Glioblastome : les scientifiques de la faculté Ben Gurion avancent
Un mystère résolu pour comprendre pourquoi les personnes âgées s'en sortent souvent moins bien dans le traitement - une avancée pour une nouvelle cible thérapeutique
Des scientifiques israéliens expliquent pourquoi, le cancer du cerveau, échappe souvent à la chimiothérapie chez les patients âgés – et affirment que cela pourrait ouvrir la voie à une solution.
Les personnes âgées qui contractent un glioblastome, une tumeur cérébrale agressive à croissance rapide, ont moins de chances de bien réagir à la chimiothérapie que les personnes plus jeunes. Mais les chercheurs ont eu du mal à comprendre pourquoi il en est ainsi, alors que pour la plupart des cancers, les taux de réponse à une chimiothérapie agressive sont similaires chez les patients jeunes et âgés.
Pendant des années, les spécialistes du cerveau de l’université Ben Gurion ont étudié un gène appelé TP73-AS1. Ils ont découvert en 2018 qu’un TP73-AS1 actif rend les cellules plus résistantes à la chimiothérapie.
Le gène est actif de manière disproportionnée, chez les personnes atteintes de glioblastome, et les chercheurs disent maintenant comprendre pourquoi. Ces personnes présentent des niveaux élevés d’une protéine appelée YY1, qui active les gènes TP73-AS1.
Ces mêmes élévations de niveaux – tant pour YY1 que pour TP73-AS1 – sont détectées chez les personnes âgées, ce qui amène les chercheurs de Ben Gurion à suggérer que la protéine et le gène contribuent au processus de vieillissement et à la cause du glioblastome vicieux.
« C’est une recherche importante car elle suggère un lien, au niveau des gènes et des protéines, entre le vieillissement et le cancer du cerveau », a déclaré le professeur Barak Rotblat au Times of Israel.
Le fait que les patients âgés atteints de glioblastome voient à la fois leur âge et leur cancer élever leurs taux de YY1 et TP73-AS1 pourrait expliquer leur réponse relativement faible à la chimiothérapie, a-t-il ajouté.
Les résultats de son équipe viennent d’être publiés dans la revue à comité de lecture Aging. Selon le Dr Rotblat, elles permettront aux chercheurs en cancérologie d’approfondir leur compréhension des liens entre le vieillissement et la maladie.
« Maintenant, nous sommes enthousiasmés par la perspective qu’en étudiant TP73-AS1 et les voies moléculaires avec lesquelles il interagit, nous pouvons en apprendre davantage sur le cancer et le vieillissement dans le cerveau », a-t-il déclaré.
Il a ajouté : « Nous pouvons effectuer d’autres tests pour examiner l’hypothèse, selon laquelle, le gène et la protéine que nous étudions, font que les personnes âgées souffrent davantage du glioblastome. Si cette hypothèse est juste, nous pourrons commencer à chercher des remèdes et des thérapies, qui interfèrent avec la production de TP73-AS1 et aider les personnes de tous âges atteintes de ce cancer. »