Israël bâtira dans la zone de Jérusalem prévue pour les Palestiniens par Trump
Le projet de 9 000 logements à l'ancien aéroport d'Atarot occuperait le dernier espace libre à Jérusalem-Est qui, selon les USA, devait abriter un centre touristique pour musulmans
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le ministère du Logement a commencé à faire avancer un projet de construction d’un quartier juif de grande envergure dans un quartier de Jérusalem-Est qui semble être prévu dans le plan de paix de l’administration Trump pour être un centre touristique palestinien.
Le 9 février, le ministère a présenté un plan de construction qui prévoit la construction de quelque 9 000 logements sur le site de l’aéroport d’Atarot, qui est inutilisé depuis le début de la seconde Intifada en 2000.
Bien que le plan Trump ne précise pas où exactement à Atarot le centre touristique palestinien serait situé, l’aéroport est le seul espace libre dans le quartier de Jérusalem-Est où un tel site pourrait être construit.
Le nouveau quartier d’Atarot briserait une longue étendue de zones urbaines palestiniennes s’étendant des quartiers de Beit Hanina et de Shuafat, à Jérusalem-Est, vers le nord, jusqu’à Kfar Aqab, Qalandiya et Ramallah, de l’autre côté de la barrière de sécurité.
Le projet devra encore obtenir des autorisations pour plusieurs autres étapes de planification qui peuvent prendre plusieurs années, mais la présentation du plan de construction marque une étape importante vers la construction après plusieurs années de retard dû au manque de fonds.
Le site désigné pour la construction se trouve principalement sur des terres domaniales, mais certaines parties du nouveau quartier seraient situées sur des parcelles appartenant actuellement à des Palestiniens, ce qui nécessiterait la démolition d’au moins 15 maisons familiales, rapporte le quotidien de gauche Haaretz.
Dans un communiqué fustigeant le plan de construction d’Atarot, l’ONG de gauche de surveillance des implantations La Paix Maintenant a déclaré que la construction empêcherait la création d’un État palestinien viable avec une capitale à Jérusalem-Est.
« Netanyahu entraîne Israël dans la réalité d’un Etat binational d’apartheid et met en danger l’entreprise sioniste », a ajouté l’organisation de gauche.
Selon le plan Trump, Israël maintiendra le contrôle d’Atarot et de tous les autres quartiers de Jérusalem-Est à l’ouest de la barrière de sécurité. Cependant, l’État juif « devrait permettre le développement par l’État de Palestine d’une zone touristique spéciale à Atarot, dans une zone spécifique à convenir entre les parties ».
« Nous envisageons que cette zone soit une zone touristique internationale qui devrait encourager le tourisme musulman à destination de Jérusalem et de ses lieux saints. Nous envisageons que cette zone devienne un centre touristique prospère et dynamique qui inclut des transports publics de pointe permettant un accès facile aux lieux saints », indique le plan.
Les Palestiniens ont rejeté le plan de paix américain, qui prévoit la création d’un État palestinien dans environ 70 % de la Cisjordanie, une petite poignée de quartiers à Jérusalem-Est, la plus grande partie de Gaza et certaines zones du sud d’Israël – si les Palestiniens reconnaissent Israël comme un État juif, désarment le Hamas et d’autres groupes terroristes dans l’enclave côtière et remplissent d’autres conditions.
Le plan permet également à Israël d’annexer des implantations, d’accorder à l’État juif la souveraineté sur la vallée du Jourdain et un contrôle de sécurité primordial à l’ouest du fleuve, et d’interdire aux réfugiés palestiniens de s’installer en Israël.
Israël a accueilli favorablement la proposition.
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