Israël en guerre - Jour 350

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Grève illimitée des laborantins israéliens suite à un conflit salarial

Seuls les résultats positifs des tests au coronavirus seront communiqués lors des actions syndicales; la chef du syndicat menace de ne pas les diffuser si aucun accord n'est conclu

Une laborantine israélienne effectue des tests sérologiques au laboratoire des services de soins de santé Leumit à Or Yehuda, près de Tel Aviv, le 29 juin 2020. (Crédit : GIL COHEN-MAGEN / AFP)
Une laborantine israélienne effectue des tests sérologiques au laboratoire des services de soins de santé Leumit à Or Yehuda, près de Tel Aviv, le 29 juin 2020. (Crédit : GIL COHEN-MAGEN / AFP)

Environ 2 000 employés de quelque 400 laboratoires médicaux publics ont entamé une grève illimitée dimanche matin, dans le cadre d’un conflit salarial avec le Trésor public.

Les tests de dépistage du coronavirus se poursuivront pendant la grève, mais seuls les tests positifs seront communiqués, pour pouvoir mener des enquêtes épidémiologiques. Ceux dont le test de COVID-19 est négatif ne seront pas informés.

Pourtant, la responsable du syndicat des biochimistes et des laborantins, Esther Admon, a menacé de cesser d’informer les personnes porteuses du virus si aucun progrès n’était réalisé d’ici dimanche soir.

« S’ils ne font pas de proposition attrayante d’ici la fin de la journée, il n’y aura pas de [communication de] résultats positifs au [test] du coronavirus », a-t-elle déclaré au radiodiffuseur public Kan.

Dimanche matin, le directeur général du ministère de la santé, Chezy Levy, a blâmé les laborantins en grève.

« Je respecte les laborantins, mais on ne fait pas la grève en pleine guerre. J’espère que cela prendra fin aujourd’hui », a-t-il déclaré à la radio de l’armée.

La chef du syndicat des biochimistes et des travailleurs de laboratoire, Esther Admon, 11 juin 2020 (Capture d’écran/Ynet)

La question se pose de savoir si l’on peut contraindre les laboratoires à communiquer les résultats positifs, au regard des dommages potentiels occasionnés en temps de crise de santé publique.

Pendant la grève, les travailleurs des laboratoires publics ne fourniront des services de diagnostic d’urgence qu’aux hôpitaux publics. Selon le journal de la Treizième chaîne, seuls les services tels que les soins intensifs, les urgences et les accouchements seraient concernés.

Les tests des patients en attente de leur sortie de l’hôpital ou en attente d’une intervention chirurgicale non essentielle ne seront pas traités.

Des dizaines de milliers de tests ne seront pas traités pour le seul dimanche.

Des laborantins manifestent devant l’hôpital Ichilov à Tel-Aviv, demandant au gouvernement d’investir davantage dans les laboratoires publics, 19 août 2020 (Miriam Alster/Flash90)

Admon a déclaré que le système commençait à céder sous la pression du grand nombre de tests qui doivent être traités quotidiennement, mais qu’il devenait difficile de recruter du personnel car les travailleurs choisissent de travailler dans des laboratoires privés, où les salaires sont bien plus élevés pour un même travail.

« Des groupes d’étudiants en médecine vont travailler pour 100 NIS de l’heure (environ 25 euros) dans des laboratoires privés et non dans des laboratoires publics où ils reçoivent 31 NIS de l’heure (environ 7,50 euros) », a-t-elle déclaré.

« Nous n’avons pas le choix. C’est pour la santé du public et la santé et la sécurité de nos travailleurs », a déclaré Admon à la radio Kan. « Depuis cinq ans, nous savons qu’il y a une crise… et depuis cinq ans, personne n’a rien fait. Cela ressemble à une tentative de nous épuiser.”

Des travailleurs médicaux de l’hôpital Barzilay, à Ashkelon, manipulent un échantillon de test de coronavirus le 29 mars 2020 (Flash90)

Le ministère de la santé a indiqué samedi soir que 1 831 personnes ont été testées positives au coronavirus au cours de la journée de vendredi, et que 15 nouveaux décès ont été enregistrés, selon les chiffres du ministère entre vendredi et samedi.

Le nombre cumulé de décès dus au coronavirus en Israël s’élève à 906, ont indiqué les chiffres du ministère de la santé samedi soir.

Sur les 20 331 cas actifs en Israël en date de samedi, 438 patients étaient dans un état grave, dont 116 sous respirateur, et 191 personnes étaient dans un état modéré.

Les autres présentaient des symptômes légers ou n’en présentaient pas du tout.

Le taux d’infection quotidien en Israël se maintient entre environ 1 800 et 1 900 cas confirmés par jour au cours des derniers jours, avec un pic de 2 068 cas jeudi. Il s’agit du plus haut niveau observé en Israël depuis la fin du mois de juillet.

Depuis le début de la pandémie, 113 337 cas de coronavirus ont été confirmés en Israël.

Personnel médical dans le service des coronavirus du centre médical Shamir à Beer Yaakov, près de Tel Aviv, le 20 août 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

Le ministère a déclaré que 23 263 tests de coronavirus ont été effectués le vendredi, un nombre considéré comme élevé pour un jour non ouvrable.

Dimanche, les ministres devraient discuter du plan de « feux de signalisation » du responsable en charge de la lutte contre le coronavirus Ronni Gamzu, qu’ils ont refusé d’approuver pour la troisième fois la semaine dernière. Ce refus serait dû à l’opposition des ministres ultra-orthodoxes, opposés aux restrictions pouvant entraîner la fermeture des synagogues dans les zones à forte infection.

Le plan de Gamzu décrit les restrictions qui seront imposées pendant la période des hautes vacances, qui commence le mois prochain.

Le plan n’imposerait des restrictions qu’aux villes ayant un taux de morbidité élevé, où le taux d’infection ne ralentit pas d’ici le 10 septembre. Les restrictions prendraient effet à partir de Rosh HaShana jusqu’au 11 octobre, après la fête de Soucct.

Le ministre du logement Yaakov Litzman a déclaré dans une interview publiée vendredi que son parti, le Judaïsme unifié de la Torah, envisagerait de quitter la coalition si un confinement national était imposé pendant la période des fêtes.

« L’approbation de manifestations de masse [devant la résidence du Premier ministre] parallèlement à l’ouverture de centres culturels, mais avec des restrictions continues sur les synagogues et l’interdiction de se rendre à Ouman, ont détruit la confiance du public dans le système », a déclaré Litzman au quotidien Hamodia.

Mercredi, l’Ukraine a annoncé qu’elle fermerait ses frontières aux étrangers jusqu’en septembre pour freiner la hausse des infections à coronavirus, empêchant les pèlerins israéliens et juifs de se rendre dans la ville d’Ouman.

Des hommes ultra-orthodoxes prient dans les rues d’Ouman, en Ukraine, pendant Rosh HaShana, le 4 septembre 2013. (Yaakov Naumi/Flash90)

La ville voit habituellement des dizaines de milliers de juifs hassidiques se rendre sur la tombe de Rabbi Nahman de Breslev pour la fête de Rosh HaShana, qui commence cette année le soir du 18 septembre.

L’annonce de l’interdiction d’entrée est intervenue après que Gamzu a demandé au président ukrainien Volodymyr Zelensky d’empêcher le pèlerinage, craignant que les pèlerins de retour ne fassent augmenter le taux d’infection dans l’État juif.

Mais le gouvernement israélien a annoncé tard samedi soir la formation d’un groupe de travail chargé d’étudier la possibilité de limiter les voyages vers Ouman.

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