Herzog arrive aux Émirats arabes unis après sa visite à Bahreïn
Pour la seconde étape de son voyage dans les pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël, le président participera au forum d'Abu Dhabi sur l'exploration spatiale
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
ABU DHABI – Le président Isaac Herzog a quitté Bahreïn lundi matin et a atterri aux Émirats arabes unis pour la deuxième étape de son voyage visant à rencontrer les alliés d’Israël dans le Golfe.
Herzog a été accueilli à l’aéroport d’Abou Dhabi par le ministre des Affaires étrangères des EAU, Abdullah Bin Zayed.
Le président israélien doit rencontrer Mohammed bin Zayed Al Nahyan, le dirigeant d’Abu Dhabi, plus tard dans la journée de lundi.
Il assistera également à l’Abu Dhabi Space Debate, un forum sur la politique d’exploration spatiale auquel participera également le Premier ministre indien Narendra Modi.
Herzog rentrera ensuite en Israël par avion, mettant ainsi un terme à ce voyage de deux jours. En tant que président, Herzog s’est déjà rendu aux Émirats arabes unis au début de l’année pour participer à l’Expo 2020 de Dubaï.
Le voyage du président à Bahreïn, le premier d’un chef d’État israélien dans le royaume insulaire, était axé sur le potentiel commercial inexploité entre les deux nations.
La question de l’Iran, une menace qui occupe l’esprit des responsables israéliens et bahreïnis, n’a pas été mentionnée par Herzog, le roi Hamad de Bahreïn ou le ministre des Affaires étrangères Abdul Latef Al-Zayani dans leurs déclarations publiques.
Ils ont plutôt mis l’accent sur l’importance de renforcer les liens économiques entre les deux pays, qui ont signé les accords d’Abraham en 2020.
Dimanche soir, Herzog a rejoint le prince héritier et le premier ministre de Bahreïn, Salman bin Hamad, au Conseil de développement économique de Bahreïn.
Selon des sources proches du gouvernement bahreïni, Manama estime que les relations économiques sont quelque peu unilatérales et souhaite vivement attirer les investissements israéliens dans le royaume.
Herzog était accompagné de représentants de l’Institut israélien des exportations, de l’Autorité de l’innovation, de l’Association des fabricants, de la Fédération des chambres de commerce et de Start-Up Nation Central.
Les responsables du forum économique ont déclaré au Times of Israel qu’en janvier, cinq vols hebdomadaires directs entre Tel Aviv et Manama seraient mis en place, et que dans les mois à venir, ce nombre passerait à sept.
Plus tôt dimanche, Herzog a rencontré le roi de Bahreïn, Hamad bin Isa Al Khalifa. Le monarque a souligné son soutien aux « droits légitimes du peuple palestinien » dans sa déclaration publique prononcée aux côtés du chef d’État israélien en visite.
Il est à noter que le monarque n’a pas mentionné d’État palestinien et qu’aucun des deux dirigeants n’a évoqué l’Iran, un pays que tous deux considèrent comme un ennemi.
Le roi Hamad a rencontré Herzog au palais Al-Qudaibiya de Manama, où une fanfare militaire a joué les hymnes nationaux des deux pays.
Au début de leur rencontre, le président a offert au monarque une mezouza en argent.
Selon le bureau de Herzog, les deux dirigeants ont discuté des moyens de développer les relations bilatérales.
Herzog a également rencontré des membres de la communauté juive locale pendant son séjour à Bahreïn.
Israël a normalisé ses relations avec les Émirats arabes unis et Bahreïn en 2020, dans le cadre des accords d’Abraham négociés par les États-Unis. L’accord a ouvert la voie à la normalisation avec le Maroc quelques mois plus tard.
Avant son départ d’Israël, Herzog a déclaré que ce voyage était « principalement un message de paix dans la région. »
Dans un article de blog (en anglais) publié dimanche sur le Times of Israel, Herzog a déclaré qu’il s’attacherait à traduire les accords d’Abraham en avantages tangibles pour les particuliers, notamment par le biais d’un accord de libre-échange avec Bahreïn.
Ces visites ont lieu alors que le Golfe a connu récemment des manifestations de sentiment anti-israélien, ce qui a fait craquer la façade du soutien généralisé à la normalisation au Bahreïn et aux EAU. L’opposition à la politique officielle du gouvernement est rare dans ces deux pays dirigés par des régimes autoritaires, mais le soutien aux accords d’Abraham a diminué dans les deux pays.