Hiver 2017 : le sud d’Israël aspire à reconquérir le touriste français
Eilat et la ‘Arava dévoilent leurs secrets et une infinité de possibilités pour les touristes français à la recherche d’une plage où continuer à bronzer, comme pour les jeunes sportifs aspirant à des expériences extrêmes
Alors que les Français préparent déjà leurs vacances de fin d’année, les pays privilégiés par un temps plus doux tentent de les attirer. Israël, avec une région sud qui ne connaît guère la pluie et le mauvais temps, souhaite se poser en destination privilégiée pour les Européens en mal de soleil. Eilat et la ‘Arava dévoilent leurs secrets et une infinité de possibilités pour les touristes français à la recherche d’une plage où continuer à bronzer, comme pour les jeunes sportifs aspirant à des expériences extrêmes.
Trouver le soleil de l’autre côté de la Méditerranée : Israël tente d’attirer les Français
Les Français partent chercher le soleil à l’étranger en hiver, privilégiant notamment le bassin méditerranéen, d’après le syndicat des entreprises des tours-opérateurs (SETO).
Pour se faire une place parmi les destinations choisies par les Français qui fuient la grisaille et le froid des mois hivernaux, Israël mise sur les atouts de la région du Néguev et de sa station balnéaire d’Eilat. Les responsables du tourisme dans le sud du pays sont désireux de reconquérir les touristes européens et parmi eux les Français. Même si le nouvel aéroport de Timna tant attendu n’a pas ouvert ses portes à temps pour la saison hivernale, Eilat et le Néguev souhaitent s’imposer comme la destination offrant le meilleur rapport qualité-prix de cet hiver.
Alors qu’Eilat était une destination très populaire du marché européen dans les années 1980-1990, la seconde Intifada de l’année 2000 a rapidement sonné le glas de cette lune de miel. La station balnéaire israélienne, si elle n’a rien perdu de son attirance pour le public israélien en été, a souffert d’une seconde chute de dizaines de points de pourcentage du tourisme entrant en provenance d’Europe après la guerre de Gaza de 2014 (l’opération Bordure protectrice). La crise économique en Russie a encore empiré les choses, alors que ce pays représentait alors la deuxième source de tourisme entrant à Eilat.
Pour tenter d’inverser cette tendance à la baisse, le ministère du Tourisme a introduit dès la saison hivernale de 2015/2016 un programme d’incitation financière de 45 € par passager pour les compagnies aériennes et les tours-opérateurs exploitant des vols en direction de l’aéroport d’Ovdah, qui dessert actuellement Eilat et le Néguev. L’association hôtelière d’Eilat a renforcé la mise en offrant 15 € supplémentaires par touriste.
L’opération a permis d’augmenter le trafic touristique dans la région d’Eilat, en hiver 2015-2016, avec un taux de remplissage moyen des vols de 80 à 90 % et une hausse de 169 % du tourisme entrant (environ 50 000 touristes). Cette tendance s’est poursuivie l’hiver passé, avec une hausse de 56 % et l’arrivée de 77 500 passagers.
Cette manne de visiteurs, que le ministère du Tourisme souhaite encore accroître pour la saison en cours, comptait près de 11 % de Français. L’Hexagone se situant en troisième position du tourisme entrant en direction d’Eilat et du sud du pays, après la Pologne (15,5 %) et la Russie (plus de 37 %).
Pour la saison hivernale 2017/2018, le ministère du Tourisme renouvelle son investissement pour un montant d’environ 50 millions de shekels, dans l’espoir de proposer entre 50 et 55 vols par semaine de Pologne, Allemagne, Russie, France, Italie, Belgique, Angleterre, Suède, Finlande et divers pays d’Europe de l’Est.
Au-delà des incitations s’adressant aux tours-opérateurs, le ministère du Tourisme a aussi investi 10 millions de dollars dans des campagnes publicitaires s’adressant aux touristes européens. Le but : vanter les atouts du soleil et des plages d’Eilat en hiver et les attraits du désert pour les passionnés d’écologie et de sports en phase avec la nature.
Eilat, une alternative à la Riviera turque ?
Avec ses 50 hôtels et 12 000 chambres, offrant surtout du 4 ou 5 étoiles pour les touristes les plus exigeants, l’association hôtelière d’Eilat souhaite s’imposer comme une destination alternative à la Jordanie et à la Turquie.
