Harcèlement antisémite dans l’immeuble du 11e arrondissement de Paris où vivait Mireille Knoll
Nancy Szejnberg a porté plainte plusieurs fois après avoir retrouvé des tags antisémites dans son immeuble

Croix gammée, menaces de mort, étoile de David en rouge sang… Depuis plusieurs semaines, Nancy Szejnberg vit dans l’angoisse après avoir découvert des menaces taguées dans les couloirs de son immeuble. Si elle n’accordait pas une grande importance aux premiers incidents, lorsqu’elle a reçu des menaces de mort dans sa boîte aux lettres, elle a décidé de porter plainte.
Une enquête pour « dégradations en raison de la religion » a été ouverte, confiée au commissariat du 11e arrondissement, et est en cours selon le parquet de Paris. Mais les menaces continuent. Le week-end dernier, la mère de famille a découvert l’inscription « sale juive morte » dans l’ascenseur, accompagné de son numéro d’étage.
Dans Le Parisien, Nancy affirme ne pas vouloir « partir sous la contrainte ». Mais elle a peur pour ses deux enfants, son fils de 12 ans et sa fille de 16 ans. Son fils « ne veut plus que ses copains viennent à la maison », confie-t-elle, désespérée, et explique : « Si je m’en vais, c’est pour protéger mes enfants. »
Dans l’immeuble, c’est la consternation, d’autant plus que ce bâtiment est le même où Mireille Knoll a été assassinée. Rescapée de la rafle du Vel’ d’Hiv, l’octogénaire avait été retrouvée en 2018, lardée de plusieurs coups de couteau et partiellement calcinée. Une habitante de l’immeuble, citée anonymement par Le Parisien, exprime son désarroi : « Ça me rappelle les mauvais moments. Bien sûr que ça me dérange. Je ne veux pas revivre ça aujourd’hui. »
De son côté, la municipalité du 11e arrondissement de Paris, où se trouve l’immeuble, s’efforce « d’accélérer le plus possible le processus » en cas de demande de logement de Nancy.
Au Parisien, le maire François Vauglin déclare : « C’est la seule solution que je peux lui apporter. » En attendant, il espère « beaucoup de l’enquête de police, qu’elle avance rapidement. J’espère que la situation va se calmer et que la police va trouver le coupable. »
Nancy a partagé son témoignage sur les réseaux sociaux du Collectif des vigilants, qui l’a soutenu aux côtés du Mouvement international contre le racisme et l’antisémitisme (MICRA).
Paris: tags antisémites voici le témoignage de la victime que nous avons aidéehttps://t.co/xgsRHLAatd pic.twitter.com/HvAhAybFTK
— Collectif des vigilants (@Coviigi) October 29, 2024