Hôpital à Gaza : « Rien ne permet de désigner Israël » – renseignement français
La Direction du renseignement militaire français, affirme qui "il n'y a pas eu de tirs de l'armée israélienne" confirmant les conclusions israéliennes et américaines

« Rien ne permet de dire » que c’est « une frappe israélienne » qui s’est abattue sur l’hôpital de Gaza mardi, une tragédie dont Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas se rejettent toujours la responsabilité, a affirmé vendredi la Direction du renseignement militaire français (DRM).
« La nature de l’explosion et les échanges avec d’autres partenaires du renseignement me conduisent à [affirmer] que rien ne permet de dire qu’il s’agit d’une frappe israélienne. L’hypothèse la plus probable est une roquette palestinienne qui a explosé avec une charge d’environ 5 kilos », a indiqué un responsable de la DRM à des journalistes.
La DRM a décidé de rendre publiques ses analyses à la demande de la présidence française par souci de transparence, a-t-il fait valoir.
Selon sa compréhension du site de l’explosion, la DRM a identifié un trou, et non un cratère, d’environ un mètre sur 75 cm, et de 30 à 40 cm de profondeur. « Il faut environ cinq kilos d’explosifs pour produire cet effet, assurément moins de 10 kilos », a-t-il insisté.
L’hypothèse d’une bombe ou d’un missile israélien n’est pas possible selon lui, car la charge minimale de ce type d’armement est très largement supérieur. Un engin de la sorte aurait formé un cratère beaucoup plus grand, a expliqué ce responsable.
Il estime en revanche qu’une charge de 5 kilos est cohérente pour des roquettes acquises ou fabriquées par les terroristes palestiniens.

Depuis mardi, le Hamas ne cesse de rejeter la responsabilité du tir sur Israël.
« Il n’y a pas eu de tirs de l’armée depuis la terre, la mer ou les airs qui ont touché l’hôpital », avait notamment affirmé le général Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne.
Israël a aussi affirmé avoir des « preuves » de la responsabilité du Jihad islamique palestiniens, un groupe terroriste proche du Hamas – tous deux classés sur la liste des organisations terroristes par les États-Unis, l’Union européenne et Israël.
Le Jihad islamique palestiniens a qualifié de « mensonges » ces accusations, assurant que c’est une bombe larguée par un avion de l’armée israélienne qui avait causé la « tragédie ».
Mercredi, le président américain Joe Biden avait mis son allié israélien hors de cause. « Il semble que [la frappe] soit le résultat d’une roquette hors de contrôle tirée par un groupe terroriste à Gaza », avait-il déclaré, sur la base d’éléments du Pentagone.
Vendredi, la DRM a aussi émis des doutes sur le bilan du drame, établi à 471 morts par le ministère de la Santé du territoire palestinien. Un tel bilan, incohérent, supposerait des milliers de blessés, a noté ce responsable français.
Une note du renseignement américain estimait jeudi que ce bilan se situait « probablement dans le bas d’une fourchette comprise entre 50 et 200 » morts.
Un responsable d’un service de renseignement européen a pour sa part évoqué pour l’AFP « quelques dizaines, probablement entre 10 et 50 » morts.