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Guerre à Gaza : l’UE durcit le ton face à Israël, mais quel sera l’impact ?

Les 27 États membres ont été profondément divisés jusqu'à présent par rapport à Israël

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononce un discours lors d'une session plénière au Parlement européen à Strasbourg, dans l'est de la France, le 13 décembre 2023. (Frederick Florin/AFP)
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononce un discours lors d'une session plénière au Parlement européen à Strasbourg, dans l'est de la France, le 13 décembre 2023. (Frederick Florin/AFP)

Les dirigeants de l’Union européenne (UE) ont durci le ton envers Israël cette semaine après de nouveaux bombardements meurtriers dans la bande de Gaza, mais l’impact concret de ce changement de rhétorique reste à voir.

« Je ne comprends franchement pas ce que l’armée israélienne est en train de faire dans la bande de Gaza, et je ne vois pas quel est son objectif en affectant la population civile de la sorte », a déclaré lundi le chancelier allemand Friedrich Merz, menaçant pour la première fois de ne plus soutenir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Mardi, c’était au tour de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « L’intensification des opérations militaires d’Israël à Gaza, visant des infrastructures civiles – dont une école servant de refuge à des familles palestiniennes déplacées – et provoquant la mort de civils, y compris des enfants, est odieuse », a-t-elle dénoncé.

Un langage « fort et inédit », selon un diplomate, de la part de celle qui avait été l’une des premières à afficher sa solidarité avec Israël au lendemain de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

« Merz a fait bouger les lignes » à Bruxelles, assure un autre responsable européen.

Le chancelier allemand Friedrich Merz participe à une discussion sur scène lors de la journée d’ouverture de la conférence numérique « Re:publica 25 » à Berlin, le 26 mai 2025. (Crédit : Odd ANDERSEN / AFP)

« Il y a eu un changement très notable au cours des dernières semaines », résume dans un podcast Julien Barnes-Dacey, du think tank European Council on Foreign Relations, jugeant que cette évolution reflète un « changement profond au sein de l’opinion publique européenne ».

Mais la question de la traduction concrète de ce changement de ton reste posée.

Les 27 divisés

L’Allemagne, principal fournisseur d’armes à Israël après les États-Unis, a ainsi rejeté cette semaine les appels à renoncer à ses ventes.

Mais mardi, dans une menace à peine voilée, son ministre des Affaires étrangères a souligné que certaines lignes ne devaient pas être franchies. « Nous défendons partout le droit international humanitaire », a déclaré Johann Wadephul. « Si nous constatons des violations, nous réagirons bien sûr et ne fournirons pas des armes qui pourraient en entraîner de nouvelles ».

Berlin fait également partie des capitales européennes qui se sont opposées, la semaine dernière, à une demande de révision de l’accord d’association liant l’Union européenne à Israël, impulsée par la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.

La Commission européenne entend vérifier si Israël respecte l’article 2 de cet accord, celui qui concerne le respect des droits humains et des principes démocratiques.

« Le fait qu’il y ait une révision ouvre la possibilité qu’une majorité qualifiée d’États impose des restrictions commerciales à Israël », explique Julien Barnes-Dacey. L’UE est le premier partenaire commercial d’Israël.

La question est de savoir si cette majorité existe aujourd’hui, ce qui est loin d’être acquis, tant les 27 États membres ont été profondément divisés jusqu’à présent par rapport à Israël, rappelle un autre diplomate.

La haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse lors du conseil des affaires étrangères de l’UE au siège de l’UE à Bruxelles, le 24 février 2025. (Crédit : JOHN THYS / AFP)

Kallas a promis mercredi que le processus de révision serait conclu avant une prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE le 23 juin. A cette occasion, « j’ai l’intention de présenter plusieurs options aux États membres », a-t-elle indiqué, sans plus de détail.

« Je pense qu’il est trop tôt pour dire qu’il y a un changement de politique, parce qu’une révision n’est qu’une révision. Ce qui compte, c’est l’action », souligne toutefois Kristina Kausch, du German Marshall Fund, un think tank bruxellois.

Plusieurs pays de l’UE, dont la Belgique, l’Irlande et l’Espagne, réclament depuis des mois un durcissement de la politique européenne envers Israël.

« Mon opinion personnelle est que cela s’apparente fortement à un génocide. Je ne sais pas quelles autres horreurs doivent encore se produire avant que l’on ose utiliser ce mot », a déclaré le ministre belge des Affaires étrangères Maxime Prévot.

Les accusations de « génocide » d’Israël envers les Palestiniens se multiplient, venant de l’ONU, de groupes de défense des droits humains, de pays de plus en plus nombreux, d’artistes du monde entier et, encore mercredi, de quelque 380 écrivains du Royaume-Uni et d’Irlande. Israël les rejette – catégoriquement.

Une traduction concrète de ce changement de ton pourrait être la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État, une décision envisagée notamment par la France avant une conférence internationale des Nations unies prévue aussi en juin.

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