Israël libère un Palestinien en grève de la faim durant des mois
Mohammed al-Qiq, accusé de travailler pour le Hamas, a jeûné pendant 94 jours pour protester contre sa détention administrative
Un Palestinien détenu dans une prison israélienne sans inculpation, qui a jeûné pendant 94 jours pour protester contre sa détention plus tôt cette année, a été libéré jeudi.
Mohammed al-Qiq a lancé sa grève de la faim le 25 novembre, 2015, pour obtenir sa libération. En février, les autorités israéliennes ont accepté de le laisser partir le 21 mai, s’il acceptait de mettre fin à sa grève de la faim.
Le service de sécurité du Shin Bet a dit qu’il avait été arrêté pour « activités terroristes » au nom du groupe terroriste Hamas qui contrôle la bande de Gaza, une accusation qu’il a rejetée.
Après sa sortie de prison dans le désert du Néguev, al-Qiq est retourné avec sa famille dans son village natal de Dura, près d’Hébron en Cisjordanie, où il a été accueilli par des sympathisants.
« Cette victoire prouve que l’occupation est fragile et que son équation sécuritaire est imaginaire », a-t-il dit aux journalistes en arabe.
« Cette victoire aujourd’hui ajoute aux nombreuses victoires du peuple palestinien qui continuera, si Dieu le veut, avec davantage de résilience et de cohérence ».
Qiq a annoncé en février qu’il mettait fin à sa grève de la faim après que les autorités ont dit qu’elles ne prolongeraient pas sa détention dans le cadre du système de détention administrative. Ce système permet à Israël de détenir des prisonniers soupçonnés d’activités terroristes sans jugement pour des périodes de six mois renouvelables.
L’homme de 34 ans, qui travaille pour la chaîne de télévision saoudienne Al-Majd, avait jeûné pendant 94 jours pour protester contre les soi-disant « tortures et mauvais traitements qu’il a subis pendant l’interrogatoire », selon Addameer, une organisation des droits des Palestiniens.
Il a parfois pris des minéraux et des vitamines, mais a principalement ingéré l’eau du robinet.
Son affaire a été largement couverte, et l’Organisation des Nations unies a exprimé sa préoccupation au sujet de son état.