GB : Les Juifs demandent au Labour de désavouer une candidate travailliste
Lisa Forbes a présenté ses excuses suite à un "Like" d'un post sur "les maîtres sionistes" et affirmé qu'elle suivra une formation de sensibilisation à l'antisémitisme
Les groupes juifs du Royaume-Uni ont appelé dimanche le parti britannique du Labour à désavouer une candidate qui avait aimé un post sur Facebook disant que la Première ministre nourrissait « un agenda esclave de ses maîtres sionistes », dans ce qui semble être le énième scandale lié au problème de l’antisémitisme qui frappe la principale formation d’opposition.
Une récente enquête menée par un journaliste indépendant a fait savoir que Lisa Forbes, qui se présente comme candidate Travailliste lors d’une élection partielle à Peterborough, avait « aimé » ce post invoquant une relation de maître sioniste à esclave.
Elle avait également écrit : « J’ai aussi adoré lire ce fil » suite à un post qui reprenait la théorie conspirationniste selon laquelle le Mossad et la CIA seraient à l’origine du groupe terroriste de l’Etat islamique.
Forbes, invoquant un malentendu, a présenté ses excuses, disant qu’elle suivrait une formation de sensibilisation à l’antisémitisme.
Toutefois, un communiqué conjoint écrit par le Board of Deputies des Juifs britanniques, le JLC (Jewish Leadership Council) et le groupe Community Security Trust a fait savoir que l’excuse avancée d’un antisémitisme qu’elle n’avait pas su déchiffrer « dépasse les limites de la crédulité, en particulier face aux importants problèmes qui se posent actuellement au sein du Labour et aux scandales antisémites antérieurs qui ont touché les cercles travaillistes à Peterborough ».
Marie van der Zyl, President of the Board of Deputies of British Jews, Simon Johnson, Chief Executive of the Jewish Leadership Council and David Delew, Chief Executive of the Community Security Trust, have released the following joint statement: https://t.co/rYNOfQIpWF pic.twitter.com/77YxfafhNm
— Board of Deputies of British Jews (@BoardofDeputies) June 2, 2019
« A moins que le Labour ne désavoue sa candidate Lisa Forbes, un tel incident ne fera que confirmer la chute honteuse du parti dans cette confusion raciste pour laquelle il fait déjà l’objet d’une enquête de l’EHRC », a continué le communiqué, se référant à des investigations qui ont été récemment ouvertes par l’observatoire du racisme britannique.
La commission de l’Egalité et des droits de l’Homme a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête officielle sur les soupçons d’antisémitisme au sein du parti Travailliste.
https://twitter.com/magnitsky/status/1134738319571673088?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1134738319571673088&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.timesofisrael.com%2Fuk-jews-call-on-labour-to-disown-candidate-who-liked-zionist-slave-master-post%2F
L’EHRC, principal observatoire gouvernemental anti-raciste, a indiqué qu’elle enquêterait sur d’éventuels faits de discrimination et de harcèlement à l’égard de la communauté juive en violation de l’Equality Act, voté en 2006 en Grande-Bretagne.
Les groupes juifs accusent Corbyn, politicien d’extrême-gauche, d’avoir permis une hausse massive de l’antisémitisme dans les rangs de la formation qui était, dans le passé, le foyer naturel des Juifs britanniques. Des milliers de cas de discours de haine présumés contre les Juifs ont été enregistrés au sein du Labour depuis 2015, l’année où Corbyn s’est hissé à sa tête.
Le Board of Deputies des Juifs britanniques accuse Corbyn d’encourager la rhétorique antisémite et d’y avoir lui-même eu recours, même s’il réfute ces accusations.
Corbyn a juré de sanctionner tout membre de sa formation auteur de propos racistes et il a pourtant défendu un certain nombre de personnes appartenant aux Travaillistes ayant pu faire des déclarations antisémites au vitriol. Par ailleurs, malgré 850 plaintes déposées de manière officielle, peu d’expulsions ont eu lieu au sein du parti. Le mois dernier, Corbyn a admis dans un enregistrement secret que les preuves de racisme anti-juif avaient été « égarées, ignorées ou inutilisées ».
Corbyn lui-même a été critiqué pour ses actions. L’année dernière, il avait présenté ses regrets pour avoir pris la défense d’une fresque murale antisémite du quartier East End de Londres. Cette fresque, intitulée « Liberté de l’humanité », avait été peinte sur un mur de Brick Lane par l’artiste de Los Angeles Kalen Ockerman. Elle dépeignait un groupe d’hommes – des caricatures apparentes de banquiers et d’hommes d’affaires juifs – comptant de l’argent sur une plaque de Monopoly, placé en équilibre sur le dos courbé de travailleurs nus.
Au début du mois, il a été révélé que Corbyn avait écrit une préface enthousiaste pour un libre qui clamait que les Juifs contrôlaient les systèmes financiers du monde entier, les qualifiant « d’hommes issus d’une race singulière et particulière ».
De plus, le groupe terroriste palestinien du Hamas a remercié Corbyn pour sa solidarité après que le chef Travailliste a reconnu le deuil palestinien lors du 71ème anniversaire de l’Etat d’Israël.
Le leader avait été critiqué dans le passé lorsqu’il avait évoqué ses « amis » des groupes terroristes du Hamas et du Hezbollah qu’il avait invités lors d’une rencontre parlementaire en 2009. Il avait minimisé par la suite la portée de ces propos, affirmant regretter d’avoir utilisé ce terme.
Il a été révélé l’année dernière que Corbyn avait assisté à une cérémonie en l’honneur des terroristes auteurs du massacre perpétré lors des Jeux olympiques de Munich, en 1972. Il avait ensuite expliqué : « J’étais présent quand une gerbe a été déposée, mais je ne pense pas avoir été impliqué là-dedans ».