Israël annonce la construction de près de 1 800 logements dans les implantations
La réunion de la commission du ministère de la Défense a lieu moins de deux mois après la précédente, ce qui marque une augmentation de la fréquence
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’organe du ministère de la Défense chargé d’autoriser la construction dans les implantations a donné jeudi le feu vert aux projets de près de 1 800 maisons israéliennes en Cisjordanie.
Sur les 1 739 logements accordés par le sous-comité de planification de l’administration civile, 1 036 ont été approuvés au cours d’une phase de planification antérieure appelée « dépôt » et 703 ont reçu l’approbation finale pour la construction dans toute la Cisjordanie.
Un porte-parole de l’administration civile a déclaré que l’échelon politique est responsable de la convocation de la Haute Commission de Planification, mais un porte-parole du ministre de la Défense Naftali Bennett n’a pas répondu à la demande de commentaire du Times of Israel.
Shabtay Bendet, de l’ONG de gauche de surveillance des implantations La Paix maintenant, ne croit pas que les réunions plus fréquentes marquent un changement dans la politique israélienne, estimant qu’elles sont probablement plus liées aux efforts du gouvernement Netanyahu pour répondre aux besoins des électeurs de droite, en particulier les résidents des implantations de Cisjordanie, avant les élections de la semaine prochaine.
La grande majorité des maisons qui seront finalement construites suite aux approbations de jeudi seront situées dans des implantations au fin fond de la Cisjordanie, par opposition à environ 200 qui seront construites dans les fameux blocs qui, selon la plupart des Israéliens, seront conservés dans le cadre de tout accord de paix.
Selon le plan de paix Trump, Israël pourra annexer toutes les implantations en Cisjordanie, ce qui signifie que les approbations de jeudi n’affecteront en rien la viabilité de la proposition.
Parmi les projets dont la construction a reçu l’approbation finale figure un projet de 620 maisons dans l’implantation d’Eli, au centre de la Cisjordanie. Le développement substantiel de la ville avait été gelé pendant des décennies en raison de plaintes déposées devant la Cour suprême de justice par des Palestiniens affirmant que la ville était construite sur leurs terres. La Cour s’est officiellement rangée du côté des résidents israéliens la semaine dernière, permettant à l’implantation d’aller de l’avant avec ses projets d’expansion.
D’autres programmes ont été approuvés, notamment un projet de 534 maisons dans l’implantation voisine de Shvut Rachel, qui a franchi l’étape des premiers dépôts, et un projet pour ce qui deviendra la plus grande zone industrielle israélienne au-delà de la Ligne verte, près de la ville palestinienne de Qalqilya, plus au nord.
Les dirigeants des implantations ont salué ces approbations, remerciant le Premier ministre Benjamin Netanyahu et Bennett pour avoir fait avancer leurs efforts au-delà de la Ligne verte.
Deux jours plus tôt, Netanyahu avait annoncé qu’il avait ordonné le lancement d’un projet pour quelque 3 500 maisons dans la zone litigieuse E1 en Cisjordanie, qui est depuis longtemps gelée en raison des objections des gouvernements du monde entier favorables à une solution à deux États.
Le projet entre Jérusalem-Est et la ville de Maale Adumim couperait effectivement la Cisjordanie, ce qui réduirait considérablement la possibilité de développement au centre d’un futur État palestinien si jamais il venait à être créé.
Dimanche, le bureau du Premier ministre a ordonné que 12 avant-postes illégaux en Cisjordanie soient connectés au réseau électrique officiel de l’État.
La semaine dernière, Netanyahu a annoncé qu’il avait levé les restrictions sur la construction du quartier controversé de Givat Hamatos à Jérusalem-Est, déclarant que 3 000 maisons y seraient construites pour les résidents juifs, en plus de 2 200 autres unités de logement pour les juifs dans le quartier voisin de Har Homa.
Le projet de construction de Givat Hamatos a été présenté pour la première fois en 2012, ce qui a suscité une large condamnation de la communauté internationale parce qu’il coupait les quartiers palestiniens de Beit Safafa et de Sharafat de la Cisjordanie, d’une manière qui, selon les critiques, enfonçait un clou dans le cercueil d’une solution à deux États basée sur les lignes d’avant 1967.
Les annonces concernant la zone E1 et Givat Hamatos ont déclenché la colère des capitales d’Europe et du Moyen-Orient, qui ont émis des communiqués de condamnation. Jeudi, les ambassadeurs en Israël de huit pays européens – Allemagne, France, Espagne, Italie, Suède, Irlande, Pays-Bas et Royaume-Uni – ont rencontré le conseiller adjoint de Netanyahu pour la sécurité nationale, Reuven Azar, et ont exprimé à l’unanimité leurs objections aux deux projets au-delà de la Ligne verte.
In a meeting with the Deputy National Security Advisor, Repr. of ???????????????????????????????????????????????????????????????? stated their grave concern about announcements of the Israeli authorities regarding new settlement units in the occupied West Bank & East-Jerusalem, particularly in E1 area, Givat HaMatos & Har Homa
— Steffen Seibert (@GerAmbTLV) February 27, 2020
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