Iran : « rassemblement illégal » empêché sur la tombe d’un ancien roi – médias
Selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, l'événement a été marqué par des appels en faveur de la liberté d'expression, mais aussi par des slogans nationalistes ou anti-arabes
Les autorités iraniennes ont empêché la tenue d’un « rassemblement illégal » dimanche sur la tombe du roi Cyrus le Grand, fondateur de l’Empire perse achéménide, et arrêté des « contre-révolutionnaires » qui faisaient campagne sur internet pour cette manifestation, selon plusieurs médias iraniens.
« Le ministère des Renseignements a identifié et démantelé les responsables d’un groupe contre-révolutionnaire sur les réseaux sociaux qui voulait organiser un rassemblement illégal sous prétexte de célébrer Cyrus », a rapporté l’agence de presse Mizanonline, qui dépend de l’Autorité judiciaire.
Samedi et dimanche, les autorités ont fermé la principale autoroute entre les villes de Shiraz (sud) et Ispahan (centre), qui permet d’accéder au site archéologique de Pasargades où se trouve le tombeau de Cyrus, mort en 530 av. JC. Elles ont invoqué la nécessité de mener des travaux de voirie.
Le 29 octobre 2016, plusieurs milliers de personnes s’étaient réunies à Pasargades pour marquer une « journée de Cyrus » censée commémorer la prise de Babylone par ce roi perse, réputé pour avoir alors épargné la population et libéré les esclaves.
Selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, l’événement avait été marqué par des appels en faveur de la liberté d’expression, mais aussi par des slogans nationalistes ou anti-arabes.
Les autorités avaient ensuite annoncé un nombre non déterminé d’arrestations en rapport avec cette manifestation et accusé les organisateurs d’avoir « violé les normes et lancé des slogans contre les valeurs » de la République islamique.
Depuis quelques jours, des appels à renouveler la « journée de Cyrus » ce dimanche circulaient sur les réseaux sociaux.
Mais « aucun fait sécuritaire ne s’est produit dans la zone » et « on n’a pas non plus assisté à des embouteillages autour de Pasargades », a assuré le vice-gouverneur de la province de Fars Hadi Pajouhesh lors d’une visite du site, selon l’agence de presse semi-officielle Isna, qui a rendu compte de ce déplacement en photos.
Selon Isna, le général Seyed Hachem Ghiassi, commandant des Gardiens de la Révolution (l’armée d’élite iranienne) avait mis en garde samedi en annonçant qu’il ne permettrait pas « aux éléments liés à la contre-révolution […] de mener des activités dans la province ».
Fondé au VIe siècle avant Jésus-Christ, l’Empire achéménide, tombé avec la conquête de la Perse par Alexandre le Grand plus de deux siècles plus tard, s’étendait, à son apogée, de l’Égypte actuelle à la vallée de l’Indus. Le dernier chah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi, renversé en 1979 par la révolution qui a vu le pays devenir une République islamique, affirmait en être l’héritier.