Israël se fige en souvenir des soldats et des victimes du terrorisme
"Ce soir, nous n'avons ni paix ni silence dans nos cœurs", a déclaré le président
Israël s’est figé dimanche soir pour marquer le début des commémorations annuelles du souvenir pour ses soldats et les victimes du terrorisme, à la veille de son 76e Yom HaAtsmaout assombri par la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
Les sirènes funèbres ont retenti à travers tout le pays durant une minute, moment pendant lequel les Israéliens se recueillent en silence à la mémoire de leurs disparus.
Le président Isaac Herzog et le chef d’état-major de l’armée israélienne Herzi Halevi ont assisté à la traditionnelle cérémonie au mur Occidental, le site le plus sacré du Judaïsme où les Juifs peuvent prier dans la Vieille ville de Jérusalem.
« Ce soir, nous n’avons ni paix ni silence » dans nos cœurs », a déclaré Herzog.
Portant une chemise avec le col déchiré – rite juif signifiant le deuil d’un proche parent – le président israélien a affirmé que cette « déchirure était le symbole du deuil et de la peine de tout le peuple cette année ».
« La responsabilité de l’échec »
De son côté, le chef d’état-major de l’armée israélienne Herzi Halevi a déclaré « en tant que chef de l’armée » porter « la responsabilité de l’échec de notre mission de protection des citoyens de l’État d’Israël le 7 octobre. Je ressens chaque jour son poids sur mes épaules. Et dans mon cœur, je comprends pleinement sa signification ».
« Je suis le commandant qui a envoyé vos fils et vos filles à la bataille dont ils ne sont pas revenus et sur les positions d’où ils ont été kidnappés », a ajouté Halevi.
Cette année, plus de 1 500 noms se sont ajoutés à la liste des soldats et civils « victimes du terrorisme », depuis l’assaut barbare et sadique du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre et la guerre qui s’en est suivie dans la bande de Gaza.
Selon des chiffres officiels, 25 040 soldats et membres des forces de sécurité sont morts en service actif depuis 1860, lorsque les premiers habitants juifs de la Vieille ville de Jérusalem ont créé pour la première fois de nouveaux quartiers en dehors des murailles.
Israël rend aussi hommage aux 5 100 civils tués dans des attentats terroristes, selon des chiffres de l’Institut national d’assurance, chargé des indemnisations, dont plus de 800 depuis le 7 octobre. Ce chiffre inclut les victimes d’attaques en Israël, en Cisjordanie et près de la frontière nord avec le Liban.
« Mission sacrée »
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche lors d’une cérémonie à Jérusalem que « l’esprit de ceux qui sont tombés contient la promesse de notre futur ».
Il a également rappelé « la mission sacrée de ramener tous les otages à la maison ».
Israël est en guerre depuis près de sept mois à la suite de l’assaut sadique du Hamas, au cours duquel des terroristes ont tué près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, pour la plupart des civils, et en ont enlevé 252 autres.
Cent vingt-huit otages sur les 252 enlevés le 7 octobre sont toujours à Gaza. Ce chiffre inclut les dépouilles d’au moins 36 d’entre eux qui ont été tués pendant l’assaut du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre ou au cours des sept mois de guerre qui ont suivi.
Israël a répondu à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire menée contre des Juifs depuis la Shoah par une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza visant à anéantir le Hamas, à mettre fin à son règne de seize ans à Gaza et à libérer tous les otages.
Plus de 35 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Tsahal dit avoir éliminé 15 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus d’un millier de terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.
Deux cents soixante-douze soldats israéliens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 27 octobre, début de l’incursion terrestre lancée en représailles à l’attaque barbare du Hamas du 7 octobre.
« Cette année, Yom HaZikaron ressemble à tous les jours que nous avons vécus depuis le 7 octobre, nous sommes tous devenus en deuil », confie à l’AFP Reouven Adam, propriétaire d’un bar à vin à Jérusalem.
Les sirènes doivent à nouveau résonner lundi à 11H00 locales (08H00 GMT), donnant le coup d’envoi à une série de cérémonies dans les cimetières militaires d’Israël.
Le recueillement cédera la place dans la soirée de lundi à mardi aux festivités de Yom HaAtsmaout, anniversaire de la reconnaissance de l’État d’Israël le 14 mai 1948.
Une partie des festivités ont été annulées en raison de la guerre.