apprécié des milieux de la droite israélienne, Golan a reçu, dimanche soir, le soutien de Ben Gvir. Le ministre d’extrême droite l’a fait sur X de façon très laconique, en utilisant des emojis en forme de cœur pour laisser entendre qu’Aisman faisait le jeu des Gazaouis alors que les Israéliens étaient solidaires de Golan.