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Iran : L’ambassadeur du Royaume-Uni brièvement arrêté (Gouvernement britannique)

Les autorités iraniennes ont brièvement arrêté Rob Macaire, l'ambassadeur du Royaume-Uni à Téhéran, pour avoir prétendument "incité" les manifestants à Téhéran

Des manifestants iraniens se rassemblent autour d'un feu lors d'une manifestation contre l'augmentation du prix de l'essence dans la capitale Téhéran, le 16 novembre 2019. (Crédit : AFP)
Des manifestants iraniens se rassemblent autour d'un feu lors d'une manifestation contre l'augmentation du prix de l'essence dans la capitale Téhéran, le 16 novembre 2019. (Crédit : AFP)

L’ambassadeur britannique en Iran, Rob Macaire, a été temporairement arrêté samedi soir lors des manifestations anti-régime qui se sont déroulées à Téhéran, a fait savoir l’agence de presse Tasnim.

Selon cette dernière, Macaire tentait alors « d’organiser, de lancer et de diriger des actes de destruction ». Des informations parues sur les réseaux sociaux semblent indiquer pour leur part qu’il était en train de prendre des photographies du mouvement de protestation.

Tasnim sa ajouté que Macaire avait été libéré plusieurs heures plus tard mais qu’il pourrait être à nouveau convoqué pour un interrogatoire.

Les autorités britanniques ont réagi avec indignation, le secrétaire aux Affaires étrangères, Dominic Raab, ajoutant que « l’arrestation de notre ambassadeur à Téhéran, sans raison et sans explication, est une violation flagrante du droit international ».

Raab a ajouté que le gouvernement iranien se trouvait « à un carrefour ».

Il a estimé que l’Iran devait choisir entre « sa marche vers un statut de paria » ou « prendre des mesures pour la désescalade et pour s’engager sur le chemin diplomatique »

Rob Macaire à Nairobi, au Kenya, le mercredi 15 décembre 2010 (Crédit : AP Photo/Khalil Senosi)

Des milliers de personnes ont manifesté dans la capitale après que le gouvernement a admis avoir accidentellement abattu un avion ukrainien qui s’est écrasé la semaine dernière, faisant 176 morts – soit l’ensemble des passagers et des membres de l’équipage.

La police a dispersé les manifestants à l’aide de gaz lacrymogènes, selon des informations publiées sur les réseaux sociaux. Il y aurait eu également de nombreuses arrestations.

La Douzième chaîne israélienne a rapporté la coupure des réseaux internet au sein de la République islamique suite à la vague de manifestations – une annonce qui n’a pas pu néanmoins être vérifiée. Les autorités iraniennes ont pu répondre dans le passé aux mouvements de protestation en bloquant l’accès à internet pour limiter les capacités de communication et de partage d’informations sur les événements en cours avec le monde extérieur.

Des vidéos postées sur les réseaux sociaux ont montré des manifestants réunis aux abords de la prestigieuse université Amir Kabir, à Téhéran, scander des slogans contre le régime et appelant à la démission du guide suprême, l’Ayatollah Khamenei. Parmi les slogans utilisés : « mort au dictateur », « honte à Khamenei, quitte le pays », « mort aux menteurs » et « honte aux Gardiens de la Révolution, laissez le pays ».

Selon un journaliste de la BBC, la foule a également crié « Soleimani était un meurtrier, son chef aussi ».

L’agence de presse Fars, proche des conservateurs, a déclaré que les étudiants présents en grand nombre parmi les manifestants avaient scandé des slogans « destructeurs » et « radicaux ».

Les étudiants iraniens scandent des slogans lors d’une manifestation suite à un hommage rendu aux victimes du Boeing 737 ukrainien devant l’université Amir Kabir dans la capitale de Téhéran, le 11 janvier 2020. (Crédit : ATTA KENARE / AFP)

L’avion a été abattu dans la matinée de mercredi, quelques heures après une attaque au missile balistique iranienne contre deux bases militaires hébergeant des troupes américaines en Irak, en riposte à l’élimination du général iranien Qassem Soleimani dans une frappe américaine à Bagdad. La frappe iranienne n’aurait pas fait de blessés.

Des dizaines de jeunes étudiants iraniens voyageant pour leurs études, au Canada, sont morts dans le crash de l’avion.

Certaines informations ont semblé indiquer que le mouvement de protestation s’était propagé au-delà de Téhéran et que certains manifestants ont déchiré des photos de Soleimani.

