Israël serait prêt à aider la Jordanie contre l’EI
Tout en exprimant son soutien à la coalition contre l'Etat islamique, Steinitz affirme que l’Occident doit garder l'Iran dans le collimateur

Le ministre du Renseignement et des Affaires stratégiques Yuval Steinitz a minimisé dimanche la perspective d’un Israël confronté à l’État islamique si celui-ci devait s’installer en Jordanie, mais a confirmé que si la monarchie demandait de l’aide, il serait dans l’intérêt d’Israël de répondre à l’appel.
« La Jordanie est un Etat fort, mais si elle était vraiment en danger face à ces extrémistes djihadistes et demandait notre aide – l’intérêt d’Israël dans l’existence de ce pays demeure très clair » a déclaré Steinitz à la radio israélienne.
Il a ajouté, cependant, que le succès de combattants kurdes, soutenus par des frappes aériennes américaines, et même reprenant un certain nombre de villes du nord de l’Irak pouvait indiquer que la menace immédiate sur la Jordanie avait peut-être disparu.
Steinitz, qui a récemment dirigé un voyage aux États-Unis pour discuter des pourparlers nucléaires à venir avec l’Iran, a souligné que si Israël approuvait le plan d’Obama en vue d’une coalition pour affronter l’Etat islamique, Washington ne devrait pas être distrait par les ambitions nucléaires de Téhéran.
« L’Etat islamique sera une menace pour quelques années ; le nucléaire iranien, si l’Iran devient une puissance nucléaire, c’est pour des dizaines d’années » a-t-il estimé.
Vendredi, la Deuxième chaîne, citant des sources diplomatiques israéliennes anonymes, faisait savoir qu’Israël avait averti les États-Unis que si des incursions en Jordanie commençaient, l’Etat hébreu n’hésiterait pas à agir militairement.
Malgré sa relative stabilité, la Jordanie a affronté une pression de plus en plus importante avec un million de réfugiés syriens résidant actuellement au sein de ses frontières et, disent les experts, à un mouvement croissant de djihadistes et de salafistes ultraconservateurs.
Le journal basé à Londres, A-Sharq al-Awsat a rapporté il y a dix jours que les forces de sécurité jordaniennes avaient arrêté 71 militants radicaux appartenant à des organisations islamistes, y compris l’Etat islamique et les Syriens d’Al-Nosra, qui ont essaimé dans tout le royaume.
C’est un fait avéré que des centaines de Jordaniens ont voyagé en Syrie pour participer au soulèvement contre le président Bashar el-Assad et parmi ceux-là, certains ont rejoint des groupes extrémistes, y compris l’État islamique.
Une vidéo postée en ligne en avril représentait un certain nombre de combattants jordaniens, dont un enfant, en train de déchirer leurs passeports et menaçant d’assassiner le « tyran » en référence au roi Abdallah II.
Les extrémistes ont également visé la Jordanie dans le passé. Le précurseur de l’État Islamique, connu sous le nom d’Al-Qaïda en Irak, a été fondé par un ressortissant jordanien, Abou Moussab al-Zarqaoui. Sous sa direction, le groupe a réalisé un triple attentat en 2005 dans des hôtels d’Amman, qui a tué plus de 50 personnes.
La Jordanie a pris des mesures pour consolider sa défense, créer un groupe de travail spécial pour faire face à des menaces possibles, envoyer des renforts à sa frontière avec l’Irak et renforcer les lois anti-terroristes.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.