GB : Le Parti travailliste suspend encore un membre pour antisémitisme
Les tweets d’une élue musulmane parlaient de Hitler comme du “plus grand homme de l’Histoire”, saluent la tentative de l’Iran d’effacer Israël, disent que les juifs ont un pouvoir “dégoûtant” aux Etats-Unis

Chancelant déjà sous les accusations répétées d’antisémitisme dans ses rangs, le Parti travailliste du Royaume-Uni a suspendu une politicienne britannique et musulmane pour une série de tweets pro-Hitler qu’elle avait postée avant d’être élue.
Aysegul Gurbuz, la plus jeune conseillère municipale de l’histoire de Luton, avait écrit sur Twitter son affection pour le dirigeant nazi et avait aussi posté des commentaires propageant le stéréotype antisémite classique du contrôle de la politique mondiale par les juifs.
Le Daily Mail de samedi a cité un porte-parole du Parti travailliste déclarant que « la conseillère Gurbuz a été suspendue du Parti travailliste en attendant une enquête ».
L’étudiante de 20 ans avait écrit en octobre 2011 : « Hitler = plus grand homme de l’Histoire ».

Dans un autre tweet de novembre 2012, Gurbuz avait écrit « Si ce n’était pour mon homme Hitler, ces juifs auraient effacé la Palestine il y a des années ».
Elle avait aussi exprimé son soutien à l’utilisation par l’Iran d’arme nucléaire pour « effacer Israël de la carte ».

Les tweets, qui ont été découverts par la campagne britannique contre l’antisémitisme, incluaient aussi celui-ci : « Les juifs sont si puissants aux Etats-Unis c’est dégoûtant. »

Dans un autre post d’octobre 2012, elle avait attaqué l’ancien dirigeant du Parti travailliste, Ed Miliband, pour ses origines juives. « Ed Miliband est juif. Il ne sera jamais Premier ministre de Grande-Bretagne », avait-elle écrit.

Gurbuz a essayé de se distancer de ses tweets, affirmant que sa sœur pourrait en être l’auteur. Son compte Twitter a apparemment été supprimé.
Ironiquement, en tant que candidate au bureau des minorités ethniques de l’union étudiante de Warwick, Gurbuz avait inscrit dans son programme un engagement à « augmenter la sensibilisation à la Journée de commémoration de l’Holocauste ».
Il s’agit du dernier incident d’une série croissante de remarques antisémites par des militants du Parti travailliste ces derniers mois. Le scandale a déclenché une vague de critiques envers le dirigeant actuel du parti, Jeremy Corbyn.
La critique la plus récente est venue de l’ancien archevêque de Canterbury, Lord Carey, qui a déclaré que l’incapacité du parti à contrer son courant antisémite démontrait que « le Parti travailliste n’est pas prêt à gouverner ».

Selon le Daily Mail, Lord Cary, qui est maintenant vice-président du Conseil des chrétiens et des juifs, a déclaré devant le public d’une synagogue de New York que les attaques contre Corbyn par le conseil des députés juifs de Grande-Bretagne la semaine dernière seraient probablement « une information pour la majorité des Anglais ».
Jeudi dernier, le dirigeant du conseil des députés juifs de Grande-Bretagne, Jonathan Arkush, a accusé Corbyn de diminuer le problème de l’antisémitisme présumé du parti.

« Nous ne pouvons pas imaginer que les préoccupations d’une autre minorité soient rejetées de cette manière », a-t-il déclaré selon les Jewish news de Londres, ajoutant qu’il était « profondément préoccupé » par la gestion du parti de la haine antisémite dans ses rangs.
« Ces dernières semaines, nous avons été témoins d’un flot d’affaires claires d’antisémitisme au Parti travailliste, qui ne peut pas être simplement mis sur le dos de différents sur Israël », a-t-il déclaré.
Corbyn a déclaré que tout incident d’antisémitisme déclencherait immédiatement une enquête, mais des membres importants de son parti ont exprimé des inquiétudes, craignant que le parti n’en fasse pas assez.
Un porte-parole du Parti travailliste a déclaré que Corbyn avait « sans cesse condamné l’antisémitisme et toutes les formes de racisme » et qu’il prenait des « actions claires contre les responsables ».