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Israël doit décider du sort du député jordanien détenu sur son sol

Imad al-Adwan, arrêté pour trafic d’armes à feu en Israël, pourrait être inculpé pour d'autres motifs

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le député jordanien Imad al-Adwan s’adresse au Parlement jordanien à Amman, en février 2022. (Capture d’écran : YouTube; utilisé conformément à l’article 27a de la Loi sur les droits d’auteur)
Le député jordanien Imad al-Adwan s’adresse au Parlement jordanien à Amman, en février 2022. (Capture d’écran : YouTube; utilisé conformément à l’article 27a de la Loi sur les droits d’auteur)

Israël n’a pas encore décidé de ce qu’il allait faire du parlementaire jordanien arrêté en avril, soupçonné d’avoir introduit clandestinement plus de 200 armes à feu ainsi que de l’or en Cisjordanie, a déclaré mardi un diplomate israélien au Times of Israel.

Le député Imad al-Adwan, arrêté samedi soir dernier au poste-frontière du pont Allenby alors qu’il se dirigeait vers la Cisjordanie à bord d’une voiture, pourrait être reconduit en Jordanie, a déclaré le responsable, sous réserve d’y être traduit en justice.

Il a ajouté qu’Adwan pourrait encore faire l’objet de poursuites en Israël.

« Nous ferons tout ce qui est dans l’intérêt d’Israël », a-t-il précisé.

Les deux pays restent en contact étroit sur la question, a-t-il fait savoir.

Selon le média jordanien Ammon, Adwan serait détenu dans la prison militaire d’Ofer, située au nord de Jérusalem, en Cisjordanie.

Armes de poing saisies par Israël au passage d’Allenby après la tentative d’un député jordanien de les introduire clandestinement en Israël, le 23 avril 2023. (Autorisation)

Les avocats d’Adwan ont déclaré, mardi, à Ammon qu’un juge israélien avait décidé de prolonger l’interdiction faite à Adwan de s’entretenir avec son avocat jusqu’à jeudi.

Israël fait en sorte que la responsabilité de cette tentative de contrebande ne retombe pas sur Amman.

« Je ne pense pas que cet incident soit lié à la Jordanie en général, mais plutôt à un acte irresponsable isolé », déclarait le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen, la semaine dernière, lors d’une interview accordée au média Ynet.

« Je ne veux pas incriminer tout le gouvernement ou tout le Parlement », a ajouté Cohen, qui a par ailleurs souligné que, parce qu’il s’agissait d’armes, il s’agissait « d’un incident très grave, qui sera examiné avec un êtres grande attention ».

L’entrée de la prison d’Ofer, près de Jérusalem, le 20 avril 2017 (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Une vidéo visionnée par le Times of Israel donne à voir une dizaine de fusils d’assaut de type AR-15 et quelque 200 armes de poing disposées sur le sol, tandis que des responsables israéliens les répertorient.

Les autorités israéliennes ont refusé de dire s’il s’agit effectivement des armes saisies à bord du véhicule d’Adwan.

La police a émis un embargo sur l’affaire et a interdit la publication de nombreux détails par les médias israéliens.

L’ex-député jordanien Tarek Khoury accuse Israël de mentir dans cette affaire – notamment sur la question de l’or – pour « faire d’un acte d’héroïsme un sinistre cas de contrebande ».

Sans citer de source, la Douzième chaîne israélienne a affirmé qu’il n’y avait pas d’or dans le véhicule d’Adwan.

Le cousin d’Adwan, Abdel Rahman al-Adwan, anciennement chef de la sécurité publique de Jordanie, représente la famille dans ses relations avec le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi et le président du Parlement Ahmed Safadi.

Interrogé par Ynet sur ce qu’Israël exigerait pour accepter le rapatriement d’Adwan en Jordanie, Cohen a déclaré qu’« avant tout, il conviendrait de le traduire en justice et qu’il paie pour les actes graves qu’il a commis ».

« Il est impossible de faire comme si rien ne s’était passé », a-t-il poursuivi, « Quiconque commet un acte criminel grave doit être traduit en justice et en payer le prix. »

Le chef de la diplomatie israélienne a ajouté que le ministère des Affaires étrangères et les responsables des forces de l’ordre étaient en contact avec Amman et qu’aucune décision finale ne serait prise tant qu’Israël n’aura pas terminé son enquête.

Une flambée de violences et d’attentats terroristes ravage la Cisjordanie depuis quelques mois, alimentée par des armes illégales, nombre d’entre elles introduites en contrebande depuis la Jordanie.

L’incident du week-end dernier est survenu dans un contexte de tensions déjà élevées entre Amman et Jérusalem.

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, donne une conférence de presse conjointe avec son homologue allemand le 3 avril 2023 au Foreign Office à Berlin. (Crédit : John Macdougall/AFP)

Selon le radiodiffuseur public Kan, le ministre des Affaires étrangères Safadi aurait refusé de répondre aux appels de son homologue israélien Cohen, suite à l’annonce de l’incident.

En avril, un haut responsable israélien anonyme avait déclaré au site d’information Walla que la conduite et les déclarations de Safadi avaient envenimé les relations bilatérales, ajoutant qu’il « était une sorte d’Itamar Ben Gvir jordanien », allusion directe au ministre israélien d’extrême droite en charge de la Sécurité intérieure, dont le comportement et les décisions contribuent, aux yeux de beaucoup, aux frictions toujours plus vives avec les États-Unis, entre autres pays.

Emmanuel Fabian a contribué à cet article.

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