Israël prêt à abandonner 90% de la Cisjordanie
Les Palestiniens souhaitent limiter les échanges territoriaux à 3% de la Cisjordanie ; la plupart des implantations juives resteraient en place
Les négociations secrètes entre Israël et l’Autorité palestinienne sur les contours du futur Etat palestinien et sur la proportion du territoire de Cisjordanie cédé à Israël porteraient désormais sur des questions de pourcentage, les deux camps s’accordant sur le principe d’un transfert sous souveraineté israélienne de la plupart des implantations juives en cas d’accord final.
S’appuyant sur des sources israéliennes, palestiniennes et américaines qui ont préféré garder l’anonymat, le site Walla a révélé jeudi qu’Israël cherchait à annexer environ 10% du territoire de Cisjordanie dans l’accord final. Mais, selon Walla, les Palestiniens ne sont prêts qu’à concéder 3%.
Selon des responsables israéliens et palestiniens cités dans l’article, les Palestiniens ont accepté l’annexion par Israël du Goush Etzion, un bloc d’implantations situé au sud de Jérusalem.
Dans le même temps, ils débattent au sujet des implantations d’Efrat et de Migdal Oz, à l’est de la route 60, l’un des principaux axes de communication nord-sud, qui s’étend de Nazareth à Beer Sheva, en passant par Jérusalem, Hébron et une grande partie de la Cisjordanie.
70 à 80% des implantations juives seront transférées à Israël
L’article affirme qu’Israël cherche également à conserver plusieurs petites implantations situées dans les environs proches de Maale Adumim, à l’est de Jérusalem, mais les Palestiniens s’opposent à une telle requête.
Les deux camps auraient accepté que les implantations situées le long des frontières de 1967 et à proximité soient annexées par Israël, comme ce sera le cas pour Givat Zeev, au nord de Jérusalem.
Des implantations plus isolées, telles que Beit El, Ofra et d’autres villages dans la région de Samarie, ne devraient pas être annexées, mais Israël cherche visiblement à trouver un accord sur le long-terme pour ces communautés.
L’article n’aborde pas la question de Jérusalem Est, qu’Israël a annexé en 1980, décision non reconnue par la communauté internationale. Les Palestiniens cherchent à établir leur capitale dans la partie orientale de la ville, mais la zone abrite également plusieurs quartiers Juifs de taille importante, tels que Gilo, Pisgat Zeev et Har Homa, dont Israël n’a pas l’intention de se séparer.
L’avenir d’implantations telles qu’Ariel et Karnei Shomron au nord de la Cisjordanie reste flou, car les Palestiniens semblent fermement opposés à leur annexion par Israël.
Il est particulièrement important pour l’Autorité palestinienne de créer « un Etat palestinien contigu » avec des frontières solides, et « un Etat avec des discontinuités territoriales » n’est pas envisageable, selon des sources citées dans l’article.
L’article précise qu’Israël souhaite « conserver une présence » à Hébron, mais il n’est pas fait mention du statut de Kiryat Arba, une implantation majeure à l’extérieur de la ville, ni des communautés juives de moindre importance dans les environs proches.
Israël a proposé des territoires proches d’Hébron au sud de la Cisjordanie et près de Bet She’an, actuellement sous souveraineté israélienne, en échange de l’annexion des implantations en Cisjordanie.
Israël aurait également émis l’idée de compensations financières et d’autres formes d’aide économique en échange de l’annexion de territoires.
En outre, les Américains tentent de persuader les deux camps de construire une « route sécuritaire », qui relierait la Cisjordanie à Gaza, mais cette idée, émise au cours des précédentes négociations israélo-palestiniennes, est rendue difficile par la situation dans la bande de Gaza, gouvernée par l’organisation terroriste du Hamas.
Israël n’est pas opposé à cette idée, confie un responsable, mais sa mise en place dépend des « développements à Gaza ».
Selon cette même source, si un tel projet était validé par les deux camps cela mettrait une pression énorme sur le Hamas pour respecter les termes de l’accord de paix.
La semaine dernière, la question des implantations juives de Cisjordanie a été à l’origine d’un désaccord public entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président du parti HaBayit HaYehudi et ministre de l’Economie Naftali Bennett.

Bennett a réagi aux commentaires d’un responsable ministériel au Times of Israel, affirmant que le Premier ministre était favorable à ce que les résidents Juifs de Cisjordanie puissent conserver leurs maisons au sein du futur Etat palestinien.
Bennett a balayé cette idée d’un revers de main, déclarant que l’Histoire « ne pardonnera pas » à un dirigeant israélien ayant abandonné une partie de la Terre d’Israël dans un accord de paix. La controverse a conduit à une courte crise au sein de la coalition. Bennett a ensuite formulé des excuses pour ses déclarations, mais n’a pas changé de position.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry doit présenter dans un futur proche un « accord-cadre », un document non contraignant censé exposer les grandes lignes de l’accord final, qui doit être accepté par les deux camps.