Israël autorisera Omar et Tlaib, élues US pro-BDS, à entrer dans le pays
L'ambassadeur israélien aux Etats-Unis a déclaré au TOI que les élues bénéficieront d'une dérogation à une loi de 2017 pour entrer en Israël
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
WASHINGTON — Vendredi, l’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis Ron Dermer a déclaré qu’Israël n’empêchera pas les deux élues du Congrès qui soutiennent le mouvement BDS d’entrer en Israël le mois prochain.
Plus tôt ce mois, l’élue Démocrate Ilan Omar, du Minnesota, a déclaré qu’elle se rendrait en Israël et en Cisjordanie avec l’élue démocrate palestino-américain Rashida Tlaib, du Michigan, en août. Omar et Tlaib sont les premières élues musulmanes au Congrès. Les deux soutiennent le mouvement BDS contre Israël.
« Par respect pour le Congrès américain et pour la grande alliance entre Israël et l’Amérique, nous n’allons pas interdir à aucun membre du Congrès d’entrer en Israël », a déclaré Dermer au Times of Israël dans un communiqué.
En 2017, Israël a mis en application une loi interdisant l’entrée de tout étranger qui « publie sciemment un appel public au boycott d’Israël ».
Depuis lors, les ministères de l’Intérieur et des Affaires stratégiques ont utilisé cette législation pour interdire l’entrée à une poignée d’étudiants, d’activistes et d’artistes à leur arrivée en Israël.
Le ministère des Affaires étrangères peut recommander qu’il soit fait exception à la loi pour des politiciens en visite ou des officiels gouvernementaux pour des raisons diplomatiques. Pourtant, en raison de la nature sensible et du calendrier pour la visite d’Omar et Tlaib, le quotidien Haaretz a annoncé mercredi que la décision finale serait prise par Netanyahu.
Elles sont deux des quatre élues ciblées par le président américain Donald Trump dans des commentaires racistes. Dans une série de tweets incendiaires, le président a appelé Omar, Tlaib, Alexandria Ocasio-Cortez et Ayanna Pressley à « retourner » dans leurs pays d’origine. Toutes sont citoyennes américaines et sauf Omar, qui est d’origine somalienne, sont nées aux Etats-Unis.
Mardi, Omar a présenté une résolution, co-sponsorisée par Tlaib, qui vise à rejeter des lois visant à limiter les boycotts d’Israël. La résolution, qui ne mentionne pas explicitement Israël ou le mouvement pro-palestinien BDS, affirme le droit des Américains à participer aux boycotts comme une application de la liberté d’expression garantie par le premier Amendement, citant les mouvements de boycott contre l’Allemagne nazie, l’URSS et l’Afrique du Sud de l’Apartheid.
La résolution est actuellement soutenue par trois élus – Omar, Tlaib et l’élu démocrate de Géorgie John Lewis, une icône du mouvement des Droits civiques qui a marché à Selma.
Omar, Tlaib et d’autres soutiens du BDS affirment qu’en appelant les entreprises, les artistes et les universités à couper les liens avec Israël, ils utilisent des moyens non-violents pour s’opposer aux politiques injustices envers les Palestiniens. Israël a avancé que le mouvement cachait ses intentions de délégitimer ou de détruire l’Etat juif.
Omar a été accusée d’antisémitisme plus tôt cette année, après qu’elle a affirmé que le soutien américain à Israël était contrôlé par l’argent d’un groupe de lobbys pro-Israël.
Des accusations similaires d’antisémitisme ont été portées contre Tlaib en mai, quand elle a affirmé que des Palestiniens étaient impliqués dans la création d’un « havre de sécurité pour des Juifs » après la Shoah.
Omar a exprimé son soutien pour la solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien, alors que Tlaib a dit qu’elle soutenait la formule à un seul Etat.