Israël arrive en tête en innovation et entrepreneuriat dans un rapport du WEF
L'évaluation sur la compétitivité mondiale dans le contexte de la Quatrième révolution industrielle place la Startup Nation au 20e rang sur un total de 140
Israël se classe au premier rang mondial en termes de risque entrepreneurial et de croissance des entreprises innovantes; et au deuxième rang, après les États-Unis, pour la mise à disposition de capital risque, selon le dernier rapport publié mercredi par le Forum économique mondial [World Economic Forum – WEF].
Les dépenses en R&D de ce que l’on surnomme la Startup Nation en pourcentage du PIB sont également les plus élevées du monde. Le pays est troisième, sur les 140 pays classés, au niveau du nombre d’entreprises qui adoptent des méthodes de recherche innovantes.
Les points les plus faibles du pays dans le nouveau rapport sont les attentats terroristes, qui le situent à la 117e place sur 140 ; la facilité d’embauche de main-d’œuvre étrangère, 125e place ; et les importations en pourcentage du PIB, où Israël se classe 109e dans le monde, selon le rapport.
Pour son dernier rapport sur la compétitivité mondiale, le WEF a utilisé une nouvelle méthodologie afin d’évaluer l’état des économies mondiales, et l’état que devrait afficher un monde qui passe au numérique et qui subit ce que l’on a appelé la Quatrième révolution industrielle.
Dans l’ensemble, Israël s’est classé 20e sur les 140 pays énumérés dans le dernier rapport sur la compétitivité. Dans le rapport de 2017, avec l’ancienne méthodologie, Israël se classait au 16e rang mondial, mais avec la nouvelle méthodologie pour les données de l’année dernière, le classement d’Israël est inchangé, 20e place, explique un porte-parole du WEF.

« La nature changeante de la compétitivité économique dans un monde de plus en plus transformé par les nouvelles technologies numériques crée un nouvel ensemble de défis pour les gouvernements et les entreprises, qui courent collectivement le risque d’avoir un impact négatif sur la croissance et la productivité futures », ont écrit les auteurs du rapport, selon un communiqué.
« Bon nombre des facteurs qui auront un grand impact sur la compétitivité dans le futur n’ont jamais fait l’objet de décisions politiques majeures par le passé. Il s’agit notamment des idées, de la culture entrepreneuriale, de l’ouverture d’esprit et de la compétence », indique le rapport.
La nouvelle méthodologie cartographie le paysage de la compétitivité de 140 économies au moyen de 98 indicateurs organisés en 12 domaines d’action. Pour chaque indicateur, sur une échelle de 0 à 100, il indique dans quelle mesure une économie est proche de l’état idéal aussi appelée « frontière » de la compétitivité.
Les États-Unis obtiennent la meilleure performance globale
En combinant ces facteurs, les États-Unis ont réalisé la meilleure performance globale avec une note de 85,6, devant Singapour et l’Allemagne. Le score moyen pour le monde est de 60, à 40 points du maximum. Le score global d’Israël est de 76,6, à 23,4 points du maximum et 16,6 points au-dessus de la moyenne mondiale.
Israël est en tête du classement pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Le pays « est devenu l’un des pôles d’innovation du monde grâce à son écosystème d’innovation très fort (10e meilleur au monde) », indique le rapport.
« Israël est le pays qui dépense le plus en R&D, soit 4,3 % du PIB, et c’est là où l’échec entrepreneurial est le mieux accepté, et où les entreprises innovantes se développent le plus rapidement », indique le rapport.
Le pays « peut également compter sur une main-d’œuvre extrêmement instruite, avec une moyenne de 13 années de scolarité (8e au niveau mondial); les gens acquièrent les compétences que les employeurs recherchent (2e au niveau mondial) », selon le rapport.
Son vivier de talents « est bien intégré au marché de l’emploi grâce à la faible fiscalité du travail (5,9 % des bénéfices des entreprises), à la participation quasi égale des femmes (6e rang mondial) et au recours au management professionnel (19e) ».
« Un secteur financier bien développé (22e), avec la deuxième meilleure disponibilité de capital-risque au monde, soutient également un secteur privé florissant et innovant », indique le rapport.
Toutefois, le dynamisme des marchés intérieurs pourrait être entravé par la présence de grands groupes d’entreprises, selon le rapport. En effet, Israël s’est classé au 51e rang mondial en termes de domination de quelques grandes entreprises. Malgré cela, « la concurrence au sein du secteur des services, en particulier dans les services professionnels, reste vive », Israël se classant au 31e rang sur les 140 pays étudiés.
Tout le monde peut réussir
« L’un des points communs des économies les plus compétitives du monde est qu’elles disposent toutes d’une marge d’amélioration considérable. Par exemple, alors que l’indice de compétitivité mondiale du rapport constate que Singapour est l’économie la plus « prête pour l’avenir », elle est derrière la Suède en ce qui concerne le nombre de travailleurs qualifiés dans le domaine numérique. La Suisse, quant à elle, dispose de la main-d’œuvre la plus efficace pour les politiques de requalification et de recyclage, et les entreprises américaines sont les plus rapides lorsqu’il s’agit d’adopter le changement », selon le communiqué.
L’une des constatations les plus préoccupantes du rapport est « la faiblesse relative de l’ensemble du processus d’innovation, de l’idée originale à la commercialisation du produit », selon l’énoncé. Dans ce cas-là, 103 pays ont obtenu un score inférieur à 50, le plus élevé revient à l’Allemagne, suivi par les États-Unis et la Suisse.

Le rapport constate que « l’attitude à l’égard du risque entrepreneurial est la plus positive en Israël » alors qu’elle tend à être négative dans plusieurs économies d’Asie de l’est.
Le Canada possède la main-d’œuvre la plus diversifiée, la culture d’entreprise du Danemark est la moins hiérarchisée, les deux étant des « facteurs essentiels pour stimuler l’innovation ».
« Aborder la Quatrième révolution industrielle est devenu un facteur déterminant de compétitivité », a déclaré Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum économique mondial, dans son rapport. « Je prévois un nouveau fossé mondial entre les pays qui comprennent les transformations innovantes et ceux qui ne les comprennent pas. Seules les économies qui reconnaissent l’importance de la Quatrième révolution industrielle seront en mesure d’accroître les opportunités pour leur population ».
L’ouverture et la compétitivité sont importantes
Alors que les tensions commerciales s’intensifient et que la mondialisation se retourne contre elle-même, le rapport souligne l’importance de l’ouverture à la compétitivité. En effet, les économies qui obtiennent de bons résultats montrent cette capacité d’ouverture, notamment par rapport aux barrières tarifaires et non-tarifaires, à la facilité d’embauche de main-d’œuvre étrangère, à la collaboration en matière de demande de brevet, entre autres. Ces données suggèrent que la santé économique mondiale sera positivement impactée par un retour à une plus grande ouverture.
Malgré cela, les auteurs affirment qu’il est « essentiel » que les gouvernements du monde entier élaborent des politiques pour aider à améliorer les conditions des populations qui sont affectées par la mondialisation.
La bonne gouvernance, les infrastructures et l’éducation restent décisives
Même si les gouvernements doivent mettre l’accent sur la technologie pour les aider à trouver des « possibilités qui leur permettent de progresser rapidement », en particulier pour les pays à revenu faible ou intermédiaire, ils ne doivent pas perdre de vue l’importance de la bonne gouvernance, des infrastructures solides et du développement des compétences.
« Une bonne performance dans un domaine ne peut pas compenser une mauvaise performance dans un autre », indique le communiqué.
« Dans ce contexte, l’un des facteurs inquiétants de l’indice cette année est le fait que, pour 117 des 140 économies étudiées, la qualité des institutions demeure un frein à la compétitivité globale », a déclaré le communiqué.
Israël s’est classé 26e sur 140 pays pour la qualité de ses institutions, avec un score de 66,3 sur 100. Dans cette section, il s’est classé 59e sur 140 pour le poids de la réglementation gouvernementale, 70e sur 140 pour la liberté de la presse, 90e pour la transparence budgétaire et 14e pour l’indépendance judiciaire. Il s’est aussi classé 29e sur 140 pour les affaires de corruption, tandis que son classement en matière de participation électronique culmine à la 42e place.
En ce qui concerne le dynamisme des entreprises en revanche, Israël s’est classé 5e au classement général, les États-Unis arrivant en tête. Pour sa capacité d’innovation, la Startup Nation s’est classée 16e alors que l’Allemagne arrive première. Dans le domaine du dynamisme des entreprises par contre, le pays a obtenu de faibles notes pour les frais de création d’entreprise – 50e sur 140 – et pour le délai nécessaire afin de créer une entreprise, 74e place.
Le pays se classe au 10e rang pour le nombre de dépôts de brevets par million d’habitants et au 35e rang pour la qualité de ses instituts de recherche.
Le nouvel indice de compétitivité mondiale intègre des mesures nouvelles et émergentes qui stimulent la productivité et la croissance. Il met l’accent sur le rôle du capital humain, de l’innovation, de la résilience et de la compétence non seulement comme moteur mais aussi comme caractéristique déterminante de la réussite économique à l’ère numérique.