Hagai Levine: Ouvrir les frontières permettra à Israël de lutter contre le virus
Selon le chef d'un syndicat de médecins, l'ouverture des frontières faciliterait l'arrivée d'experts et des fournitures pour lutter contre le coronavirus

Israël devrait revoir ses restrictions frontalières en matière de lutte contre le coronavirus, a exhorté le chef d’un grand syndicat de médecins.
Le fonctionnaire, Hagai Levine, a déclaré au Times of Israel dimanche que les règles contre les visiteurs d’une série de pays européens et asiatiques « devraient être reconsidérées », en faisant valoir que l’ouverture des frontières pourrait en fait aider à lutter contre la propagation du virus.
Ce n’est pas la première fois que Levine est en désaccord avec les directives du gouvernement. Au début de l’épidémie, il a accusé le ministre de la Santé Yaakov Litzman de prendre des mesures de politique publique pour attirer l’attention des médias avant les élections du 2 mars.
Levine, président de l’Association israélienne des médecins de santé publique et épidémiologiste à l’école de santé publique et de médecine communautaire Hadasssah Braun de l’Université hébraïque de Jérusalem, a fait ses derniers commentaires alors que le gouvernement débat de l’opportunité d’étendre les restrictions aux frontières.
Samedi, le directeur général du ministère de la Santé, Moshe Bar Siman-Tov, a indiqué qu’Israël était sur le point d’imposer des restrictions sur les vols en provenance de certaines régions des États-Unis.

Levine a indiqué : « Nous devons réorienter nos efforts sur les frontières vers les mesures préventives en Israël, notamment l’isolement des patients et comprendre que nous devons nous concentrer sur la prévention de la propagation en Israël ».
Il y a un besoin urgent de créer des cliniques séparées pour les personnes soupçonnées d’être atteintes du coronavirus, selon Levine. Les symptômes du coronavirus peuvent être très similaires à ceux d’autres maladies, et il a fait valoir que davantage d’Israéliens qui se sentent mal devraient être soumis à des tests de coronavirus – qu’ils aient ou non été en contact avec des personnes se trouvant à l’étranger. « Nous devrions augmenter le nombre de tests de laboratoire », a-t-il déclaré.
Levine a expliqué qu’une idée fausse s’est répandue selon laquelle les gens sont à l’abri du virus s’ils pensent ne pas avoir été en contact avec quelqu’un qui était à l’étranger. « Pour l’instant, nous nous concentrons sur ceux qui sont porteurs du virus depuis l’étranger, mais nous devrions nous rendre compte qu’il ne s’agit pas seulement de quelque chose qui vient de l’étranger », a-t-il déclaré.
Il pense qu’étant donné que le virus a été transmis dans certains cas avérés – et, selon lui, dans d’autres – à des Israéliens qui n’ont voyagé nulle part, les restrictions d’entrée peuvent s’avérer être inutiles. S’il est déjà « entré », il vaut mieux ouvrir les frontières, afin de maintenir l’économie en marche », a-t-il déclaré.
Levine a fait valoir que l’ouverture des frontières pourrait permettre à Israël de mieux répondre au coronavirus en s’assurant que les experts et les fournitures nécessaires pour combattre le virus puissent facilement entrer dans le pays.

M. Levine a déclaré que ses vues étaient conformes à celles de certaines voix importantes au niveau international, notamment au sein de l’Organisation mondiale de la santé. Margaret Harris, une porte-parole de l’OMS qui participe aux mesures prises dans le cadre de COVID-19, a déclaré au site d’information The Intercept : « Vous gaspillez beaucoup de moyens lorsque vous vous concentrez sur la fermeture des frontières, plutôt que de vous concentrer sur la protection de vos travailleurs de la santé, la préparation de vos systèmes de santé et l’amélioration de la surveillance des maladies. Vous pensez à tort : « Oh, nous avons fermé nos frontières. Nous allons bien ».
Le gouvernement israélien a défendu toutes les mesures mises en place, y compris les restrictions aux frontières. Le Dr Asher Shalmon, directeur des relations internationales du ministère de la Santé, a déclaré lors d’un point de presse jeudi : « La fermeture des frontières est néfaste, mais nous craignons que l’alternative soit pire ».