Igor Kurtser, 73 ans : l’oleh biélorusse qui aimait parcourir Israël
Assassiné par des terroristes du Hamas à Sderot le 7 octobre
Igor Kurtser, qui était âgé de 73 ans et originaire d’Ofakim, a été assassiné par des terroristes du Hamas à Sderot le 7 octobre dernier.
Igor avait pris place, avec 12 autres personnes âgées, à bord d’un minibus en partance pour une journée à la mer Morte : ils ont tous été tués ce jour-là. Le bus, qui avait crevé non loin de Sderot, s’était arrêté non loin d’un arrêt de bus de la ville pour réparer le pneu. C’est alors que les sirènes d’alerte ont retenti. L’abri de l’arrêt de bus, supposé se déverrouiller électroniquement, ne l’a pas fait et est resté inaccessible.
Quelques minutes avant sa mort, Igor, qui portait ce jour là une chemise blanche, une casquette de baseball bleue, des lunettes solaires autour du cou et des crocs aux pieds, avait été photographié en train de tenter d’ouvrir la porte de l’abri.
Quelques instants plus tard, un pick-up chargé de terroristes passait et abattait les 13 voyageurs. Seul le conducteur a survécu.
Les images de ces retraités gisant, morts, à l’arrêt de bus ont été les premières à circuler le matin du pogrom. Elles ont profondément choqué les Israéliens.
Igor a été inhumé à Ofakim le 9 octobre. Il laisse derrière lui ses trois enfants, Victor, Alex et Lena, ainsi que trois petits-enfants.
Selon la notice nécrologique publiée sur le site Internet de la municipalité d’Ofakim, Igor était né et avait grandi à Mazyr, en Biélorussie, avant de faire son service dans l’armée soviétique au sein d’une unité de guerre antiaérienne. Il avait étudié la menuiserie et travaillé dans des usines et une raffinerie. En 1973, il avait épousé Berta avec laquelle il avait eu trois enfants.
Au fil du temps, les enfants étaient tous partis s’installer en Israël, ce qui a décidé Igor et Berta, en 1997, d’en faire autant et de s’installer à Ofakim, où il a travaillé comme aide-soignant jusqu’à sa retraite. Le couple devait plus tard divorcer.
Sa fille Lena a déclaré dans un podcast de Kan que son père avait grandi dans une famille de rescapés de la Shoah « baigné dans les récits de la Shoah, qu’il nous a à son tour transmis ».
La manière dont on l’a tué, dit-elle, lui a rappelé la Shoah : « Ils les ont abattus comme lors de la Shoah, à bout portant, ce groupe entier de personnes âgées. »
Il avait 73 ans, souligne-t-elle, « mais il était encore très jeune et en bonne santé. Il était heureux de vivre, particulièrement en Israël. Il aimait faire des voyages organisés, il en avait fait beaucoup, et assisté à de nombreux spectacles également. Et c’est lors de l’un de ces voyages qu’on l’a tué. »