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Israël salue le retrait du carnaval belge d’Alost de la liste de l’Unesco

Israel Katz a appelé le gouvernement belge à hausser le ton contre le carnaval, après la présence, lors de la dernière édition, d'un char caricaturant des Juifs orthodoxes

Le char du carnaval d'Alost en Belgique représentant des caricatures de Juifs orthodoxes assis sur des sacs d'argent, le 3 mars 2019. (Crédit : FJO, via JTA)
Le char du carnaval d'Alost en Belgique représentant des caricatures de Juifs orthodoxes assis sur des sacs d'argent, le 3 mars 2019. (Crédit : FJO, via JTA)

Le chef de la diplomatie israélienne Israel Katz a salué samedi la décision de l’Unesco de retirer le carnaval belge d’Alost, accusé d’antisémitisme, de sa liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Il a appelé le gouvernement belge à hausser le ton contre le carnaval, après la présence, lors de la dernière édition en mars, d’un char caricaturant des Juifs orthodoxes aux nez crochus, assis sur des sacs d’or.

« Je salue la décision morale et basée sur des principes de retirer le carnaval d’Alost de la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco », a indiqué M. Katz dans un communiqué.

« Au XXIe siècle, alors que l’antisémitisme montre de nouveau son laid visage, il ne peut y avoir aucune tolérance pour ce phénomène hideux », a-t-il ajouté.

« Nous attendons du gouvernement belge qu’il se prononce clairement (…) contre l’inclusion de supports antisémites pendant le carnaval ».

« L’Unesco est fidèle à ses principes fondateurs de dignité, d’égalité et de respect mutuel entre les peuples et condamne toute forme de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie », a affirmé l’organisation en annonçant sa décision.

L’Unesco a annoncé vendredi retirer de sa liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité le carnaval belge d’Alost, accusé d’antisémitisme après avoir permis l’exhibition d’un char caricaturant des juifs orthodoxes.

Cette manifestation qui se déroule en Flandre, inscrite sur la liste en 2010, était dans le collimateur de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture depuis sa dernière édition en mars.

C’est la première fois que l’Unesco procède à un retrait de la liste du patrimoine culturel immatériel.

La présence dans le défilé d’un char caricaturant des juifs orthodoxes aux nez crochus, assis sur des sacs d’or, avait indigné les représentants de la communauté juive de Belgique (environ 40 000 personnes).

Le bureau du Comité du patrimoine immatériel de l’Unesco avait alors unanimement décidé de mettre à l’ordre du jour de la réunion de Bogota un possible retrait du carnaval de sa liste.

La réunion annuelle du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel se tient cette semaine en Amérique latine pour la première fois.

« L’Unesco se devait d’être vigilante et ferme quant aux dérives d’un festival classé au Patrimoine de l’humanité et qui en bafoue les valeurs élémentaires », avait alors déclaré la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay.

L’ancienne ministre française de la Culture Audrey Azoulay, au centre, au siège de l’UNESCO à Paris le 10 novembre 2017, après que les Etats membres de l’UNESCO ont approuvé la nomination d’Azoulay à la tête de l’agence culturelle. (Crédit : AFP / Eric Feferberg)

« Ce n’est, de plus, pas la première fois que ces chars racistes et antisémites défilaient dans ce festival », avait-elle ajouté. Une allusion à l’édition 2013, quand la société carnavalesque avait eu l’idée de faire défiler un char montrant en officier nazi le chef du parti indépendantiste flamand N-VA, supposé être favorable à la déportation de francophones.

Irina Bokova, qui dirigeait à l’époque l’Unesco, avait alors fustigé « une insulte à la mémoire des six millions de Juifs morts durant l’Holocauste ».

L’Unesco classe depuis une convention de 1972 les plus beaux sites du monde, mais a désormais aussi autorité pour protéger le « patrimoine immatériel culturel de l’humanité », aux termes d’une convention signée en 2003.

Plusieurs carnavals ou processions traditionnelles de géants en Belgique – comme dans le nord de la France – ont été ainsi honorés depuis une quinzaine d’années : Ath, Binche, Dendermonde, Mons…

Le carnaval d’Alost, qui a une histoire de plus de 600 ans et est l’un des plus populaires, revendique le droit de « se moquer de tout », selon le bourgmestre de la ville Christoph D’Haese (N-VA). « On se moque de l’Eglise, des rois, des juifs, de la politique internationale, des musulmans. C’est la liberté d’expression dans sa plus large interprétation », avait affirmé M. D’Haese fin octobre à l’AFP.

Il y a dix jours ce dernier avait pris l’Unesco de court, alors qu’il n’est pas maître de la décision, en annonçant dans la presse le retrait du carnaval de la liste du patrimoine immatériel.

“C’est une réponse à tous ceux qui veulent nuancer, justifier ou excuser l’intolérable mais ce n’est malheureusement pas la fin de l’histoire. Nous déplorons, mais aujourd’hui nous redoutons également, les conséquences désastreuses du Carnaval, qu’il soit reconnu ou non par l’Unesco », a réagi Yohan Benizri, président du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB).

Pour l’édition 2020 en février « nous ne voulons plus de caricatures diffamantes qui nous rappellent la période nazie », a déclaré à l’AFP Hans Knoop, porte-parole du Forum des organisations juives, qui fédère les associations communautaires de Flandre.

« Cela donne à la Belgique une image extrêmement négative à travers le monde. Rien que cela justifierait de dire ‘stop' », a-t-il ajouté.

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