Israël approuve l’expansion d’exportations de gaz fossile vers l’Égypte
Le ministre de l'Énergie a déclaré que ces exportations supplémentaires dynamiseront les caisses de l'État et amélioreront les liens avec les Égyptiens
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Israël a approuvé, mercredi, l’augmentation des exportations de gaz fossile extrait du champ gazier Tamar, situé au large de la côte méditerranéenne du pays, vers l’Égypte.
« Cette initiative renforcera les revenus de l’État ainsi que les relations diplomatiques entre Israël et l’Égypte », a expliqué le ministre de l’Énergie, Israel Katz (Likud).
Katz a précisé qu’il avait donné son autorisation suite aux recommandations faites par le commissaire au pétrole, Chen Bar Yosef, et après s’être assuré que l’approvisionnement en gaz en Israël serait à la hauteur des besoins sécuritaires et économiques du pays.
Katz a ainsi signé un permis autorisant une augmentation des exportations de gaz fossile d’environ 1,5 milliard de mètres-cubes par an au cours des onze prochaines années. Le gaz proviendra exclusivement du champ offshore de Tamar, situé à environ 90 kilomètres à l’ouest de Haïfa, dans le nord d’Israël. Environ un tiers de la production de la plateforme de Tamar sera destiné au marché domestique, selon le ministère.
En tout, la production de gaz dans le champ gazier de Tamar augmentera d’environ 60 % à l’horizon 2026 – soit l’équivalent de 6 milliards de mètres-cubes par an.
Le géant énergétique américain Chevron exploite la plateforme de Tamar, dont il possède une part de 25 %. Parmi les autres partenaires exploitant le champ de gaz, il y a Isramco, qui détient 28,75 % des droits de Tamar ; Mubadala Energy, une compagnie d’Abou Dhabi, qui possède une part de 22 % ; Tamar Petroleum, avec une part de 16,75 % ; Dor Gas, avec 4 % et Everest, avec 3,5 %.
Israël et l’Égypte sont tous deux devenus des pays exportateurs de gaz après la découverte de champs offshore majeurs au cours des quinze dernières années, alors que l’Europe est déterminée à s’affranchir de sa dépendance aux importations de gaz russe et que la demande domestique d’énergie est actuellement croissante.
En Israël, les besoins énergétiques de plus en plus importants ont entraîné des discussions animées sur les autorisations à donner aux exportations de gaz fossile. Au mois de juin, le directeur du budget, Yogev Gardos, avait estimé qu’il était nécessaire « d’examiner immédiatement » la politique régissant les exportations, avertissant que ces dernières, si elles devaient être encore augmentées, « pourraient mettre en péril la sécurité énergétique » du pays et entraîner une nouvelle hausse des prix de l’électricité, selon un courrier qu’il avait envoyé au directeur-général du ministère de l’Énergie.
L’exploitation du gaz fossile en Israël, ces dernières années, a placé le pays sur la voie de l’indépendance énergétique – le protégeant également du pire de la crise énergétique entraînée par la guerre en Ukraine menée par les Russes – dans une région pauvre en ressources naturelles.
Le champ de gaz de Leviathan, qui est le plus important du pays, avait commencé à être exploité en date du 31 décembre 2019 après le début, en 2013, de la production au champ Tamar voisin – c’est le deuxième champ de gaz le plus grand d’Israël. Il contient environ 10 trilliards de mètres-cubes de gaz, soit la moitié de la quantité présente dans le champ de Leviathan.
Israël exporte en Jordanie le gaz extrait par la plateforme du champ Leviathan depuis le mois de janvier 2017 et le même champ a commencé à exporter sa production en Égypte au mois de janvier 2020. Les accords conclus sur le champ de Leviathan sont considérés comme plus importants et comme plus déterminants pour l’économie.
Au mois de janvier 2022, Israël, l’Égypte et l’Union européenne (UE) ont conclu un protocole d’accord portant sur les toutes premières exportations de gaz fossile au bloc. Selon l’accord, le gaz israélien sera fourni par le biais des usines de gaz liquéfié égyptiennes aux pays de l’UE.
L’année dernière, Chevron avait signé un protocole d’accord avec l’EGAS (Egyptian Gas Holding Company) pour examiner les possibilités de coopération en matière de transport, d’importation, de liquéfaction et d’exportation de gaz fossile depuis l’Est de la méditerranée et jusqu’à l’Égypte.
Au début du mois, Katz s’est rendu sur la plateforme de production du champ de Leviathan, faisant part de son intention de soutenir davantage les exportations de gaz fossile.
« Tout le monde, que ce soit dans la région ou dans le monde, s’intéresse à l’établissement de contacts avec Israël en raison du gaz naturel », a dit Katz. « Notre capacité à exporter du gaz naturel de manière contrôlée est un outil géopolitique puissant qui renforce le statut de l’État d’Israël dans la région et dans le monde ».