Israël et les Etats-Unis concluent un accord militaire
Netanyahu envoie un responsable militaire à DC ; Jérusalem aurait accepté les termes de Washington en échange d’une hausse de l’aide militaire sur 10 ans

Israël et les Etats-Unis se sont accordés sur deux points de friction des interminables négociations pour une aide militaire américaine de 10 ans. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déployé un responsable militaire important à Washington pour finaliser l’accord, qui devrait bientôt être signé.
Le nouvel accord d’aide devrait prendre effet en 2018, à l’expiration de l’accord actuel.
Selon le site d’informations Ynet, Israël ne demandera pas de financement supplémentaire pour les 10 ans en entier, et dans les cinq dernières années, augmentera au fur et à mesure le montant dépensé sur le marché américain tous les ans, jusqu’à ce que le montant total de l’aide soit investi sur le marché intérieur des Etats-Unis.
Le général de brigade (de réserve) Yaakov Nagel, qui dirige le Conseil national de sécurité, est parti dimanche aux Etats-Unis, et rencontrera ses homologues américains pour travailler sur la version finale du nouveau protocole d’accord.
Les négociations sur cet accord ont commencé il y a des mois, dans un contexte de tensions sur l’accord nucléaire iranien signé l’année dernière, auquel Israël s’est fortement opposé. Israël a accusé cet accord, signé entre Téhéran et six puissances mondiales, dont les Etats-Unis, de poser une menace existentielle à Israël et de défier son avantage militaire qualitatif dans la région. Les négociations ont également été un point de friction entre le président américain Barack Obama et Netanyahu.
Israël a déjà indiqué qu’il ne demanderait pas de financement supplémentaire pour 2017, qui fait partie des termes du dernier accord sur 10 ans. L’aide militaire pour 2017 est actuellement fixée à 3,1 milliards de dollars.
Le bureau du Premier ministre a annoncé la semaine dernière qu’Israël « accordait une grande valeur à la prédictibilité et la fiabilité de l’aide militaire qu’il reçoit de Etats-Unis et sur le respect des accords bilatéraux. »
« Par conséquent, il n’est pas dans l’intérêt d’Israël qu’il y ait un quelconque changement au niveaux annuels fixés dans le protocole d’aide sans l’accord de l’administration américaine et du gouvernement israélien », a-t-il ajouté.
Netanyahu a également déclaré la semaine dernière qu’il espérait conclure les négociations avec l’administration Obama, dont le mandat se termine en janvier 2017.

L’offre américaine qui est actuellement sut la table, décrite en juillet aux membres du Congrès dans une lettre de Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale, comprend une promesse d’augmenter substantiellement l’aide, d’une valeur de 30 milliards de dollars, et de signer un nouvel accord qui constituerait « la plus grande promesse d’aide militaire à un pays dans l’histoire américaine ».
La lettre a été envoyée en réponse à une missive signée en avril par 83 des 100 sénateurs appelant Obama à augmenter l’aide étrangère à Israël et à signer le nouvel accord.
Dans le cadre de l’accord existant, Israël peut dépenser environ 25 % de l’aide qu’il reçoit en dehors des Etats-Unis, et 13 % supplémentaires en carburant pour ses avions ; des permissions qu’aucun autre récipiendaire de l’aide américaine ne reçoit.
Cet accord a débuté dans les années 1980, pour construire l’industrie militaire israélienne, qui a prospéré, aidait Israël à entrer dans le top 10 mondial des exportateurs d’armement, et un concurrent des Etats-Unis.
Raphael Ahren a contribué à cet article.