Israël en guerre - Jour 592

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Israël : L’Iran utilisera ses « supplétifs » pour faire pression sur Biden

Un rapport du renseignement israélien signale les options que Téhéran pourrait enclencher dans le monde

À gauche : le président américain élu Joe Biden le 14 janvier 2021 à Wilmington, Delaware. (AP Photo/Matt Slocum) ; à droite : le président iranien Hassan Rouhani s'exprime lors d'une réunion à Téhéran, Iran, le 9 décembre 2020. (Bureau de la présidence iranienne via AP)
À gauche : le président américain élu Joe Biden le 14 janvier 2021 à Wilmington, Delaware. (AP Photo/Matt Slocum) ; à droite : le président iranien Hassan Rouhani s'exprime lors d'une réunion à Téhéran, Iran, le 9 décembre 2020. (Bureau de la présidence iranienne via AP)

L’Iran entend recourir à ses « supplétifs » au Moyen-Orient, voire même planifier des attaques contre des « cibles occidentales », afin de se présenter en position de force face aux États-Unis de Joe Biden pour renégocier l’accord sur le nucléaire, affirme un rapport du renseignement israélien.

L’État hébreu n’a jamais caché son opposition à cet accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien (« JCPOA » en anglais) et a soutenu la campagne de « pression maximale » menée contre Téhéran par l’administration de Donald Trump, qui a retiré unilatéralement en 2018 les États-Unis du JCPOA et a rétabli des sanctions.

Le nouveau président Joe Biden s’est engagé à revenir dans l’accord, à la condition toutefois que l’Iran renoue d’abord avec ses engagements.

Un tel retour serait une « mauvaise chose », a récemment répété Israël par la voix de son chef de l’armée Aviv Kohavi, qui a ajouté travailler à de « nouveaux plans » pour contrer Téhéran.

Le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, prend la parole lors d’une cérémonie au quartier général de l’armée à Kirya à Tel Aviv, le 18 juin 2020. (Crédit : Armée de défense d’Israël)

Coups durs

À Tel Aviv, siège de l’armée israélienne, des responsables du renseignement militaire affirment s’attendre à ce que l’Iran veuille négocier des amendements avant de revenir à l’accord de 2015, et qu’il utilise la capacité de nuisance de ses « supplétifs » comme le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah ou les combattants en Syrie, ainsi que ses alliés en Irak, au Yémen et à Gaza afin de faire pression sur Washington.

La volonté de riposte de la République islamique se nourrit notamment, selon les mêmes sources, des coups durs subis par Téhéran en 2020 : la mort du général Qassem Soleimani, chef de ses opérations extérieures tué en janvier dans une frappe de drone américain à Bagdad, et celle de Mohsen Fakhrizadeh, père du nucléaire tué fin novembre près de Téhéran dans une opération complexe imputée par l’Iran à Israël.

Depuis la mort de Soleimani, l’Iran a résisté économiquement en contournant les sanctions américaines et a, dans le même temps, renforcé la capacité de ses « supplétifs », affirme le rapport du renseignement militaire israélien. L’AFP a eu accès à un compte-rendu.

Le document estime que le Hezbollah, allié de Téhéran, pourrait chercher à faire monter la pression à la frontière libano-israélienne avec des frappes contre des drones israéliens ou via des accrochages, pour rééquilibrer le rapport de force et sans chercher à provoquer une guerre.

Des partisans des forces paramilitaires des Forces de mobilisation populaire soutenues par l’Iran posent devant une banderole montrant un montage (de gauche à droite) du commandant irakien Abu Mahdi al-Muhandis, du général iranien Qassem Soleimani de la Force du Quds et du chef militaire libanais du Hezbollah Imad Mughniyeh lors d’une manifestation devant l’entrée de la zone verte hautement fortifiée de la capitale irakienne Bagdad le 7 novembre 2020, exigeant le départ des forces américaines restantes d’Irak. (Crédit : Ahmad Al-Rubaye/AFP)

Mais il existe une probabilité croissante d’escalade involontaire à la frontière si le Hezbollah calcule mal la riposte d’Israël, note le renseignement militaire israélien.

À ce jour, « l’axe chiite est confronté à un ‘déficit de dissuasion’ face à Israël et veut agir (pour le combler, NDLR) ce qui pourrait miner la stabilité » à la frontière nord, résume un haut commandant de l’armée israélienne ayant requis l’anonymat.

En Syrie voisine, Téhéran dispose de 25 000 combattants, des Syriens et des Afghans encadrés par quelques centaines d’Iraniens, et y transfère des missiles de croisières, des drones, des systèmes de défense anti-aérienne et des radars, affirme encore le renseignement militaire israélien.

Le chef d’Etat-major de l’armée iranienne Mohammad Bagheri, à gauche, regarde dans des jumelles aux côtés d’autres hauts-responsables de l’armée lors d’une visite de la ligne de front, dans la province d’Alep, dans le nord de la Syrie, le 20 octobre 2017. (Crédit : Syrian Central Military Media, via AP)

« Efficaces »

Ailleurs dans la région, les « supplétifs » de Téhéran « en Irak et au Yémen sont des options peu coûteuses, efficaces et niables (dont l’Iran pourra nier être l’architecte, NDLR) pour mener des attaques sans risquer de guerre », argue le haut commandant de l’armée israélienne, dans une référence notamment aux rebelles yéménites Houthis. L’Iran affirme néanmoins ne pas fournir de soutien armé à ces derniers.

« Dans la prochaine année, l’Iran pourrait relancer des attaques contre des cibles occidentales à travers le monde, tout en maintenant l’ambiguïté » sur son implication, ajoute ce haut gradé, sans établir de liens à ce stade avec une explosion récente devant l’ambassade d’Israël en Inde.

En « contrepoids à l’axe chiite » régional, les récents accords de normalisation entre des pays arabes – notamment les Emirats arabes unis – et Israël constituent une « opportunité importante pour accroître la pression sur l’Iran », conclut le haut gradé.

Parallèlement, ce rapport annuel se dit préoccupé par les capacités scientifiques croissantes de l’Iran, qui a en outre annoncé en janvier produire de l’uranium enrichi à 20 % dans son usine souterraine de Fordo.

« Bien que des accords puissent prévenir l’accumulation de combustible nucléaire, certains projets de développement et de recherche sont, eux, irréversibles », résume le haut commandant de l’armée israélienne sous couvert d’anonymat.

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