Gil Limon demande la réintégration des chauffeurs, témoins dans le procès Netanyahu
Le vice-procureur-général a déclaré que leur renvoi contrevenait à l'accord sur les conflits d'intérêt qui a été signé par le chef de cabinet du Premier ministre

Ouvrant la voie à une éventuelle confrontation avec le Bureau du Premier ministre, le vice-procureur-général Gil Limon a demandé mercredi la réintégration des trois chauffeurs limogés peu après le retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu.
La Treizième chaîne avait fait savoir, dimanche, que les chauffeurs – qui étaient au service du Bureau du Premier ministre depuis environ 30 ans et qui auraient été licenciés par Netanyahu qui souhaitait s’assurer de la fidélité de ses employés – que tous devaient témoigner bientôt devant la Cour de district de Jérusalem. Le Bureau du Premier ministre, pour sa part, a démenti tout lien entre leur départ et le procès.
Suite à un examen du dossier, Limon a écrit au directeur-général du Bureau du Premier ministre, Yossi Shelley, lui disant que la décision prise de renvoyer les chauffeurs était une violation de l’accord sur les conflits d’intérêt qui avait été signé par le chef de cabinet du Premier ministre, Tzachi Braverman, et qui lui interdisait de prendre des décisions relatives aux témoins du procès de Netanyahu, selon plusieurs médias qui ont cité une copie du courrier.
Limon a expliqué que « la prudence et un soin particulier » devaient entrer en jeu lors de la prise de décisions administratives impliquant les employés amenés à témoigner devant les juges de manière à prévenir « même l’apparence » d’éventuelles interférences dans les dossiers.
De son côté, le Bureau du Premier ministre a précisé que les noms des témoins ne figuraient pas dans l’accord sur les conflits d’intérêt.
« De plus, le bureau juridique, dont le rôle est de consulter les employés du Bureau n’échouent pas dans les devoirs qui sont les leurs, n’a pas averti en temps réel des éventuels problèmes et n’a pas fourni de liste des témoins au chef de cabinet », a noté le communiqué du Bureau du Premier ministre.

Le communiqué a également souligné que les chauffeurs n’avaient pas été renvoyés. Il a été annoncé, au début de la semaine, qu’ils rejoindraient l’escorte officielle du président Isaac Herzog.
Netanyahu est actuellement traduit en justice pour trois affaires de corruption. Il doit répondre de fraude et d’abus de confiance dans l’Affaire 1000 et dans l’Affaire 2000 et de pots-de-vin, de fraude et d’abus de confiance dans l’Affaire 4000. Il n’a cessé de clamer son innocence, affirmant que les dossiers ont été montés de toutes pièces dans le cadre d’une tentative de coup d’état politique menée par la police, les procureurs de l’État, les médias et ses adversaires de gauche.
Selon la Treizième chaîne, les trois chauffeurs qui ont été renvoyés avaient contredit le témoignage apporté par Netanyahu devant les enquêteurs sur l’origine de certains cigares onéreux. Pendant les investigations qui avaient eu lieu dans le cadre de l’Affaire 1000, Netanyahu avait indiqué à la police qu’il avait lui-même acheté par le biais de ses chauffeurs les cigares qui lui avaient été offerts par Arnon Milchan, magnat de Hollywood, a noté le reportage.
Parce que Netanyahu refusait de dévoiler les noms des chauffeurs auxquels il faisait référence, la police avait donc convoqué plusieurs d’entre eux qui étaient depuis longtemps au service du chef du Likud.
Les trois employés limogés avaient contredit la version de Netanyahu, niant avoir acheté d’importantes quantités de cigares pour leur patron, a indiqué le reportage. Ce sont ces affirmations qui ont justifié leur convocation par le parquet pour témoigner dans le procès du Premier ministre dans trois semaines.
Le journal Haaretz a fait savoir que sept chauffeurs ayant travaillé avec Netanyahu sont devenus témoins de l’accusation dans le procès du Premier ministre.