Iran : des parents implorent d’annuler la peine de mort de leur fils
Mehdi Mohammad Karami pourrait être le troisième Iranien exécuté en lien avec les manifestations déclenchées par la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini
Les parents d’un jeune Iranien, menacé d’être exécuté pour son implication dans le mouvement de contestation qui agite le pays depuis trois mois, ont supplié lundi les autorités judiciaires d’épargner leur fils, dans une vidéo.
Mehdi Mohammad Karami pourrait être le troisième Iranien exécuté en lien avec les manifestations déclenchées par la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini.
D’après Amnesty International, il fait partie des cinq personnes condamnées à mort pour une attaque qui a coûté la vie à un paramilitaire, lors d’une cérémonie funéraire en hommage à une manifestante à Karaj, près de Téhéran.
« Je demande respectueusement au pouvoir judiciaire, je vous implore, s’il vous plaît, (…) d’annuler la peine de mort dans le cas de mon fils », a déclaré le père de Mehdi Mohammad, Mashallah Karami, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
Il y décrit son fils comme un champion de karaté, membre de l’équipe nationale et ayant gagné des compétitions en Iran. A ses côtés, son épouse qui se tient comme si elle berçait un bébé, prend ensuite la parole pour demander à ce que son fils, âgé d’une vingtaine d’années selon des groupes proches du mouvement de contestation, soit épargné.
Mehdi Mohammad Karami a été condamné moins d’une semaine « après le début d’un procès précipité et inéquitable qui ne ressemble en rien à une procédure judiciaire valable », a dénoncé Amnesty.
Mashallah Karami a indiqué à des médias locaux que l’avocat de la famille n’avait pas pu avoir accès au dossier de son fils et que l’avocat désigné par le tribunal n’avait pas répondu à de multiples appels.
L’Iran a annoncé 11 condamnations à la peine capitale pour implication dans des « émeutes », qu’il accuse des « ennemis étrangers », notamment les Etats-Unis et Israël, d’avoir fomentées.
D’après Amnesty, outre 11 personnes déjà condamnées, 15 sont inculpées d’infractions punies de la peine capitale.
Des groupes de défense des droits humains estiment que les procédures judiciaires ont été bâclées et s’inquiètent d’aveux obtenus sous la torture.
Deux premières exécutions ont déjà eu lieu, celles de Mohsen Shekari le 8 décembre et de Majidreza Rahnavard le 12, tous deux âgés de 23 ans. Le dernier a été pendu en public.
Environ 14 000 personnes ont été arrêtées depuis mi-septembre, d’après l’ONU, et 469 manifestants ont été tués, estime l’organisation Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo.
Les autorités ont fait état de plus de 200 morts, parmi lesquels des membres des forces des autorités, depuis le début des manifestations, déclenchées par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, après son arrestation pour avoir enfreint, selon la police des moeurs, le rigoureux code vestimentaire imposé aux femmes.