Israël se plaint à l’ONU sur la cellule du Hezbollah qui a traversé la frontière
L'ambassadeur Gilad Erdan apporte des preuves au Conseil de sécurité pour l'incident du 27 juillet
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Lundi, Israël a déposé une plainte auprès du Conseil de Sécurité des Nations unies sur un incident qui s’est produit le long de la frontière libanaise le mois dernier. L’armée israélienne a dit qu’elle avait déjoué une attaque du groupe terroriste du Hezbollah.
Dans la plainte, le nouvel ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Gilad Erdan, a déclaré que la cellule du Hezbollah était armée d’un fusil pour sniper de calibre 50. Le fusil a été retrouvé sur place avec des tenues militaires de camouflage.
Selon l’armée israélienne, le 27 juillet, une cellule de trois agents du Hezbollah est entrée dans la zone du mont Dov, également connue comme les Fermes Sheba, un territoire disputé le long de la frontière sous contrôle israélien. L’armée surveillait la cellule alors qu’elle s’approchait de la frontière, escaladant lentement une colline montagneuse et recouverte d’arbres, et la cellule a franchi la frontière de quelques mètres pour entrer dans le territoire israélien. A un moment, des soldats au sol et un aéronef ont ouvert le feu sur les suspects, les repoussant dans le territoire libanais, apparemment indemnes.
Erdan a présenté une carte qui montre, selon lui, le parcours de la cellule dans le territoire israélien, pour se trouver à 300 mètres de l’avant-poste Gladiola de Tsahal sur le mont Dov. Il y avait aussi des photographies du fusil de sniper et des tenues militaires de camouflage.

Le bureau d’Erdan a déclaré que les preuves démontraient que la cellule du Hezbollah avait pénétré dans le territoire israélien, malgré les affirmations contradictoires du chef du groupe terroriste, Hassan Nasrallah.
L’armée israélienne affirme disposer des images de l’infiltration depuis au moins deux angles. Elle n’a pas encore publié la vidéo, afin de ne pas augmenter les risques que le Hezbollah ne mène d’autres attaques.
L’attaque avortée à la frontière, avec une infiltration de drone une semaine plus tard, semblait être l’une des tentatives du Hezbollah de venger la mort d’un de ses combattants. Celui-ci a été tué dans une frappe aérienne sur l’aéroport international de Damas la semaine précédente. Le raid aérien a très largement été attribué à Israël.
Après plusieurs semaines à se préparer à des représailles de la part du Hezbollah, l’armée israélienne a commencé à réduire son niveau d’alerte le long de la frontière ces derniers jours. L’armée estime que le groupe terroriste a moins de chance de mener des représailles après l’explosion massive au port de Beyrouth. L’explosion a tué plus de 170 personnes, en a blessés de milliers en laissant plus de 250 000 personnes sans logement.

La plainte d’Israël a été déposée au Conseil de Sécurité alors que le débat pour renouveler le mandat de maintien de la paix à la Force d’intérim des Nations unies au Liban, connue par son acronyme FINUL, a cours.
« Des opérations terroristes du Hezbollah, qui enfreignent les résolutions du Conseil de Sécurité, pourraient conduire au désastre et provoquer le chaos au Liban. Le rôle de la FINUL est d’empêcher ces opérations et d’éviter que le Hezbollah transforme le sud Liban en sa propre base terroriste. Si la FINUL n’est pas en mesure de remplir sa mission, alors son existence devrait être remise en question », a déclaré Erdan.
Erdan a déclaré qu’Israël et les Etats-Unis travaillent pour modifier le mandat de la FINUL afin de lui accorder un plus large accès sur la zone.
Selon la Résolution 1701 des Nations unies, qui a mis un terme à la Deuxième guerre du Liban entre Israël et le Hezbollah, aucun groupe armé, à part l’armée libanaise, n’est autorisé à opérer au sud de la rivière Litani du pays. La FINUL a reçu pour mission de s’assurer du respect de la résolution. Pourtant, Israël affirme que le mandat de maintien de la paix accordé par le Conseil de sécurité à la FINUL l’empêche de remplir sa mission. Par exemple, le fait que la FINUL ne soit pas autorisée à entrer dans des propriétés privées sans autorisation limite très largement sa capacité à s’assurer que des armes du Hezbollah ne sont pas cachées dans des maisons ou des propriétés privées de la zone.
« Israël et les Etats-Unis ont mené un effort diplomatique commun pour modifier le mandat de la FINUL afin qu’il fonctionne comme une force efficace, notamment en élargissant son accès et ses capacités de supervision dans la zone où le Hezbollah opère », a déclaré Erdan.