Groupes juifs : le score très élevé de l’extrême-droite autrichienne est une alerte
"Nous sommes heureux du résultat, mais un si large soutien à des idées si extrémistes n’est pas une cause de célébration", selon un dirigeant juif européen
Les associations juives européennes ont réagi avec soulagement à l’annonce de la victoire du politicien de gauche contre celui d’extrême-droite dans les élections présidentielles autrichiennes.
Alexander van der Bellen, écologiste avec un programme pro-réfugié, a gagné dimanche avec 50,3 % des voix, malgré des informations préliminaires prédisant une victoire de Norbert Hofer, du parti FPO, a annoncé la BBC. Hofer a obtenu 49,7 % des voix.
« Alors que nous sommes évidemment satisfaits du résultat, il y a peu de place pour célébrer le fort niveau de soutien pour quelqu’un avec des opinions aussi extrémistes que celles de Norbert Hofer », a annoncé lundi dans un communiqué le président du Congrès juif européen, Moshe Kantor. « Malheureusement, le mécontentement des partis modérés fournit de l’oxygène à semblables d’Hofer » et du FPO.
« Nous voyons des signes de ces tendances dans toute l’Europe, il incombe donc aux partis centristes d’utiliser cela comme une alarme et d’écouter les doléances du peuple », a-t-il déclaré.
La communauté juive de Vienne a évité le FPO, qu’elle perçoit comme ayant des relations problématiques avec les néo-nazis.
Le président du parti, Heinz-Christian Strache, a démenti ces accusations et s’est récemment rendu en Israël, où il a rencontré des officiels du Likud. En 2012, Strache s’était excusé d’avoir publié sur Facebook un banquier obèse et au nez crochu portant des menottes en forme d’étoiles.
De manière plus optimiste, le rabbin Pinchas Goldschmidt, président de la Conférence des rabbins européens, a déclaré que le résultat était « un signe clair que l’Europe commence à réaliser que la politique de haine et de peur n’est pas la réponse aux nombreux défis qu’affronte notre continent. »
Le FPO a fait durement campagne contre l’admission de migrants du Moyen Orient, dont les réfugiés, en raison de leur religion, l’islam, qui est selon le parti irréconciliable avec les valeurs européennes. L’Autriche a accueilli 100 000 migrants du Moyen Orient l’année dernière, ce qui aurait déclenché selon les commentateurs un mécontentement qui a aidé l’extrême-droite.