Israël en guerre - Jour 592

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Hanegbi et Dermer reçus à Washington, qui craint que le Dôme de fer ne soit dépassé par le Hezbollah

Sceptique quant à la capacité d'Israël à mener une attaque "éclair" au nord, le diplomate insiste sur la nécessité d’augmenter l'aide à Gaza et de prévoir la gouvernance d'après-guerre

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

De gauche à droite : Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques, Antony Blinken, secrétaire d'État américain, et Tzahi Hanegbi, président du Conseil de sécurité nationale, au Département d'État, à Washington, le 7 mars 2023. (Crédit : Antony Blinken/Twitter)
De gauche à droite : Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques, Antony Blinken, secrétaire d'État américain, et Tzahi Hanegbi, président du Conseil de sécurité nationale, au Département d'État, à Washington, le 7 mars 2023. (Crédit : Antony Blinken/Twitter)

De hauts responsables américains ont accueilli leurs homologues israéliens pour des réunions à Washington jeudi, alors que l’inquiétude de l’administration de Joe Biden s’accroît face à l’ouverture potentielle d’un véritable front nord à la guerre de Gaza, qui verrait le système de défense anti-missile « Dôme de fer » d’Israël submergé par l’arsenal de roquettes du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.

Les réunions du conseiller à la sécurité nationale Tzahi Hanegbi et du ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer avec le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan et le secrétaire d’État Antony Blinken ont été largement éclipsées par la querelle publique entre les deux gouvernements, déclenchée par une déclaration vidéo du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans laquelle ce dernier a dénoncé ce qu’il a qualifié de « goulots d’étranglement inconcevables » que l’administration Biden avait mis en place dans le transfert d’armes et de munitions à Israël.

La Maison Blanche a farouchement démenti cette accusation mardi, affirmant qu’elle n’avait retenu qu’une seule cargaison, alors que toutes les autres se poursuivaient. Peu avant l’arrivée de Hanegbi et Dermer à la Maison Blanche jeudi, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a réaffirmé la frustration de l’administration, la qualifiant de « vexante et décevante pour nous autant qu’elle était incorrecte ».

La Maison Blanche n’a pas publié de compte-rendu de la réunion entre les principaux collaborateurs de Netanyahu et Sullivan, et celui publié par le Département d’Etat après leur rencontre avec Blinken a été une régurgitation des points de vue américains traditionnels concernant la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Blinken a « réitéré l’engagement sans faille des États-Unis en faveur de la sécurité d’Israël », indique le communiqué du Département d’État, ajoutant que les trois hommes ont discuté des pourparlers en cours en vue d’obtenir un accord pour la libération des otages et un accord de cessez-le-feu. Ces négociations sont bloquées depuis que le Hamas a répondu à la dernière proposition d’Israël, la semaine dernière, par une longue liste d’amendements. Les États-Unis ont déclaré que certains de ces changements étaient réalisables, tandis que d’autres ne l’étaient pas. Des médiateurs qataris et égyptiens ont depuis lors entamé des pourparlers avec le Hamas afin de convaincre le groupe terroriste de revoir ses exigences à la baisse.

Le haut diplomate américain a « souligné la nécessité de prendre des mesures supplémentaires pour acheminer l’aide humanitaire à Gaza et planifier la gouvernance, la sécurité et la reconstruction après le conflit », selon le communiqué de presse américain.

Un camion transportant de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza est chargé au poste-frontière de Kerem Shalom entre le sud d’Israël et Gaza, le 17 juin 2024. (Crédit : Ahikam Seri/AFP)

En début de semaine, l’armée israélienne a annoncé qu’elle mettrait en place des pauses quotidiennes dans les combats le long d’un itinéraire spécifique dans le sud de la bande de Gaza afin de permettre la distribution de l’aide en toute sécurité. Mais les organisations humanitaires affirment que cette mesure n’a eu qu’une influence limitée, car l’ordre public s’est effondré dans toute la bande de Gaza, ce qui rend pratiquement impossible l’acheminement de l’aide dans un contexte de violence populaire.

En ce qui concerne la planification de l’après-guerre, Netanyahu a continué à rejeter les demandes américaines d’avancer sur la question, arguant que l’exercice est largement futile puisqu’aucun groupe ne sera disposé à prendre en charge la gestion de Gaza tant que le Hamas sera présent. Les États-Unis et l’establishment sécuritaire israélien sont en désaccord, estimant que le Hamas conservera sa force tant qu’une alternative plus modérée ne sera pas mise en place.

Blinken « a également souligné l’importance d’éviter une nouvelle escalade au Liban et de parvenir à une solution diplomatique qui permette aux familles israéliennes et libanaises de rentrer chez elles », selon le communiqué américain.

Plus tôt dans la journée de jeudi, CNN a rapporté que les responsables de l’administration Biden craignaient sérieusement que les systèmes de défense aérienne d’Israël, notamment le Dôme de fer, ne soient dépassés en cas de guerre totale avec le groupe terroriste chiite libanais.

« Nous estimons qu’au moins certains systèmes du Dôme de fer seront dépassés », a déclaré un haut responsable de l’administration à CNN.

La milice chiite posséderait quelque 150 000 roquettes qu’elle pourrait utiliser pour cibler les infrastructures israéliennes.

Trois responsables américains ont déclaré à CNN que leurs homologues israéliens partageaient ces inquiétudes et prévoyaient de déplacer les batteries du Dôme de fer autour de Gaza vers le nord en vue d’une éventuelle opération contre le Hezbollah.

Des responsables israéliens ont confié aux États-Unis que les systèmes Dôme de fer risquaient d’être dépassés dans un scénario où le Hezbollah lancerait un grand nombre de roquettes de précision, que le groupe terroriste soutenu par l’Iran possède dans son arsenal, a rapporté CNN.

Des soldats israéliens inspectant les dégâts causés à un bâtiment dans la communauté de Dovev, après avoir été touché par des roquettes tirées depuis le Liban, lors d’une tournée de l’armée, le 27 mai 2024. (Crédit : Jalaa Marey/AFP)

« Le fait que nous ayons réussi à tenir le front aussi longtemps relève du miracle », a déclaré un haut fonctionnaire américain à la chaîne. « Nous entrons dans une période très dangereuse. Quelque chose pourrait se produire sans que l’on s’en aperçoive. »

Israël estime qu’il dispose encore des ressources nécessaires pour lancer une opération contre le Hezbollah, en particulier lorsqu’il aura terminé son incursion dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, ont déclaré à CNN des responsables.

Mais les États-Unis estiment que le refus d’Israël de proposer une alternative viable au Hamas laissera Tsahal embourbé dans la bande de Gaza, épuisant ainsi les ressources dont l’armée aurait besoin pour mener à bien une opération militaire contre le Hezbollah.

Les responsables américains n’ont pas explicitement dit à leurs homologues israéliens qu’ils s’opposaient à une attaque contre le groupe terroriste chiite libanais, mais ils ont averti qu’une telle opération pourrait conduire à un conflit régional beaucoup plus important avec une implication directe de l’Iran, selon CNN.

Illustration : Des terroristes du Hezbollah brandissant des drapeaux du groupe terroriste chiite libanais lors des funérailles d’un commandant et d’un autre terroriste qui ont été tués par une frappe de drone israélienne, dans le village de Chehabiyeh, au sud-Liban, le 17 avril 2024. ( Crédit : Mohammed Zaatari/AP)

Les responsables israéliens ont laissé entendre qu’ils pourraient mener une attaque éclair, mais les responsables américains ont exprimé leur scepticisme quant à la possibilité de contenir de tels combats.

Lors de sa visite dans la région la semaine dernière, Blinken a déclaré à un homologue arabe qu’Israël avait l’intention de lancer une opération contre le Hezbollah, a indiqué une source familière à CNN.

Israël cherche à repousser le groupe terroriste chiite libanais plus au nord du Liban, créant ainsi une zone tampon qui permettra aux résidents israéliens de se sentir suffisamment en sécurité pour rentrer chez eux. Des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées après que le Hezbollah a commencé à lancer des attaques répétées sur les villes frontalières du nord, à la suite de l’assaut du Hamas le 7 octobre.

Les États-Unis pensent toujours pouvoir négocier un accord diplomatique pour rétablir le calme à la frontière nord s’ils parviennent d’abord à négocier un cessez-le-feu entre Israël et le groupe terroriste palestinien à Gaza.

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