Hezbollah-Israël : Le Liban conditionne l’application de la résolution 1701
Israël exige l'éloignement du groupe terroriste chiite de la frontière israélienne conformément à la résolution onusienne

Le Liban est prêt à appliquer une résolution onusienne qui éloignerait le mouvement terroriste pro-Iran Hezbollah de la frontière avec Israël mais à certaines conditions, a affirmé vendredi le Premier ministre libanais.
Seul parti à ne pas avoir été désarmé à la fin de la guerre civile (1975-1990), le Hezbollah est fortement implanté dans les zones frontalières d’où il lance des attaques contre Israël.
Le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, avait affirmé aux côtés de son homologue française dimanche qu’il fallait « obliger le Hezbollah à se retirer au nord du fleuve Litani », à une quarantaine de km de la frontière, – comme le stipule la résolution des Nations unies, soit par la voie diplomatique, soit « par la force ».
Le même jour, le ministre de la Défense Yoav Gallant avait déclaré qu’Israël ne voulait pas de guerre, mais que « si le Hezbollah veut monter d’un niveau, nous en monterons de cinq ».
« Nous ne voulons pas de cela, nous ne voulons pas entrer dans une situation de guerre. Nous voulons restaurer la paix et nous le ferons soit par un accord, soit par une action énergique, avec toutes ses implications », avait-il déclaré à un groupe de soldats le long de la frontière nord. « Nous ne voulons pas de guerre, mais nous ne la retarderons pas trop longtemps. »
Pour la première fois dans l’histoire du pays, presque tous les civils israéliens de la région frontalière ont été évacués. De très rares habitants sont restés chez eux, pour la plupart des agriculteurs qui ne veulent pas abandonner leur champs ni leurs bêtes.

Le mouvement chiite pro-iranien a commencé à tirer sur Israël dès le 8 octobre, au lendemain des massacres commis par son allié palestinien du Hamas, aussi soutenu par l’Iran. Les massacres du Hamas, qui ont fait près de 1 200 morts, des centaines de blessés et quelque 240 otages, ont déclenché la guerre dans l’enclave – Israël ayant promis d’anéantir la branche palestinienne des Frères musulmans.
Evoquant cette situation tendue dans le sud du pays, Najib Mikati a déclaré : « la solution existe, c’est l’application des résolutions internationales », dont la 1701.
« Nous sommes entièrement prêts à nous engager à leur application, à condition que la partie israélienne s’y engage également et se retire, conformément aux lois et résolutions internationales, des territoires occupés », a-t-il ajouté à la presse.
Selon le bureau de Mikati, il faisait référence à des territoires encore occupés, selon lui, par Israël après son retrait du sud du Liban en 2000 : le mont Dov connu sous le nom des « fermes de Chebaa », les collines de Kfar Chouba et le village Al Ghajar.
Israël insiste aussi sur la nécessité que le Liban applique la résolution 1701, adoptée pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.
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Ce texte stipule que seules l’armée libanaise et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) soient déployées entre la frontière et le fleuve Litani. La « ligne bleue », cette démarcation des Nations unies entre le Liban et Israël, s’étend sur près de 80 kilomètres.
Plusieurs pays occidentaux, dont la France, s’activent pour éviter que la situation ne dégénère encore plus entre Israël et le Liban, et proposent entre autres un règlement du litige frontalier.
Les violences à la frontière ont fait plus de 140 morts du côté libanais, en majorité des combattants du Hezbollah, et 11 du côté israélien – huit militaires et quatre civils – depuis le 7 octobre.
Lundi, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a rencontré de hauts responsables à Beyrouth, un jour après sa visite en Israël et en Cisjordanie, dans le cadre des efforts visant à désamorcer les tensions frontalières, tandis que le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a exhorté le Hezbollah à éviter de déclencher un « conflit plus large ».