Israël en guerre - Jour 643

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Gaza: Trump doit dire à Netanyahu « Ça suffit », plaide l’ex-Premier ministre israélien Olmert

il ne peut y avoir aucun espoir de "progrès sérieux" dans la paix "avec le gouvernement israélien actuel et les dirigeants palestiniens actuels", dit-il, en référence à Mahmoud Abbas

L'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert pose pour une photo avant une interview avec l'AFP à Paris, le 9 juin 2025. (Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
L'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert pose pour une photo avant une interview avec l'AFP à Paris, le 9 juin 2025. (Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le président américain Donald Trump devrait dire « Assez, c’est assez », estime l’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert, dénonçant la poursuite « criminelle » de la guerre à Gaza pour « des intérêts personnels » et plaidant pour une solution à deux Etats, unique garantie de paix durable selon lui.

Les États-Unis ont davantage d’influence sur le gouvernement israélien que « toutes les autres puissances réunies », a affirmé M. Olmert, ex-Premier ministre d’Israël de 2006 à 2009, estimant que Donald Trump « peut faire la différence », dans un entretien lundi soir à l’AFP.

Il s’en est pris au chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu, pour avoir « totalement échoué » à protéger son peuple lors de l’attaque du groupe terroriste palestinien du Hamas, le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de plus de 1200 personnes. 251 personnes avaient également kidnappées par les hommes armés et prises en otage dans la bande de Gaza.

54 personnes se trouvent encore retenues en captivité au sein de l’enclave côtière, dont au moins 32 mortes, selon les autorités israéliennes.

Pour Ehud Olmert, si la communauté internationale a soutenu au départ le droit d’Israël à se défendre, les choses ont changé depuis mars 2025 lorsque Netanyahu, tributaire des partis d’extrême droite au sein de sa majorité, a intensifié la guerre « pour des intérêts personnels ».

Le Hamas a libéré 30 otages — 20 civils israéliens, cinq soldats et cinq ressortissants thaïlandais — ainsi que les corps de huit otages israéliens tués pendant la première phase du cessez-le-feu entre janvier et mars. Mais Netanyahu a refusé de négocier une deuxième phase, qui aurait nécessité un engagement à mettre fin à la guerre, et les opérations militaires ont repris deux semaines après l’expiration de la première phase.

« Si une guerre ne sauve pas les otages, ne parvient pas à éradiquer ce qu’ils ont déjà fait contre le Hamas au cours de ces 20 mois de combats incessants, et si, en conséquence, des soldats sont tués, des otages peut-être tués et des Palestiniens innocents non impliqués sont tués, alors à mon avis, c’est un crime », a-t-il asséné.

« C’est quelque chose qui doit être condamné (…) c’est totalement insupportable », a ajouté M. Olmert, issu du même parti – le Likud – que son successeur et rival de longue date de Benjamin Netanyahu.

Des soldats de la Brigade Golani opérant à Khan Younès, dans la bande de Gaza, le 3 juin 2025. (Crédit : Armée israélienne)

4,4 % du territoire

M. Olmert a salué la tenue en juin à New York (États-Unis) d’une conférence internationale, co-présidée par la France et l’Arabie saoudite, qui doit relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien dite « à deux États ».

« Je suis très heureux qu’il y ait cette alliance mondiale pour une solution à deux États », a affirmé M. Olmert, l’une des rares voix en Israël à soutenir ce projet. « C’est très important pour fournir aux Américains l’infrastructure, une enveloppe et un cadre de soutien international ».

Ensuite, « ce que nous attendons, c’est que le président Trump convoque Netanyahu (…) dans le Bureau ovale face aux caméras » et qu’il lui dise, en le surnommant, « comme il le fait habituellement: ‘Bibi, ça suffit’; » a dit M. Olmert. « Rien n’est impossible avec Trump ».

Malgré quelques préoccupations sur la situation humanitaire à Gaza, les États-Unis restent pour l’heure déterminés à protéger leur allié israélien. Ils ont de nouveau mis leur veto il y a quelques jours, bloquant un appel de l’ONU à un cessez-le-feu immédiat et approuvant des ventes d’armes de plusieurs milliards de dollars.

Israël est en guerre contre le Hamas depuis le 7 octobre 2023 , date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.

Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 50 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 20 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

Le bilan de l’offensive terrestre israélienne contre le Hamas à Gaza et des opérations militaires menées le long de la frontière avec la bande de Gaza s’élève à 429 morts. Ce bilan inclut un officier de police tué lors d’une mission de sauvetage d’otages et des civils qui travaillaient comme sous-traitant pour le ministère de la Défense.

Avec l’ancien ministre palestinien des Affaires étrangères Nasser al-Kidwa, Ehud Olmert promeut un plan de paix incluant la création d’un État palestinien voisin d’Israël, chaque partie cédant 4,4% de son territoire à l’autre.

L’ancien ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Nasser Al-Kidwa (à gauche), et l’ancien Premier ministre Ehud Olmert avant une interview avec l’AFP, à Paris, en France, le 9 juin 2025. (Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Selon le plan dévoilé l’an dernier, Israël annexerait les principales implantations juives en Cisjordanie, notamment certaines zones autour de Jérusalem où sont situées certaines implantations. En contrepartie, un territoire israélien de superficie équivalente serait cédé à un futur État palestinien.

Le plan Olmert-Kidwa préconise également une souveraineté partagée sur la Vieille Ville de Jérusalem, avec une tutelle dont feraient partie Israël et un État palestinien.

Olmert aura fort à faire pour convaincre la société israélienne, où le soutien à un État palestinien, sans parler d’un échange de territoires, est au plus bas depuis le 7 octobre.

« Se débarrasser des deux »

Un tel plan est « pratique, réalisable, pertinent, valable et réel (…) Cela nécessite des dirigeants des deux côtés qui le veuillent », a déclaré M. Olmert, qui a passé plus d’un an en prison (2016-2017) après avoir été condamné pour des scandales de corruption ayant mis fin à sa carrière politique.

« Cela nécessite un leadership des deux côtés », a déclaré Olmert. « Nous essayons de sensibiliser la communauté internationale et nos propres sociétés au fait qu’il ne s’agit pas d’une cause perdue, mais d’un avenir porteur d’espoir. »

La création de deux États est aujourd’hui « la seule solution envisageable », a affirmé à l’AFP Nasser al-Kidwa, neveu de l’ex-dirigeant palestinien Yasser Arafat (1929-2004), venu promouvoir leur plan commun à Paris lors d’une conférence organisée mardi par la Fondation Jean-Jaurès.

Toutefois, il ne peut y avoir aucun espoir de « progrès sérieux avec le gouvernement israélien actuel et les dirigeants palestiniens actuels », dit-il, en référence au président vieillissant de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, au pouvoir depuis deux décennies.

« Il faut se débarrasser des deux. Et c’est ce qui va se passer », a assuré M. al-Kidwa, qualifiant les dirigeants palestiniens de « corrompus et incompétents ».

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