GB : Une femme nommée rabbin dans une communauté orthodoxe – une première
Miriam Lorie est "rabbin en formation" au "Minyan Partnership" de Borehamwood, un concept qui permet aux femmes de lire la Torah et de diriger certaines parties de l'office
C’est une grande première, une femme orthodoxe a été nommée à un poste de direction rabbinique dans la cadre d’un « Minyan Partnership » dans une ville située près de Londres.
Miriam Lorie, 35 ans, a commencé à travailler comme « rabbin en formation » au sein de la Kehillat Nashira, une communauté située à Borehamwood, en Angleterre, a rapporté jeudi The Jewish Chronicle.
Les « Minyanim Partnership » présentent un culte orthodoxe traditionnel et utilisent des « mechitzot » – séparation physiques entre les hommes et les femmes – leur permettant de lire la Torah et de diriger certaines parties de l’office.
« Cela ne me paraît pas radical », a déclaré Miriam au journal. « C’est une progression naturelle du travail que je faisais déjà auparavant au sein d’une communauté qui m’en reconnaissait le droit. »
Jonny Hart, membre de la Kehillat Nashira, a déclaré au Jewish Chronicle que la communauté « a toujours cherché à être inclusive et inspirante et embaucher une femme pour un poste « de rabbin » est une étape naturelle pour nous. Partant du principe que « vous ne pouvez pas être ce que vous ne pouvez pas voir », nous croyons que le travail de Miriam fournira aux filles et aux garçons, aux hommes et aux femmes un modèle crucial pour le leadership communautaire, l’apprentissage de la Torah et le soutien religieux.
Dans son nouveau rôle, Miriam passera également une matinée par semaine à travailler pour la communauté, ce qu’elle espère se transformera en un jour par semaine au plus vite, selon l’article.
« Je suis qualifiée pour faire une grande partie de ce que fait un rabbin, comme enseigner », a-t-elle déclaré au journal. « Nous avons un cours talmudique très solide à la yeshiva. Je ne suis pas formé dans tous les domaines de la halakha mais je suis déjà formé dans un bon nombre d’entre eux. J’ai un bon répertoire de rabbins à qui passer des questions si nécessaire.
Le grand rabbin et l’United Synagogue du Royaume-Uni ne reconnaissent pas les femmes rabbins et n’acceptent pas les « Minyanim Partnership ». Mais depuis que la Kehillat Nashira, l’un des Minyanim du Royaume-Uni, a commencé en 2013, les tensions se sont quelque peu apaisées, d’après l’article du Jewish Chronicle.
Les « Minyanim Partnership » existent en marge de la communauté orthodoxe depuis plus de deux décennies, en commençant par Shira Hadasha, qui a été établie à Jérusalem en 2002. Depuis lors, ils se sont répandus rapidement aux États-Unis, avec notamment Kol Sasson à Skokie, dans l’État de l’Illinois ; Minyan Tehillah à Cambridge, dans l’État du Massachusetts ; Darkhei Noam à Manhattan et Rosh Pina à Washington. Plus de deux douzaines sont répertoriées sur le site Web de la Jewish Orthodox Feminist Alliance, bien qu’elles ne se réunissent pas toutes chaque Shabbat.
Aucun des « Minyanim Partnership » n’est une congrégation à temps plein avec des offices quotidiens; ils fonctionnent sans rabbin et se réunissent dans des espaces loués, généralement dans des institutions massortis ou réformées. Bien qu’ils proviennent principalement de la communauté orthodoxe, ils ont également attiré des Juifs élevés dans le mouvement conservateur à la recherche de communautés plus respectueuses. Les « Minyanim Partnership » évitent généralement de se qualifier d’orthodoxes, mais disent qu’ils opèrent dans le respect à la lettre de la loi juive – même si leurs offices bouleversent des siècles de tradition orthodoxe.
Dans le cadre des « Minyanim Partnership », les femmes peuvent ouvrir l’arche sacrée, officier les Kabbalat Shabbat le vendredi soir et les prières Pesukei D’zimra tôt le matin, lire la Torah et être appelées à la Torah. Mais elles ne peuvent pas diriger les offices de Shakharit (matin) ou Moussaf – car cela violerait les préceptes légaux juifs exigeant que les chefs de prière soient eux-mêmes obligés de réciter ces prières (seuls les hommes sont obligés de réciter les prières Shacharit et Moussaf aux heures fixées, selon la loi orthodoxe).
Parce que les « Minyanim Partnership » ont des « mechitzot », la gestion de l’égalitarisme peut nécessiter une chorégraphie délicate. La table où la Torah est lue doit être située dans une zone neutre visible pour les hommes et les femmes.
Selon la personne qui sort la Torah de l’arche, elle peut être passée d’un côté à l’autre de la pièce sur son chemin vers la table. Certains « Minyanim Partnership » ont deux lutrins pour les chefs de prière, un de chaque côté de la « mechitzah ».
La JTA a contribué à cet article.