L’admission tardive par le gouvernement iranien de sa responsabilité dans le crash de l’appareil ukrainien soulève de nouvelles questions, notamment sur la personne qui a autorisé la frappe contre l’avion et sur la raison pour laquelle l’aéroport ou l’espace aérien de la République islamique n’ont pas été fermés alors que les autorités se préparaient à une riposte américaine.

Elle sape également la crédibilité des informations transmises par les hauts-responsables qui, pendant trois jours, ont rejeté avec véhémence les accusationsémanant de l’Occident qui mettaient en cause une frappe au missile dans ce crash aérien. Les bulldozers ont nettoyé les débris de l’avion là où ce dernier s’était écrasé, tentant apparemment de couvrir ce qui s’était passé.

Le général de brigade Amir Ali Hajizadeh, responsable des forces aérospatiales du Corps des Gardiens de la Révolution. (Crédit : capture d’écran YouTube/MEMRI)

Cette reconnaissance par l’Iran de sa responsabilité a également altéré son narratif au sujet de sa confrontation avec les Etats-Unis, d’une manière qui a pu entraîner la colère de l’opinion publique iranienne. La République islamique a promis de se venger durement après la mort de Soleimani mais, plutôt que de tuer des soldats américains, ses forces ont abattu un avion civil dont la majorité des passagers étaient Iraniens – et il n’y a pas eu de survivants.

Les Iraniens ont fait part de leur colère sur internet, a fait savoir Reuters.

« Cette information tragique nous a été cachée pendant des jours, juste pour pouvoir faire le deuil de Soleimani. C’est une honte », a écrit Reza Ghadyani.

« Vous vous êtes vengés sur les Iraniens », a écrit Ahmad Batebi sur Twitter.

« Il ne vous reste que la démission », a écrit un homme nommé Sadeq.

« C’est une tragédie nationale. Et la manière dont elle a été gérée et annoncée par les autorités a été encore plus tragique », a déclaré Ali Ansari, un religieux modéré.

« Ils ont pris grand soin de ne pas tuer d’Américains pour se venger de Soleimani. Mais pourquoi n’ont-ils pas fermé l’aéroport ? Cela montre combien ce régime se préoccupe des Iraniens », a commenté une femme, Mira Sedaghati, auprès de l’agence.

Le général Amir Ali Hajizadeh, chef de la division aérospatiale des Gardiens de la Révolution, a annoncé que son unité acceptait « la responsabilité pleine et entière » du tir à l’origine du crash. Dans un discours diffusé par la télévision d’Etat, il a expliqué qu’il aurait préféré « être mort » lorsqu’il a appris que l’avion avait été abattu.

Khamenei a exprimé « sa profonde sympathie » aux familles des victimes et a appelé les forces armées à « déterminer les failles probables et à trouver les coupables de cet incident douloureux ».

Les Iraniens s’étaient ralliés autour de leurs responsables après la mort de Soleimani, qui était considéré comme une icône nationale pour avoir lancé des groupes armés dans toute la région, chargés d’étendre l’influence de la République islamique et de combattre l’Etat islamique et autres ennemis.

Des secouristes fouillent la zone où un avion ukrainien s’est écrasé à Shahedshahr, au sud-ouest de la capitale Téhéran, en Iran, le 8 janvier 2020. (Crédit : AP / Ebrahim Noroozi)

Des centaines de milliers de personnes s’étaient rendues à des processions, dans tout le pays, pour afficher leur soutien à la République islamique quelques semaines après qu’une dure répression par les autorités a touché des mouvements de protestation nés suite à une hausse des prix des carburants.

L’Iran traverse une grave crise économique depuis que le président américain Donald Trump a retiré les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire conclu en 2015, réimposant des sanctions écrasantes.

Au mois de novembre, des manifestations massives avaient éclaté à travers tout le pays suite à cette augmentation du prix du carburant. Elles avaient entraîné deux semaines de violences, marquées également par des incendies de bâtiments et des pillages de magasins. Les autorités iraniennes doivent encore transmettre les chiffres du nombre de personnes tuées ou arrêtées lors des répressions exercées à cette occasion par les forces de sécurité.

Le groupe de défense des droits de l’Homme Amnesty International a estimé ce nombre à plus de 300 et l’agence de presse Reuters a déterminé que 1 500 Iraniens avaient trouvé la mort lors de ce mouvement – notamment 17 adolescents et environ 400 femmes.

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