« À mon avis, Eilat peut offrir le meilleur climat à seulement 4 heures de vol de la France. Il n’y a pas d’autre endroit de cette qualité dans le bassin méditerranéen », affirme le directeur de l’association hôtelière d’Eilat, Shabtaï Shaï. Pour ce dernier, Eilat peut redevenir une destination populaire comme à la fin du 20e siècle, surtout avec l’ouverture fort attendue du nouvel aéroport Ilan et Assaf Ramon, qui devrait attirer un nombre accru de compagnies aériennes low-cost à seulement 20 minutes d’Eilat.
Car, pour M. Shaï, « Eilat peut servir de point de départ pour des excursions dans toute la région, aussi bien dans le sud d’Israël qu’en Jordanie ou dans le Sinaï ». Sans aller si loin, le parc naturel de Timna offre déjà un dépaysement, digne du Grand Canyon américain dans des dimensions plus « humaines », à seulement 10 minutes du nouvel aéroport et une demi-heure de la station balnéaire.
La nature dans tous ses états et pour tous les goûts
Avec quelque 125 000 visiteurs par an, Timna est l’un des plus grands parcs d’Israël. Abritant d’anciennes mines de cuivre, le parc s’enorgueillit d’une histoire de plusieurs milliers d’années et offre des paysages aux couleurs ocre des montagnes du sud d’Israël, mais aussi des attractions pour tous les goûts. Le festival Yoga Arava, qui s’est tenu du 2 au 4 novembre, offre un exemple de tourisme au goût du jour dans un environnement témoignant des anciens temps.
Le plus long sentier de randonnée d’Israël (Shvil Israel) y passe, mais aussi plusieurs pistes cyclables pour les touristes les plus sportifs. Le parc offre ainsi son décor désertique au Samarathon, une course de marathon en VTT, de 56 km par jour, qui tiendra sa quatrième édition du 15 au 17 février 2018.
300 km de pistes cyclables dans le Néguev
Le vélo est d’ailleurs l’une des attractions touristiques sportives que le ministère du Tourisme favorise en Israël. En février 2015, la partie méridionale de la future grande Piste cyclable d’Israël (l’équivalent en vélo du sentier d’Israël) a été inaugurée. Cette partie de la piste s’étend sur quelque 300 kilomètres reliant Eilat et Mitzpé Ramon en huit segments praticables en VTT. Cette piste cyclable s’inscrit dans un projet de large envergure, qui comprendra 27 segments qui couvriront Israël sur un total de 1 200 km du Plateau du Golan à Eilat.
Le ministère du Tourisme israélien veut faire du cyclisme dans le désert une sorte d’équivalent des sports d’hiver et du ski devenus inabordables pour certaines classes de la population, aussi bien israélienne qu’européenne. Un projet ambitieux, qui permet également de préserver les sites naturels du pays et d’attirer les passionnés de vélo du monde entier.
D’ailleurs, le tour d’Italie, le Giro, l’une des trois plus grandes compétitions de cyclisme du monde, partira en 2018 d’Israël. C’est dire l’importance qu’Israël accorde aujourd’hui au vélo.
Aviva Schreiber, directrice et propriétaire de l’Ibex Hotel à Mitzpé Ramon, et son mari Ménahem, des entrepreneurs originaires d’Herzliyya, dans le centre du pays, ont eu aussi misé sur le vélo lorsqu’ils se sont installés dans cette ville de 5 000 habitants qui tente de vivre du tourisme.
Au-delà du nouveau Centre des visiteurs présentant le Makhtesh Ramon (sorte de « cratère » naturel au cœur du désert), la ville tente de surfer sur la vague de l’écotourisme de plus en plus tendance dans le Néguev. Mais, c’est plutôt aux cyclistes que s’adresse Aviva Schreiber, dont le petit hôtel joue le rôle de relais pour partager des expériences et recevoir des conseils dans une atmosphère qu’elle qualifie d’ « après-ski ». Créé en 2007, cet hôtel sort des sentiers battus et espère attirer aussi les adeptes du Tour de France…
Le sud d’Israël offre ainsi des expériences hautes en couleur, aussi bien pour les amateurs du « sea, sand & sun » que pour les amoureux de la nature et du sport. Reste à savoir si le public français, et européen en général, répondra à l’appel, avec quatre fois plus de vols en direction d’Eilat prévus cet hiver.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel