GHF : Les sites d’aide de Gaza ne rouvriront pas jeudi matin comme prévu
Fermés depuis mercredi, l'organisme chargé de la distribution de l'aide dit que les centres reprendront leurs activités plus tard dans la journée, sans préciser quand

La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, a repoussé sine die la réouverture de ses centres d’aide prévue jeudi dans le territoire palestinien, où les routes menant aux sites de distribution sont devenues des « zones de combats », a averti l’armée israélienne.
Après une série d’événements chaotiques meurtriers ces derniers jours à proximité de ses sites, la GHF a annoncé mardi soir leur fermeture, censée initialement durer au départ une seule journée et justifiée par « des travaux de rénovation, de réorganisation et amélioration de l’efficacité ».
Elle a indiqué dans la nuit de mercredi à jeudi que la réouverture n’aurait pas lieu jeudi matin à l’heure habituelle, sans donner de nouveau calendrier.
« Nous communiquerons des informations sur les horaires d’ouverture dès que les travaux seront terminés », a précisé l’organisation sur sa page Facebook, assurant « s’efforcer de rendre la distribution de colis alimentaires aussi sûre que possible, malgré les conditions difficiles ».
Un porte-parole du GHF a déclaré au Times of Israel que l’organisation était en discussion avec Tsahal pour renforcer les mesures de sécurité mises en œuvre par l’armée au-delà du périmètre immédiat de ses sites.
Afin de garantir la sécurité des civils autour des centres de distribution, le porte-parole a précisé que le GHF avait demandé à Tsahal d’instaurer des mesures destinées à canaliser les flux de piétons pour limiter les risques de confusion ou d’escalade près des zones d’opération militaire ; de fournir des consignes plus claires pour permettre aux Palestiniens de rejoindre les sites en toute sécurité ; et de renforcer la formation des soldats et affiner les procédures internes de l’armée afin de mieux protéger les Palestiniens.

« Le GHF s’efforce de rendre la distribution des colis alimentaires aussi sûre que possible malgré les circonstances extrêmes. Nous exhortons tous ceux qui se rendent sur nos sites à suivre les itinéraires balisés par Tsahal pour garantir un passage sécurisé », a déclaré l’organisation.
Alors qu’une large part des quelque deux millions d’habitants de la bande de Gaza s’est réfugiée dans le sud du territoire, la plupart des camps se trouvent loin des centres de distribution du GHF. Des habitants du nord et du centre ont rapporté devoir parcourir des dizaines de kilomètres à pied – parfois en tentant d’éviter les tirs – pour récupérer un colis de vivres. Le GHF a indiqué qu’il travaillait à l’ouverture de nouveaux centres, y compris dans le nord de la bande de Gaza, sans toutefois fournir de calendrier. En attendant, les dizaines de milliers de Palestiniens qui affluent vers les sites de distribution témoignent de besoins alimentaires toujours criants.
Pour sa part, le GHF affirme avoir distribué plus de sept millions de repas, issus de quelque 100 000 colis répartis en neuf jours. Cependant, ces colis contiennent principalement des denrées sèches qui nécessitent du matériel de cuisson ou des cuisines collectives, encore rares dans la bande de Gaza en raison de la pénurie persistante de carburant.
Par ailleurs, le Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), relevant du ministère de la Défense, a indiqué mercredi que 88 camions d’aide humanitaire transportant de la farine et des produits alimentaires étaient entrés dans la bande de Gaza au cours de la journée.

Israël a repris l’acheminement de l’aide vers Gaza le 19 mai, après une interruption entamée le 2 mars. Depuis cette date, 1 197 camions sont entrés dans l’enclave. Certains ont été dirigés vers les nouveaux centres de distribution du GHF. Le contenu de nombreux camions entrés à Gaza ces dernières semaines attend toujours d’être collecté du côté gazaoui du point de passage de Kerem Shalom.
Les Nations unies (ONU) ont déclaré que 600 camions d’aide devaient être distribués chaque jour afin de nourrir correctement les quelque deux millions d’habitants de la bande de Gaza.
Le 18 mars, Israël a repris ses frappes aériennes contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, mettant fin à un cessez-le-feu de deux mois. Depuis, Tsahal a déployé cinq divisions dans la bande de Gaza, ce qui représente des dizaines de milliers de soldats, et a lancé une vaste offensive terrestre visant à démanteler l’aile militaire du Hamas et à faire tomber son régime civil dans le territoire.