Herzi Halevi aux soldats : « Contrairement à notre ennemi, nous restons humains »
Le chef d'état-major a rappelé la guerre à Gaza était « juste », ni vengeance ni génocide et que l'enquête militaire sur le 7 octobre serait guidée par "la vérité, la transparence, la solidarité"
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Herzi Halevi, a envoyé mardi un courrier à ses soldats, leur disant que l’armée n’était « pas dans une frénésie meurtrière », qu’elle n’agissait pas par vengeance et qu’elle ne commettait pas de génocide dans la bande de Gaza, alors que la guerre contre le Hamas en est à son cinquième mois.
« Nous avons encore un long chemin à parcourir », a écrit Halevi, ajoutant qu’Israël menait « une guerre longue et juste. Chaque mouvement est très important, chaque succès permet l’atteinte des objectifs de guerre. Agissez avec détermination et professionnalisme. »
La guerre a éclaté à Gaza le jour de l’attaque du Hamas, le 7 octobre, lorsque près de 3 000 terroristes ont pénétré en territoire israélien pour y tuer 1 200 personnes et faire 253 otages, pour la plupart civils, sur fond de brutalités extrêmes.
Dans le but d’éliminer le Hamas, Israël a lancé une campagne aérienne et terrestre à grande échelle à Gaza pour détruire les capacités militaires et de gouvernance du groupe terroriste et libérer les otages, dont 130 sont toujours en captivité.
« Nous agissons comme des êtres humains et, contrairement à notre ennemi, nous restons humains. Nous devons faire attention à ne pas utiliser la force là où elle n’est pas nécessaire, faire la distinction entre les terroristes et ceux qui ne le sont pas, ne rien prendre qui ne nous appartienne pas – que ce soit un souvenir ou des armes – et ne pas filmer de vidéos de vengeance », a déclaré Halevi.
Quelques semaines plus tôt, le New York Times avait publié un article intitulé « Ce que révèlent les vidéos des soldats israéliens : se réjouir des destructions et se moquer des Gazaouis », donnant à voir photos et vidéos de soldats israéliens en train de tenir des propos désobligeants sur les Palestiniens, de vandaliser des biens civils ou de sourire aux caméras tout en conduisant des bulldozers ou en utilisant des explosifs.
L’article citait une déclaration de Tsahal condamnant les publications de ces soldats, qualifiées de « déplorables ».

« Nous ne sommes pas dans une frénésie meurtrière, une vengeance ou un génocide. Nous sommes venus pour gagner et vaincre un ennemi cruel, qui mérite une amère défaite », a écrit Halevi dans son courrier de mardi, dans une allusion aux accusations de génocide et d’apartheid auxquelles Israël est confronté face à la plus haute juridiction mondiale.
A propos de l’enquête de Tsahal sur ses échecs dans la période antérieure à l’attaque du Hamas, le 7 octobre, qui devrait commencer dans les tout prochains jours, Halevi a déclaré : « Nous mènerons les enquêtes avec cinq valeurs centrales : la vérité, les faits, la transparence, la responsabilité et la solidarité. »
Le Times of Israël a appris que Halevi avait décidé, lundi, de ne pas attendre la fin des combats à Gaza pour passer en revue les événements antérieurs à l’assaut brutal du Hamas.
Ces enquêtes ont vocation à tirer des conclusions opérationnelles pour l’armée, sans entrer dans la sphère des politiques gouvernementales, de manière à éviter toute friction avec les ministres désireux d’attendre, pour enquêter, la fin de la guerre d’Israël contre le Hamas.