Israël offre une 4e dose de vaccin anti-COVID à certaines personnes immunodéprimées
L'État juif a reçu ses premières pilules anti-Covid de Pfizer, "un élément clé, avec le vaccin et le masque, dans la stratégie visant à juguler la vague Omicron", selon Ran Balicer

Pionnier de la vaccination contre le Covid, le directeur général du ministère de la Santé, Nachman Ash, a déclaré jeudi qu’il avait décidé d’approuver une quatrième injection de vaccins contre le coronavirus pour certaines personnes immunodéprimées au milieu de la propagation de la variante Omicron, « en raison de la crainte qu’elles soient plus vulnérables ».
Le mois dernier, le ministère de la Santé avait approuvé puis retardé une quatrième dose pour les Israéliens de plus de 60 ans et les autres personnes à risque, alors qu’il réévaluait la menace posée par Omicron.
Ash a précisé que les autorités sanitaires examineront la possibilité de permettre à d’autres de se faire vacciner.
« J’ai donné le feu vert en me basant sur les recherches montrant le bénéfice du vaccin, incluant une quatrième dose, pour cette population rendue encore plus vulnérable par la vague Omicron », a-t-il déclaré.
Dans la foulée l’hôpital Sheba, près de Tel-Aviv, où sont menés des tests cliniques, a annoncé l’administration vendredi matin d’une 4e dose à des personnes ayant subi une transplantation cardiaque.

L’État hébreu a par ailleurs reçu jeudi sa première livraison de pilules anti-coronavirus du laboratoire américain Pfizer, qui devront permettre à l’Etat hébreu de renforcer sa lutte contre la propagation du variant Omicron.
Les pilules « nous aideront à surmonter le pic à venir de la vague Omicron », a déclaré le Premier ministre Naftali Bennett, après l’arrivée de la cargaison à l’aéroport de Tel-Aviv dans un vol du transporteur El AL depuis Liège, en Belgique.
Contacté par l’AFP, le ministère de la Santé n’a pas souhaité indiquer dans l’immédiat le nombre de pilules contenues dans sa livraison.
L’Agence américaine du médicament (FDA) avait autorisé la semaine dernière le traitement de Pfizer, commercialisé sous le nom de Paxlovid et permettant de réduire de 88 % les hospitalisations et les décès chez les personnes à risque lorsque prise dans les cinq premiers jours après l’apparition des symptômes, selon des essais cliniques ayant porté sur plus de 2 200 personnes.
« Il s’agit d’un élément clé, avec le vaccin et le masque, dans la stratégie visant à juguler la vague Omicron », a déclaré à l’AFP l’épidémiologiste Ran Balicer, chef de l’innovation à la caisse d’assurance-santé israélienne Clalit, affirmant que le traitement de Pfizer pourrait permettre de sauver des personnes les plus à risques de développer des symptômes sévères liés au virus.
« Pour ces personnes, ce médicament pourrait réduire dramatiquement les risques si l’infection est rapidement détectée, ce qui permettra aussi réduire la pression sur les hôpitaux », a précisé cet expert.

Selon lui, le traitement de Pfizer pourrait permettre de sauver des personnes les plus à risques de développer des symptômes sévères liés au virus.
« Pour ces personnes, ce médicament pourrait réduire dramatiquement les risques si l’infection est rapidement détectée, ce qui permettra aussi réduire la pression sur les hôpitaux », a précisé cet expert, alors que le ministre de la Santé, Nitzan Horowitz, a dit jeudi s’attendre à une vague de contamination Omicron « pas très longue et marquée par une propagation rapide du virus ».
Les autorités israéliennes ont recensé presque 4 000 nouveaux cas de Covid mercredi, un record depuis septembre qui ne se traduit toutefois pas jusqu’à présent par une hausse marquée des hospitalisations dans ce pays où des scientifiques mènent, depuis lundi, des essais cliniques sur la pertinence d’une quatrième dose de vaccin.
Le Premier ministre avait déclaré la semaine dernière que tous les Israéliens de plus de 60 ans et le personnel médical auraient droit à une quatrième dose mais cette décision doit encore être approuvée par le ministère de la Santé.
« Tout comme nous étions des pionniers dans le monde pour administrer une troisième et quatrième doses de vaccin, nous menons toujours, en donnant des pilules aux citoyens d’Israël », s’est-il félicité jeudi.
Quelque 4,2 des 9,3 millions d’habitants d’Israël, soit plus de la moitié des adultes, ont reçu trois doses de vaccins contre le coronavirus.